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FIBA Europe Cup

Une déroute totale pour Anvers tandis que Charleroi maintient sa forme

Thibaut Petit joue un mauvais tour aux Anversois

Thibaut Petit était en visite à Anvers avec son équipe du Fribourg Olympic ce mercredi. Il n’avait plus coaché en Belgique depuis 2017, à l’époque où il entraînait Liège. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a joué un bien mauvais tour aux Giants.

Le match était important, puisque les deux équipes étaient à une victoire et une défaite au coup d’envoi, et qu’elles se disputeront sans doute la deuxième place du groupe, derrière l’inabordable Cholet. Mais les Anversois n’ont jamais été dans le match. Leur prestation a, sous bien des égards, rappelé celle qu’ils avaient réalisée contre Den Helder Suns et qui avait conduit au licenciement du coach Geert Hammink.

Ils se sont pris une claque d’entrée de jeu : 0-9 pour commencer. Ils ont réagi pour terminer le premier quart-temps à 15-19, mais dans le deuxième quart-temps, ils ont tendu l’autre joue et se sont cette fois pris un 0-13. L’écart est monté à 20 points à 20-40, avant une nouvelle réaction pour rejoindre les vestiaires à la pause sur le score de 27-40. Mais la deuxième mi-temps fut un véritable chemin de croix. L’écart maximal a été atteint à 64-89, et le match s’est terminé par un cinglant 67-89.

Symptomatique : le jeune Feie Tallir a débuté dans le cinq de base et a joué près de 25 minutes. C’est bien de faire confiance aux jeunes, mais parallèlement, cela signifie aussi que les joueurs affirmés ne répondent pas à l’attente. Au niveau des chiffres, ceux qui s’en sortent le mieux sont Mike Moore (20 points, 5 rebonds et 4 assists) et Michael Flowers (18 points, 4 rebonds et 6 assists). A eux deux, ils ont inscrit plus de la moitié des points de leur équipe. C’est dire si l’apport des autres a été famélique. Mais il n’y a pas que les chiffres. Le mal est profond.

« Le problème se situe au niveau de l’attitude chez la plupart des joueurs », affirme Jill Lorent. « Je vais utiliser des mots durs, mais ce qu’ils ont montré est tout simplement ridicule. »

C’était tout le contraire du côté suisse, où les cris de joie retentissaient à travers la porte du vestiaire. « Nous avons livré un match sérieux », analyse le capitaine Natan Jurkovitz. « Nous avons été solides en défense, ce qui est la marque de fabrique de Thibaut Petit. « Et en attaque, nous avons bien fait circuler le ballon avec un pourcentage de réussite intéressant (58% à deux points et 43% à trois ponts). Nous avons aussi affiché un bon collectif (NDLR : les neuf joueurs alignés ont tous marqué et cinq d’entre eux ont atteint les doubles chiffres). »

La défense, c’est donc la marque de fabrique de Thibaut Petit ? « Exactement », confirme le capitaine. « Défense, défense et encore défense, il n’a que ce mot-là à la bouche. »

« Là-dessus, je vais aller boire une bonne bière belge », rigole le coach, sans doute sous-estimé en Belgique. Au début de sa carrière, il s’est surtout fait un nom dans le basket féminin, mais aujourd’hui il démontre qu’il est aussi capable de réaliser des résultats avec les hommes. Il a baigné dans le basket depuis tout petit. Son père a été le kiné du Spirou Charleroi, où il a côtoyé l’entraîneur Giovanni Bozzi. Suite à une blessure qui l’a empêché de jouer (avec Saint-Louis en 2000-2001, sa dernière saison), il est devenu à 20 ans l’entraîneur assistant de Huy. En 2005, il est nommé entraîneur du Dexia Namur, qui dispute l’Euroligue. Il quitte le club au bout de six mois après un différend avec le président, pour rebondir en Suisse à Neuchâtel. Il sera aussi la cheville ouvrière d’un centre de formation de très haut niveau qui permettra à une douzaine de jeunes filles entre 15 et 18 ans de s’entraîner 30 heures/semaine en semi-pro et d’obtenir deux titres juniors de Championnes de Suisse et d’entrer pour la plupart dans les cadres de l’équipe nationale. Il entraîne ensuite l’équipe masculine de Monthey, toujours en Suisse, où il est sacré entraîneur de l’année et échoue en finale de la Coupe..

À l’été 2011, il quitte la Suisse pour la France, où il rejoint Arras, encore une équipe féminine. Il remporte la Coupe de France face à Bourges et dispute l’Euroligue. Bref retour en Belgique en 2013-2014 avec les Castors de Braine. Il remportera le premier trophée de l’histoire du club : la Coupe de Belgique, avant le titre. Son contrat est prolongé de deux saisons, mais il quitte le club pour diriger une équipe masculine, Pepinster en l’occurrence, puis Liège. Retour en Suisse en 2017-2018, et plus précisément à Lugano, un club qu’a aussi connu Jean-Marc Jaumin. En juillet 2018, il rejoint Lattes Montpellier, à nouveau des femmes, en parallèle avec la préparation de l’équipe U18 des Suissesses. Après la qualification du club pour les finales du championnat de France, il prolonge de deux ans son contrat dans l’Hérault. Ce sera ensuite un nouveau retour en Suisse, où il prend en charge le Fribourg Olympic dont il est toujours l’entraîneur aujourd’hui. Avec succès, puisque c’est le meilleur club helvète. Et en passe de se qualifier pour le prochain tour de la FIBA Europe Cup avec ce succès à Anvers.

Trois sur trois pour le Spirou sur la scène européenne

C’est peut-être le match référence du Spirou Charleroi. Mercredi, les Carolos ont battu les Grecs de Maroussi, qui étaient invaincus comme eux, sur le score de 79-69. De quoi prendre seul la tête du groupe en FIBA Europe Cup, avec un 3 sur 3, alors qu’ils avaient été repêchés comme lucky losers lors des éliminatoires.

Ils ont pourtant mal démarré, par un 0-8 puis un 2-11. Mais ils ont rapidement résorbé leur retard, en infligeant un 11-0 à des Grecs médusés, et au terme du premier quart-temps, ils étaient passés devant : 20-18. Les trois fautes rapides de Cobe Williams n’ont pas trop pesé dans la balance. Le cuir circulait parfaitement de mains en mains et les paniers faciles s’enchainaient. Et si l’écart n’était que de trois points à la pause (40-37), celui-ci passait la barre psychologique des dix unités au milieu du troisième acte (56-45). Maroussi dans les cordes et le Spirou a continué sur son rythme pour s’offrir une victoire de prestige face à une solide formation. Willem Brandwijk termine meilleur marqueur avec 13 points, devant Steven Hollanders 12, Gustav Knudsen 11 et Quinten Smout 11 également.

Daniel Devos

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