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BNXT playoffs

‘Unseen13’ : 13ième titre d’affilée d’Ostende

Cette fois, le deuxième anneau de la Lotto Arena était bien rempli. Mais il était coloré de jaune. Les supporters ostendais s’étaient déplacés en nombre dans la Métropole, sachant que l’apothéose pouvait survenir ce lundi soir. La plupart arboraient un T-shirt avec l’inscription : ‘Unseen 13’. Et ils avaient raison. Ostende a, en effet, remporté son 13e titre d’affilée. Du jamais vu.

L’hégémonie ostendaise a débuté en 2012. Cela coïncide avec l’arrivée de Dario Gjergja. La saison dernière, il y avait encore Dusan Djordjevic qui avait vécu les 12 titres consécutifs. Désormais, le coach croate est le seul à en avoir vécu 13. Ou plutôt : à en avoir construit 13.

La passation de pouvoir s’est produite lors d’une finale de play-offs mémorable, remportée après une prolongation dans la cinquième manche au détriment du Spirou Charleroi. Les Carolos ne s’en sont toujours pas remis.

Comment expliquer une telle hégémonie ? Il n’y a pas que le budget, même si celui d’Ostende n’est évidemment pas le plus petit de la BNXT League. Il y a surtout beaucoup de travail, à l’entraînement mais aussi dans le recrutement et dans l’organisation. Dario Gjergja n’a pas son pareil pour faire progresser les joueurs, mais aussi l’équipe. Cela ne vaut pas uniquement pour les jeunes joueurs belges, également pour les joueurs américains. Lorsqu’il était à Malines, il y a tout juste un an, Joppe Mennes jouait encore en double affiliation avec Guco Lier en TDM1. Aujourd’hui, il est un joueur de BNXT League à part entière (11 points et 3 rebonds lors de la 4e manche). En début de saison, Khalid Ahmad a reçu quelques sérieux ‘savons’ parce qu’il jouait un peu trop sa carte personnelle. Aujourd’hui, il est l’une des pièces maîtresses de l’équipe (29 points, 3 rebonds et 2 assists dans la 4e manche).

Ostende, cette saison, c’est un savant mélange d’expérience et de jeunesse. A côté des expérimentés Sam Van Rossom et Pierre-Antoine Gillet, il y a des jeunes comme Joppe Mennes et Xander Pintelon. Des Américains de qualité comme Damien Jefferson, élu MVP de la saison, et Khalil Ahmad. Et des joueurs de devoir comme Matthias Tass, Servaas Buysschaert et Haris Bratanovic. Des gens qui se jettent sur chaque ballon et qui ont appris à se mettre au service de l’équipe.

Au fil des ans, une culture de la gagne s’est installée. Ils ne sont pas rassasiés, ils en veulent toujours plus. Et l’expérience du haut niveau, acquise entre autres en FIBA Champions League, est utile dans les moments chauds.

Au-delà de l’équipe première, il y a aussi tout un travail de formation avec les jeunes, incarné par le Finexa Basket@Sea en TDM2 et d’autres catégories. Rappelons que le BCO est également champion de Belgique U21.

Ostende a aussi bénéficié, indirectement, de la perte de compétitivité de ses plus sérieux concurrents touchés par la crise financière. Surtout du côté wallon. Charleroi, qui dominait le basket belge jusqu’en 2012, a rencontré de sérieux soucis, au point que son existence même a été menacée. Mons, qui a disputé plusieurs finales, a vu son budget diminuer d’année en année. Liège, qui a parfois joué le haut du tableau autrefois, s’est retrouvé au bord de la faillite. Pepinster, lui, a carrément disparu. Tout comme les Limbourgeois de Bree, qui ont été champions en 2006.

Un moment, on a cru qu’Anvers deviendrait la nouvelle place forte du basket belge, lorsque le sponsor Telenet a quitté… Ostende pour subsidier les Giants. Mais, jusqu’ici, cela n’a débouché que sur des deuxièmes places, deux victoires en Coupe de Belgique et un Top 3 en FIBA Champions League.

« Au départ de la saison, personne ne croyait en nous », rappelle Dario Gjergja. « Nous devions remplacer sept joueurs. Mais nous avons réussi à décrocher un nouveau titre. Quel est le secret ? Beaucoup de boulot. Mais le mérite en revient aussi aux joueurs, à leur mentalité, à leur caractère. Lors de certains matches, Damien Jefferson et Khalil Ahmad étaient blessés ou malades. Mais ils ont tenu à jouer. Cela en dit long sur leur mentalité. »

Petit détail : si le score final de la 4e manche est étriqué (71-74), Ostende a mené d’un bout à l’autre de la rencontre. Les Côtiers ont directement fait 0-6 et les Giants ne sont plus jamais revenus. Même pas à égalité. Lorsque les Anversois ont essayé de forcer une prolongation dans la dernière minute après être revenus à trois points, les joueurs ostendais ont fait appel à toute leur expérience pour commettre la faute et les envoyer aux lancers francs, en les empêchant donc de tirer d’au-delà des 6m75. Et, de l’autre côté, lorsque Sam Van Rossom a également été envoyé aux lancers francs, sa main n’a pas tremblé : 4 sur 4 dans les 30 dernières secondes. Quatre de ses seuls six points ont été inscrits à ce moment-là. Mais qu’est-ce qu’ils se sont révélés précieux !

Daniel Devos

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