Encore une victoire facile contre le Nigéria
Finalement, les deux meilleures équipes africaines, que les Belgian Cats craignaient, n’auront pas pesé bien lourd dans la balance : 97-66 contre le Sénégal, vendredi, 78-61 contre le Nigéria dimanche. Le basket africain est-il moins fort qu’on ne le pensait, ou les Belgian Cats ont-elles à ce point progressé ? Un peu les deux, sans doute.
Mais la comparaison est frappante avec le tournoi de qualification olympique organisé en 2020 à Ostende. A cette époque-là, ce furent trois jours de stress intense. La délivrance n’avait été que plus jouissive. Cette fois-ci, la qualification pour les J.O. de Paris n’était presque qu’une formalité. Dimanche, les Belgian Cats ont d’emblée donné le ton : 22-11 au terme du premier quart-temps, 28-11 quelques minutes plus tard. Avec cette fois, Antonia Delaere dans le rôle de marqueuse. Elle, l’Anversoise qui s’est davantage fait une réputation sur le jeu défensif et collectif, s’en est donné à cœur joie et a terminé meilleure marqueuse du match avec 14 points. Certes, il y a eu un petit relâchement qui a permis aux Nigérianes de revenir à 40-37. Mais, une petite mise au point et un 20-0 plus tard, c’était 60-37 et le match était plié.
Contre les Etats-Unis, les deux équipes africaines n’ont pas mieux résisté, au contraire : 100-46 pour le Nigéria, 101-39 pour le Sénégal.
Mais, que les Belgian Cats ont progressé, c’est évident aussi. D’ailleurs, désormais, l’essentiel n’est plus de participer aux J.O. mais de… remporter une médaille. Est-ce réaliste ? Si les circonstances (et le tirage au sort) sont favorables, on peut en rêver. D’ailleurs, lors du dernier Championnat d’Europe qu’elles ont remporté à Ljubljana, elles n’ont tremblé que lors de la finale contre l’Espagne. Lors des autres matches, elles avaient déroulé.
Pour le Nigéria, l’essentiel était fait lors de la victoire 72-65 contre le Sénégal, dans le match inaugural du tournoi. Le match le plus important, qu’il fallait gagner à tout prix, c’était celui-ci car il équivalait à une qualification pour Paris. Du coup, les Nigérianes ont pu faire la fête avec les Belgian Cats après leur défaite de dimanche.
Petit détail : Emma Meesseman, avec 17,3 points, 7,7 rebonds et 5,7 assists de moyenne, a été élue MVP du tournoi. Elle en a l’’habitude…
La Belgique bat le Sénégal et se qualifie pour Paris
Au vu de la facilité avec laquelle les Etats-Unis ont disposé du Nigéria, dans le premier match de la soirée de vendredi (100-46, après avoir déjà compté 30 points d’avance au repos), on se disait que le match contre le Sénégal ne serait qu’une formalité pour les Belgian Cats. Et les premières minutes ont confirmé cette impression. Elles se sont rapidement détachées à 12-3 et 17-4, grâce surtout à la dextérité de Betty Mununga et Antonia Delaere, qui continuaient sur leur lancée de la veille. Mais, par la suite, elles ont eu du mal à creuser un écart rédhibitoire. A la mi-temps, le marquoir affichait 42-33. Mais, dans le troisième quart-temps, remporté 31-11, Emma Meesseman est entrée en action : 15 points en dix minutes, et 32 points au total, pour fixer le score à 73-44 après 30 minutes. Le match était joué. Dans le quatrième quart-temps, Rachid Méziane a pu se permettre d’aligner simultanément trois joueuses du championnat de Belgique sur le parquet ; Laure Résimont (Malines), Ine Joris et Nastja Claessens (toutes deux Castors Braine). Score final : 97-66, et un billet pour les Jeux Olympiques de Paris déjà en poche. La dernière journée se jouera pour l’honneur. Dimanche, les Belgian Cats affronteront le Nigéria à 16h45 et les Etats-Unis rencontreront le Sénégal à 19h15.
« Nous avons abordé ce match comme une finale », a déclaré Rachid Meziane. « C’était d’ailleurs nécessaire compte tenu de la pression qu’implique un tel match. C’est surtout en deuxième mi-temps que j’ai vu mon équipe jouer comme j’aime la voir jouer. Nous avons encore bénéficié du soutien fantastique du public et j’espère que nous retrouverons quelques fans à Paris. »
Contre les amEricaines, Elles ont mené durant tout le match…
Sans Kyara Linskens blessée, mais aussi sans Julie Allemand laissée au repos, les Belgian Cats ont tenu la dragée haute aux Etats-Unis. Mieux : elles ont mené durant tout le match, et ont compté jusqu’à 13 points d’avance. A la mi-temps, c’était 43-34. A plusieurs reprises, les Américaines ont égalisé, mais jamais elles ne sont passées devant… jusqu’à ce tip-in fatal, au buzzer final, pour faire 79-81. Cruel ! Même si quelque part, on le sentait. Dans ce match, les Belgian Cats n’avaient rien à perdre, jouaient sans pression, et c’est généralement dans ce contexte-là qu’elles sont les meilleures, à l’image de Julie Vanloo qui enchaînait les tirs victorieux à longue distance, mais aussi d’autres joueuses en verve comme Manuella Lisowa, Betty Mununga ou Antonia Delaere. Mais, à 79-79, il y avait subitement cette victoire improbable qui leur tendait les bras. Et là, les attaques sont devenues plus laborieuses. Les deux derniers tirs ont été manqués. Le dernier tir américain aussi, mais la superstar Breanna Stewart a été la plus prompte pour pousser le ballon dans l’anneau.
Les Belgian Cats peuvent être fières de leur prestation. Mais elles devront rapidement digérer cet échec et se reconcentrer. Car, ce vendredi, c’est un match très important contre le Sénégal qui les attend. Les Sénégalaises ont été battues 65-72 par le Nigéria dans le premier match du tournoi, et un succès belge équivaudrait probablement à un ticket pour Paris, car on voit mal les Sénégalaises battre les Américaines.
Daniel Devos