Propulsé à la tête de l’US Lambusart suite au départ de Frédéric Priels pour un problème de licence (il avait deux ans pour passer sa licence mais n’a pas pu assister aux cours en raison d’une formation qu’il a dû suivre pour son boulot), Keevin (avec deux « e ») Gonsette a connu des débuts prometteurs dans sa nouvelle fonction de coach. Opposé d’entrée à deux formations de TDM1 en Coupe de Belgique (le BCCA Neufchâteau, tout juste promu, et Oxaco Boechout qui avait terminé premier de la phase classique la saison dernière), il a remporté le premier match 67-63 et s’est incliné sur le fil 61-63 dans le second, alors qu’il menait 57-48 à cinq minutes de la fin. « Bien sûr, on est déçu d’avoir été battu à deux secondes du buzzer alors qu’on avait les cartes en mains pour l’emporter, mais tout est relatif. Cette Coupe de Belgique, on sait qu’on ne la remportera pas. Ce sont de bons matches de préparation et il faut les prendre en tant que tel. Résister pendant 40 minutes à un ténor de la TDM1 comme Oxaco, c’est encourageant, mais il faut continuer à travailler. »
Gonsette reste étonnamment calme le long de la touche. A l’opposé du style Dario Gjergja, qui vocifère à tout bout de champ et gesticule au moindre coup de sifflet. « A quoi bon rendre les joueurs nerveux ? » justifie-t-il. « Se plaindre constamment auprès des arbitres ne sert à rien non plus, ils ne changeront quand même pas leur décision. On risque juste de se prendre une faute technique. Il vaut mieux se concentrer sur le jeu. »
Quelle est la touche personnelle qu’il souhaite apporter ? « A l’entraînement, j’insiste beaucoup sur la défense, et je pense qu’on en ressent déjà les effets en match : à deux reprises, on n’a encaissé que 63 points contre des formations qui évoluent à l’étage supérieur. C’est bien, c’est comme cela qu’on gagnera des matches. »
A propos de gagner des matches : avec quelle ambition l’USL abordera-t-elle la nouvelle saison ? « Sans ambition particulière, si ce n’est d’assurer le maintien le plus rapidement possible », assure Gonsette. « Après, on verra jusqu’où on peut arriver. A l’une ou l’autre exception près – les montants et les descendants – la série est la même que l’an passé. Nous ne partirons donc pas dans l’inconnu, nous connaissons déjà la plupart de nos adversaires. Quant à savoir si la série A est plus forte que la série B, je ne m’avancerai pas. Je pense qu’il n’y a pas de mauvaise équipe en TDM2. »
Gonsette en a eu la preuve vendredi passé à l’UB Woluwe, une équipe qui évoluera dans la même série : la défense a bien fonctionné jusqu’à la mi-temps. Les Hennuyers n’avaient concédé que 25 points au repos. Mais ils ont encaissé 25 autres points dans le troisième quart-temps et ont fini par s’incliner 78-77 après prolongation.
Le coaching faisait-il partie des plans de Gonsette ou est-ce simplement dû aux circonstances, suite au départ prématuré de Priels ? « C’est quelque chose qui me plait », affirme-t-il. « J’ai d’ailleurs déjà coaché au niveau féminin : avec Pont-de-Loup, j’ai remporté la Coupe du Hainaut et je suis monté de P2 en P1. Alors, oui, j’envisageais à terme de coacher un jour au niveau masculin. C’est arrivé plus vite que prévu. »
Gonsette était encore joueur à l’USL la saison dernière. Est-ce compliqué de diriger des garçons qui étaient encore des coéquipiers (et des amis) il y a quelques semaines ? « Cette situation présente des avantages et des inconvénients. L’avantage, c’est que je connais parfaitement mes ouailles, avec leurs qualités et leurs défauts. L’inconvénient, c’est que je dois effectuer des choix et que je ne peux pas faire plaisir à tout le monde, même si ce sont des amis. Mais ils le comprennent parfaitement. »
Le jeu ne lui manque-t-il pas ? « Un peu, oui. Parfois, l’envie me démange de monter sur le terrain. J’aimerais encore jouer avec ces garçons-là. Mais j’ai décidé d’arrêter et j’assume. Je continue à jouer à un niveau inférieur, en P1, où je prends mon pied également. »
Daniel Devos