Ostende est, depuis quelques années, le modèle à suivre en Belgique. La manière dont le club côtier a réalisé le doublé coupe-championnat, et disputé une très bonne campagne européenne, tout en intégrant de jeunes joueurs belges, doit inspirer d’autres clubs. Le fascicule distribué à l’entrée de la Sleuyter Arena, intitulé « Nous avons un passé, nous construisons l’avenir », détaille quasiment toute la politique du club. Il nous a semblé intéressant de le traduire et de le résumer :
« Dans le passé, le BCO a vécu des saisons où les changements étaient nombreux, tant au niveau des joueurs que des coaches. Parfois, ces changements ont porté leurs fruits et ont permis de remporter un titre ou une coupe, mais l’évaluation globale n’est pas nécessairement positive. »
« Nous sommes persuadés que, pour l’avenir, la continuité et la stabilité doivent être des atouts importants. Nous avons déjà appliqué ce principe au cours des dernières années et notre évaluation est positive. Voilà plus de vingt ans que le BCO forme des jeunes joueurs. Il y eut d’abord l’Ajax School, puis après une petite interruption, nous avons entamé la formation des jeunes telle que nous la connaissons aujourd’hui avec une équipe d’Espoirs et une collaboration avec un club qui évoluera la saison prochaine en Nationale 2, Duva Fruit Gistel. »
« Au cours des prochaines années, nous voulons intensifier et améliorer cette politique de jeunes. Les clubs belges ne disposent pas des mêmes moyens que certains clubs étrangers. Lors du recrutement, nous ne pouvons pas faire de la surenchère. Pour maintenir notre niveau, l’une des solutions serait d’accroître le budget. Ce n’est pas notre souhait. Nous voulons, au contraire, maintenir le budget aux alentours des trois millions d’euros, comme c’est le cas actuellement. Pour maintenir notre niveau, nous devrons donc encore améliorer notre scouting des jeunes talents, tant au niveau étranger que belge, et amener les meilleurs à Ostende. Bien sûr, ils devront être encadrés par quelques joueurs expérimentés, qui devront les guider. »
« L’idéal serait d’avoir :
-Beaucoup de jeunes joueurs
-Un club satellite en N2
-Une équipe première composée de 16 joueurs, dont la moitié âgés de moins de 23 ans ; 3 étrangers de moins de 27 ans, qui pourraient grandir quelques années à Ostende ; 3 piliers, vraisemblablement étrangers, qui resteraient eux aussi plusieurs années. »
« Pour appliquer ce principe, en ce qui concerne l’encadrement sportif, nous devrons travailler avec des contrats de longue durée ou à durée indéterminée. Nous avons déjà conclu un accord avec Dario Gjergja et Thierry Declercq pour les trois prochaines saisons. Avec le préparateur physique Jan Bourgois, le coach mental Eva Maenhout, le coach des jeunes Sam Rotsaert et le scout Nick Vande Lanotte, un contrat à durée indéterminée a été signé. Dans le cas du coach Dario Gjergja, il a été convenu qu’à partir de 2015, il pourra chaque année au mois de juin, mettre un terme à son contrat si un club d’Euroleague frappe à la porte. Nous ne voulons empêcher personne de faire carrière à un niveau supérieur, si l’occasion lui en est donnée, et le dernier exemple en date est celui de Matt Lojeski. »
« Le BC Telenet Ostende est le club qui a fourni le plus de jeunes joueurs belges à l’Ethias League ou à des clubs étrangers au cours des vingt dernières années. Dans chaque club de N1 belge, on trouve des joueurs qui ont joué à Ostende, et nous en sommes très fiers. »
« L’an passé, nous avons commencé au niveau régional le projet Basket@Sea, une collaboration entre le BCO et Duva Fruit Gistel-Ostende. Sous la direction de Sam Rotsaert, de jeunes joueurs talentueux d’Ostende et des environs s’entraînent de façon intensive 4 fois par semaine à partir de la catégorie U12. La première année, ces entraînements se sont limités à l’aspect technique (fondamentaux, action-réaction, shoot). A partir de la deuxième année, nous voulons y ajouter le suivi médical et le test de performance. Les données recueillies doivent permettre de développer, à partir de la troisième année, l’aspect physique sous la direction d’Olivier Coppejans. L’objectif est de former ces jeunes afin qu’ils soient prêts à jouer dans le championnat national U21. »
« Le recrutement de jeunes joueurs n’est pas facile. Les possibilités de combiner sport et études à Ostende sont limitées. Certains ont peur de ne pas recevoir suffisamment de temps de jeu au BCO, même si le passé récent a démontré le contraire. Nous pensons que, pour un jeune de 18 ans, le fait de pouvoir s’entraîner avec l’équipe première apporte une plus-value. C’est pourquoi, nous avons décidé qu’à partir de la saison prochaine, les entraînements de l’équipe première s’effectueraient avec 15 ou 16 joueurs. Cela permettra d’offrir des pauses et d’intensifier les entraînements. En outre, 3 ou 4 jeunes pourront intégrer le noyau pro à chaque séance. »
« Nous avons formé un groupe de 17 jeunes joueurs constitué par Tibo Denoyelle (power forward, 1m98, 2001), Felix Robaeys (shooting forward, 1m95, 2001), Ubbe Vandenameele (shooting guard, 1m95, 2000), Pieter-Jan Verschelde (centre, 2m03, 2000), Thibaut Vanderhaeghe (shooting forward, 2m00, 1998), Tim Lambrecht (shooting forward, 2m04, 1998), Julian Delplanck (shooting forward, 1m97, 1998), Faysal El Mahsini (point guard, 1m80, 1998), Maxim Aldenkamp (centre, 1m96, 1998), Roby Rogiers (power forward, 2m05, 1997), Giel Vanthourenhout (shooting guard, 1m90, 1996), Tom Pauwaert (shooting guard, 1m95, 1995), Sam Hemeleers (point guard, 1m85, 1995), Jordan Williams (shooting forward, 1m95, 1995), Yassine El Mahsini (point guard, 1m85, 1993), Renzy Berquin (power forward, 1m95, 1993) et Khalid Boukichou (centre, 2m08, 1992). »
« Notre objectif est d’amener 5 de ces 17 joueurs à jouer en N1 en 2020. De préférence à Ostende, mais nous n’empêcherons personne de partir ailleurs si tel est leur souhait. Ils peuvent d’ailleurs partir gratuitement aussi longtemps qu’ils n’ont pas signé de contrat professionnel à Ostende. C’est la raison pour laquelle nous avons baptisé cette école de jeunes Basketschool Oostende 2020. Chaque joueur en arborera d’ailleurs le logo, qu’il joue avec Ostende ou avec Gistel. »
« Pour réaliser cet objectif, un scouting de qualité est très important. L’engagement de Mateusz Ponitka doit être considéré comme un succès, mais il n’est pas le fruit du hasard. Ce joueur avait été suivi pendant deux ans dans les compétitions de jeunes. Pour poursuivre cette politique, un accord a été conclu avec un scout américain pour le marché américain, et avec des personnes de l’ex-Yougoslavie pour les Balkans et l’Europe de l’Est. Le tout, coordonné et complété par notre propre staff sportif. »
« Un accord de principe a été trouvé avec notre sponsor principal Telenet pour une période de trois ans. Nous nous efforçons de trouver le même accord avec nos autres sponsors. Notre budget est de 3 millions, comparable à celui des autres clubs du top en Belgique. 10% de ce budget est consacré à l’école des jeunes. Longtemps, le BCO a eu un budget déficitaire. En 1999, le passif atteignait 800.000 euros. La direction actuelle s’est efforcée, année après année, d’éponger les dettes, et aujourd’hui le budget est enfin en équilibre. »
Daniel Devos