Le BC Telenet Ostende n’a pas encore trouvé son maître. Dimanche, dans un Forest National bien garni, Dario Gjergja a remporté son 10e trophée à la tête des Côtiers. Le coach croate n’est toujours pas rassasié, et se montre toujours aussi excité à l’idée d’ajouter une ligne à son palmarès. C’est cette énergie-là qu’il insuffle à ses joueurs.
On pensait Hubo Limburg United, invaincu en 2017 jusque-là, capable de poser des problèmes au multiple champion de Belgique. Il n’en a rien été. Les Limbourgeois, qui jouaient leur première finale et avaient affrété 25 bus de supporters, ont souffert du même syndrome que Port of Antwerp Giants la saison dernière. Ils ont entamé le match, crispés. Après quelques minutes, c’était déjà 0-9 et 1-12. Un départ raté qui les a obligés à courir derrière le score durant toute la rencontre. Ils ont fini par se libérer, et se rapprocher à 24-25, mais sans jamais passer devant. Jouer devant 5.000 personnes à Forest National, ce n’est évidemment pas la même chose que jouer au petit Sporthal Alverberg, familier et familial. Limburg, qui vit et meurt avec ses tirs à distance, n’a jamais trouvé ses marques dans un environnement qu’il ne connaissait pas et des anneaux auxquels il n’est pas habitué. Jacques Stas, consultant pour Voo Sport World, se demande aussi pourquoi le coach Brian Lynch n’a pas constamment joué avec son meilleur cinq. Sans doute pour préserver ses titulaires en vue du money time. Mais à ce moment-là, le match était déjà joué. Les Limbourgeois ont craqué dans le dernier quart-temps et se sont inclinés sur le score sans appel de 60-76.
Si c’est la 18e coupe pour Ostende (la 5e d’affilée), c’est le tout premier trophée pour Jean-Marc Mwema, arrivé au Versluys Dôme alors que la saison avait déjà débuté depuis deux mois et qu’il était sans contrat, après avoir refusé de prolonger aux Port of Antwerp Giants. « Effectivement, et c’est génial d’inscrire une première ligne à mon palmarès », sourit-il. « Cela fait vraiment du bien. »
La première idée de Mwema était de tenter une aventure à l’étranger, mais il n’a pas trouvé chaussure à son pied. « Il y a eu des options, mais rien de vraiment intéressant », confirme-t-il. Ostende s’est rendu compte qu’avec le départ de Quentin Serron, son équipe manquait de physique, de répondant défensif et de percussion. Mwema répondait à ce profil. « Serron et moi n’avons pas tout à fait le même style, mais il y a effectivement des similitudes. »
Avec 10 points au prix d’un beau 4 sur 5, Mwema aurait pu revendiquer le titre de MVP. Le choix s’est finalement porté sur le général Dusan Djordjevic, qui avait la meilleure évaluation (19, pour 9 points, 5 rebonds et 9 assists). « En fait, tout le monde, chez nous, pouvait revendiquer le titre de MVP », affirme Mwema.
Il a raison : Vincent Kesteloot, qui a creusé le premier écart en tout début de match, pouvait aussi le revendiquer. Et Corey Walden, que l’on n’avait pas vu durant les trois premiers quart-temps, termine finalement comme meilleur marqueur avec 13 points. En fait, le vrai MVP d’Ostende, c’est le collectif et la défense.
Daniel Devos