Chapeau à Eddy Casteels ! Il était privé d’un cinq majeur complet (Axel Hervelle, Sam Van Rossom, Quentin Serron, Pierre-Antoine Gillet et Matt Lojeski), mais il a réussi un cinq sur cinq et est déjà qualifié avant même le dernier déplacement, en Islande.
Certes, la poule dans laquelle nous avons été versés n’était pas la plus compliquée, mais la manière dont il a bâti un collectif et une défense de fer est impressionnante. Ce mercredi, on a tremblé lorsque les Suisses ont mené… 0-2 et 4-5, mais comme notre défense ne laissait déjà rien passer ou presque, on n’a jamais été largués malgré le fait qu’on n’a pas directement trouvé la distance offensivement. Et finalement, on s’est imposé sur le score sans appel de 87-49. Franchement, on n’aurait pas imaginé cela lorsque, à la mi-temps du premier match amical contre la Suède à Ostende, on était distancés de 20 points. Quelle évolution !
Lorsqu’on lui demande quelle est sa plus belle satisfaction, Eddy Casteels ne pointe pas un aspect précis du jeu. Mais : « Ce qui me réjouit le plus, c’est de voir cette bande de jeunes après le match ! Tous ces garçons vivent merveilleusement bien ensemble, ont envie d’aller le plus loin possible avec ce groupe et songent déjà au prochain match alors que le premier vient à peine de se terminer. »
Ce mercredi, Kevin Tumba a été énorme. Et il l’aurait été encore plus s’il avait été un rien plus adroit aux lancers-francs. 5 sur 12 : peut mieux faire, assurément. Mais à côté de cela, on peut s’étonner qu’il n’ait été crédité que d’un seul block-shot ! Car les Suisses se sont retrouvés face à une véritable muraille. Et s’il fallait quand même faire parler les statistiques : Tumba a inscrit 9 points, capté 13 rebonds et provoqué 7 fautes adverses. En plus, il n’a commis qu’une seule faute. S’il continue de la sorte, on a peut-être trouvé ce big man intimidateur qui nous manquait tant.
Autre belle satisfaction : Retin Obasohan. Humblement, sans faire de vague, celui qui sort tout juste de cinq saisons à l’université d’Alabama a apporté son écot, tant offensivement que défensivement : 16 points, 6 rebonds, 4 interceptions et 7 fautes provoquées contre la Suisse.
Loïc Schwartz et Vincent Kesteloot ont aussi pris du galon. On connaissait le tir à distance de Schwartz, on a découvert ses facultés comme teigne défensive. Kesteloot peut apparaître comme une révélation, mais il faut se souvenir qu’en 2013, à Ljubljana, il avait participé au All Star Game européen des U18. C’est donc un véritable talent déjà reconnu à l’échelle du Vieux Continent.
A la mène, Jonathan Tabu a pris ses responsabilités en l’absence de Sam Van Rossom. Il a inscrit 20 points à du 58% et a dirigé l’équipe. « Eddy Casteels m’a demandé de m’ériger en leader », souligne-t-il. « J’ai essayé de répondre à l’attente. On a une équipe jeune, qui a grandi au fil des matches. »
Cette saison, il jouera à Bilbao avec Axel Hervelle. L’occasion de développer un axe intérieur-extérieur qui pourrait devenir une force lors du prochain Euro ? « Je connais Ax depuis longtemps et on se trouve déjà très bien, mais c’est vrai que si on parvient à créer de véritables automatismes pendant une année entière, cela ne peut être que profitable. »
Tabu disputera, en 2017, son 4e Euro d’affilée. Comme les Belgian Lions. Il sera organisé en Finlande, en Roumanie, en Israël et en Turquie.
Daniel Devos