Après six journées de championnat, le Royal IV trône en tête du classement avec six victoires, et Thomas Creppy s’en donner à cœur joie : la nouvelle recrue du club bruxellois dépasse les 20 points à chaque match et joue son rôle de leader. « C’est un peu pour cela que j’ai été engagé », rétorque-t-il. « Nous avons une jeune équipe et j’essaie de lui apporter mon expérience, même si je n’ai encore moi-même que 25 ans. Il n’empêche, cette première place est inattendue, car le club vient d’être promu à cet échelon. »
On avait un peu perdu la trace de Creppy, qui fut jadis un Espoir du basket belge. Son dernier club belge fut le Turuka Willebroek, alors en D2 mais qui a depuis lors fusionné avec le BC Willebroek, actuellement en tête du classement de la Top Division Men 2, série B (pas celle du Royal IV). Avant cela, ce Bruxellois qui a signé sa première carte d’affiliation à l’UAAE à l’âge de huit ans avait transité par les Blue Devils Woluwe (le club d’origine de Quentin Serron), Gembloux (D3), Pepinster (D3-D1), Gistel-Ostende (D3-D1), Louvain (D1) et une pige de quelques semaines en fin de saison 2011-2012 à l’UB Woluwe, qu’il a aidé à maintenir en D3. Mais, depuis deux ans, il s’était exilé en France. « Mes dernières saisons en Belgique avaient été compliquées », se souvient-il. « J’avais été blessé et j’avais aussi connu des soucis familiaux. Le tout ensemble fait que j’avais un peu perdu le feu sacré. J’avais besoin de changer d’air, et j’ai choisi de tenter ma chance en Nationale 2 française (NDLR : en fait le quatrième niveau du basket français, après la Pro A, la Pro B et la Nationale 1). D’abord, au Puy-en-Velay, en Auvergne. Mais là aussi, ce fut compliqué. C’était ma première expérience à l’étranger et j’étais un peu paumé. Ma deuxième saison, l’an passé à Aubenas en Ardèche (toujours en Nationale 2), fut en revanche bien meilleure. Je me suis beaucoup amusé là-bas. Je débutais les rencontres dans le cinq de base et je tirais mon épingle du jeu. Pourquoi, dans ces conditions, ai-je décidé de partir ? En fait, le club a rencontré des problèmes financiers et ne pouvait plus se permettre d’entretenir deux étrangers. Je ne pouvais plus rester professionnel. J’ai donc accepté la proposition du Royal IV, où j’ai évidemment dû abandonner mon statut pro, mais je ne le regrette pas. J’ai eu des touches à un niveau plus élevé, mais rien de très concret. Bruxelles, c’est ma ville, et j’avais la possibilité d’évoluer aux côtés d’Estime Vangu et de Fayçal Laït, que j’avais connus autrefois à Ostende. Fayçal est même devenu mon meilleur ami, il est comme un frère pour moi, et pour tout avouer, c’est un peu lui qui a insisté pour que je vienne. Je suis heureux d’avoir répondu à son appel : au Royal IV, j’ai retrouvé le plaisir de jouer. »
Le Royal IV, un tremplin pour Creppy ou un projet à plus long terme, surtout en cas de montée en TDM1 ? « L’avenir me l’apprendra. Pour l’instant, je prends chaque saison comme elle se présente, je ne regarde pas plus loin. Je n’exclus pas d’éventuellement continuer l’aventure avec le Royal IV. Tout comme je n’exclus pas, non plus, la possibilité de retenter ma chance en Scooore League, si l’opportunité se présente. Mais alors, dans un club qui serait prêt à me confier certaines responsabilités, pas dans le rôle d’un petit jeune, comme je l’étais à Pepinster et à Louvain. »
Daniel Devos