C’est devant un parterre de journalistes incroyablement nombreux qu’Ann Wauters a signé son contrat la liant pour une saison aux Castors de Braine-l’Alleud.
Ann, peux-tu expliquer ce que tu ressens en ce moment ?
Wauters : « C’est un jour incroyable. Je reviens au pays avec grand plaisir. Voilà 17 années que je n’avais plus porté le maillot d’un club belge. J’espère pouvoir faire profiter les Castors de toute l’expérience que j’ai acquise au cours de ces saisons passées dans des grands clubs étrangers. »
N’avais-tu pas signé en Australie ?
Wauters : « Si, et cela n’a pas facilité la décision car je n’aime pas me désister lorsque je me suis engagée quelque part. Des contraintes familiales m’ont poussée à me rapprocher de chez moi et une solution a pu être trouvée grâce à l’intervention de Marc Coucke. Je suis très heureuse de défendre les couleurs de Castors Braine. Je dois avouer que, lorsque j’ai disputé la finale de l’Eurocoupe la saison dernière, il y a eu comme un déclic dans ma tête. Un tel engouement, en Belgique, je n’avais jamais vu cela. Et j’ai été séduite par le projet. Le club est ambitieux, car au-delà de l’équipe première, on parle aussi de la création d’un centre de formation, de la construction d’une nouvelle salle. La saison dernière, je jouais juste de l’autre côté de la frontière, mais à bien y regarder, je constate qu’il y a plus d’ambition ici, à Braine-l’Alleud, qu’à Villeneuve d’Ascq. »
On peut supposer que tu viens pour jouer l’Euroligue. Tu ne serais sans doute pas venue si Braine s’était contenté de l’Eurocoupe ?
Wauters : « Je suis une fille ambitieuse, tout le monde le sait. Durant toute ma carrière, j’ai été habituée à jouer l’Euroligue, souvent avec succès. Pouvoir le faire avec un club belge, c’est génial. »
Joueras-tu uniquement l’Euroligue ou également les matches du championnat de Belgique ?
Wauters : « Ce sera au coach de décider. A mon âge, je ne pourrai sans doute pas jouer deux matches par semaine à fond. Il faudra faire des choix. Mais je n’ai plus joué en compétition depuis quatre mois et l’Euroligue ne commence qu’en novembre. J’ai besoin de retrouver le rythme, donc il me semble évident que je serais bien présente sur le parquet durant les premiers matches de championnat. »
Tu n’as jamais été championne de Belgique ?
Wauters : « Non, effectivement. Vu que j’ai quitté le pays très jeune, c’est un trophée qui manque à mon palmarès. Est-ce un objectif pour cette saison ? Sans doute pas le principal, puisque mon regard se porte surtout sur l’Europe, mais tant qu’à prendre, autant l’ajouter aux médailles que je possède déjà. »
Avec l’expérience de la compétition que tu possèdes, penses-tu que Castors Braine soit armé pour disputer l’Euroligue ?
Wauters : « Castors Braine fera figure de novice dans cette compétition. Beaucoup de joueuses n’ont jamais connu l’Euroligue, ce sera donc une découverte. Personnellement, j’ai constaté au cours de toutes ces années durant lesquelles je l’ai disputée, que les sept ou huit équipes les plus fortes sont très costaudes, mais sur un match, elles ne sont pas imbattables. Après, on verra jusqu’où nous pourrons arriver. Si l’on termine 5e ou 6e de la poule, et que l’on est repêché en Eurocoupe, ce sera bien aussi. »
L’an passé, tu avais privé Castors Braine d’une victoire en Eurocoupe…
Wauters : (elle sourit) J’étais dans l’autre camp, oui. Maintenant, si je pouvais aider un club belge à remporter une Coupe d’Europe, ce serait génial. »
Ton retour en Belgique ouvre-t-il la porte à un retour en équipe nationale ?
Wauters : « J’ai refermé le chapitre équipe nationale depuis un certain temps. Et, en principe, je ne compte pas le rouvrir. Il y a suffisamment de talent, notamment chez les U19 que j’ai eu l’occasion de côtoyer de près. Place aux jeunes. La Belgique doit reconquérir sa place au Championnat d’Europe, et essayer de participer au tournoi préolympique. Je continue à soutenir l’équipe nationale, mais pas comme joueuse. »
Daniel Devos