C’est la bonne nouvelle de la soirée d’avant hier, à Mons : le président Ronald Gobert est revenu pour la première fois assister à un match de basket depuis la révélation de sa tumeur, en début de saison. C’est donc le signe que le traitement produit ses effets et qu’il retrouve progressivement la santé. Il a été chaleureusement applaudi.
Ce fut malheureusement la seule fois où le – maigre – public a eu l’occasion de s’enthousiasmer. Le spectacle proposé sur le parquet fut, une fois de plus, extrêmement décevant. Pas de rythme, des joueurs qui se traînent sur le terrain, pas d’adresse à distance (5/22 à trois points, côté montois) et, forcément, un public complètement apathique.
Lors de la conférence de presse d’après-match, Yves Defraigne avait la tête des (très) mauvais jours. « Je peux admettre un mauvais match. Que l’on rate ses tirs, cela peut arriver. Mais que l’on ne se bat pas, c’est inacceptable. »
Y a-t-il des solutions ? « Oui. Mais on doit d’abord en discuter en interne. »
On a du mal à comprendre comment cette même équipe était parvenue, il y a 15 jours à peine, à s’imposer à Ostende en inscrivant 91 points à la Sleuyter Arena. Hier soir, à deux minutes de la fin, les Montois n’avaient toujours pas atteint la barre des 50 points. « Question de mentalité, tout simplement. »
Mons s’est incliné 56-66, et le retour à la Côte, le samedi 28 février, apparaît d’ores et déjà superflu. Tout cela, face à une équipe d’Ostende qui avait davantage en tête son match d’Eurocup de mercredi face à Séville que cette manche de quart de finale de la Coupe de Belgique, et dont plusieurs joueurs étaient atteints d’un début de grippe.
Ironie du sort : lors des temps morts, un petit dirigeable commercial tournoyait au plafond de la Mons Arena avec, sur l’une de ses faces, une publicité pour… Electro Choc ! Le BMH aurait bien besoin d’un électrochoc. Mais, alors qu’Yves Defraigne se plaignait de n’avoir que huit joueurs majeurs dans son effectif (dont deux à côté de leurs pompes), nous nous posons tout de même une question : sur les douze joueurs inscrits sur la feuille de match, il y en a quatre qui ne servent strictement à rien. Ils ne prennent même pas la peine de s’échauffer convenablement, puisqu’ils savent qu’on ne fera de toute façon pas appel à eux. Si Jurgen Gevenois et Thibaut Comblez avaient hérité des maillots 6 et 13 de Maarten Rademakers et d’Amaury Gorgemans, blessés, et n’étaient là que pour compléter l’effectif, on se demande s’il n’aurait pas été judicieux d’introduire Mathieu Houdart ou Sam Caron, ne serait-ce que deux minutes. Certes, ils n’auraient probablement pas fait la différence, mais ils pourraient peut-être provoquer ce fameux électrochoc en faisant comprendre aux titulaires endormis qu’il est temps de se réveiller. Enfin, ce n’est que notre avis : Yves Defraigne côtoie ses joueurs au quotidien et est évidemment mieux placé pour juger de ce qu’ils peuvent apporter.
Nous, nous constatons seulement qu’en face, il y a un coach étranger qui – à l’image de Niksa Bavcevic autrefois – fait jouer les joueurs belges et les fait progresser. Il n’y a qu’à voir l’envergure qu’a prise Khalid Boukichou, pour n’évoquer que l’éclosion la plus récente. Les succès d’Ostende, tant en Belgique que sur la scène européenne, ne sont pas uniquement dûs au talent de Dusan Djordjevic et de J.P. Prince. Yves Defraigne, lui, ne semble toujours pas avoir compris que si, il y a un an et demi, de jeunes joueurs belges devenus internationaux ont quitté Mons, ils avaient sans doute leurs raisons. Belfius Mons-Hainaut possède l’un des meilleurs centres de formation de Wallonie (le club avait quatre équipes en demi-finale de Coupe AWBB, le week-end passé), mais le cinq de base de l’équipe Première est constitué exclusivement de joueurs américains. Cherchez l’erreur.
Daniel Devos