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Interview

Giovanni Bozzi: « Pour l’honneur, ces 3 victoires font plaisir »

Le premier objectif du Belgacom Spirou Charleroi est donc raté : le club ne passera pas l’hiver en Eurocup. Cela, on le savait depuis longtemps, mais malgré une infirmerie qui ne désemplit pas, les joueurs ont mis un point d’honneur à terminer sur une bonne note. Après avoir commencé la compétition (pour laquelle ils avaient reçu une wild card, il faut le rappeler) par sept défaites d’affilée, ils l’ont terminée par trois victoires d’affilée. Le coach, Giovanni Bozzi, dresse le bilan.

Giovanni, trois victoires en dix matches, cela vous inspire quoi?

Bozzi : Ces trois victoires ont été conquises lorsque nos chances de qualification s’étaient évaporées, mais même si c’est pour l’honneur, elles font plaisir. Les joueurs n’ont pas bâclé leurs derniers devoirs et se sont battus jusqu’au bout, c’est une satisfaction. De ce dernier match contre Sassari, je retiens aussi des satisfactions individuelles. Il y a encore eu des murmures dans la salle lorsque Darryl Watkins a loupé deux lay-ups, mais moi, je signerais des deux mains pour qu’il rentre chaque semaine une feuille de statistiques renseignant 16 points et 14 rebonds. J’ai aussi apprécié le fait que Justin Hamilton ait pris ses responsabilités à la distribution, alors que parfois, il se contente d’exécuter les schémas tactiques de manière un peu mécanique. Et puis, Karol Gruszecki a semblé se libérer lorsqu’il est monté au jeu après la blessure de Demond Mallet. On sait qu’il a du talent, mais son gros problème, c’est qu’il est souvent paralysé par le stress. Après ces trois victoires, la question qui s’impose est forcément : avez-vous des regrets ?

Et de fait : avez-vous le sentiment qu’avec un Spirou au top dès le début, vous vous seriez qualifiés ?

Bozzi : On ne le saura jamais. Quoi qu’il advienne, j’ai l’impression que cette poule était très relevée, probablement la plus relevée de toutes celles regroupant les équipes d’Europe de l’Ouest. Je ne peux pas juger du niveau des poules regroupant les équipes d’Europe de l’Est, car je les connais mal. Je suis sûr d’une chose : avec une équipe au top dès le début, on n’aurait jamais été battu à domicile contre Chalon, lors du premier match. Or, cette défaite a conditionné tout le reste. Car, dans la foulée, c’était deux déplacements à Bilbao et à Zagreb qui nous attendaient. On n’a pas mal joué là-bas, mais on est arrivé trop court à cause de périodes de match où l’on a calé. Et, lors du quatrième match, à domicile contre Oldenburg, on a été confronté à une pression énorme. C’était, en quelque sorte, vaincre ou mourir. On n’a pas résisté à cette pression et on a subi une défaite cinglante. A partir de là, les carottes étaient cuites. On connaît les raisons de ce départ raté : les blessures de Devin Green et Mohamed Abukar en préparation, le retour tardif des internationaux Christophe Beghin, Sacha Massot et Wen Mukubu, la fatigue de ces éléments-là et les blessures qui en ont découlé. On l’a déjà répété maintes fois.

Au-delà de ces blessures, avez-vous le sentiment que votre groupe est réceptif à vos directives?

Bozzi : C’est sûr que, si l’on compare avec l’époque de Dwayne Broyles, Chris Hill et Demond Mallet, c’était plus facile autrefois. Ces joueurs-là figuraient parmi ceux que tout coach rêve de diriger. Néanmoins, je ne pense pas qu’il y ait de la mauvaise volonté dans le chef des joueurs actuels.

Pourtant, vous avez fustigé leur mentalité en certaines occasions…

Bozzi : J’ai parfois constaté une certaine suffisance, c’est exact. J’étais surtout fâché après le match à Alost, où l’on n’a pas existé. Là, je leur ai dit : si vous n’avez pas envie de jouer ou de vous entraîner, restez chez vous demain. Et il y a des avions en partance pour les Etats-Unis tous les jours. Mais il y a eu une réaction, et dans l’adversité, ils se sont serré les coudes.

Et maintenant ? Il reste un dernier match contre Mons ce vendredi, puis ce sera la mini-trêve de Noël. Et après?

Bozzi : Les Américains vont rentrer chez eux pendant 7 jours. Ils sont attendus le 29 décembre pour la reprise des entraînements. J’espère récupérer certains blessés : Christophe Beghin, Mohamed Abukar et Sacha Massot devraient revenir assez vite. Pas Jorn Steinbach, qui devra être réopéré. Je saurai alors de quel effectif je disposerai et s’il y aura lieu d’apporter certains ajustements.

Un joker médical pour pallier l’absence de Steinbach ?

Bozzi : C’est une question pour le directeur sportif. Il faut voir ce qu’il y a sur le marché et à quel prix.

On sait que vous aimeriez conserver Joe Trapani?

Bozzi : Là, c’est une question de budget. Et il vient de sortir une prestation 4 étoiles contre une équipe italienne, alors qu’il possède un passeport italien. Vous comprendrez que nous ne serons pas seuls sur les rangs.

Cet effectif réduit vous pose-t-il également des problèmes aux entraînements?

Bozzi : J’ai, heureusement, la chance de pouvoir compter sur trois ou quatre jeunes pleins de bonne volonté et pas dénués de talent, qui font nombre. Mais il est sûr que, lorsque j’aurai récupéré les titulaires, je pourrai augmenter l’intensité des entraînements.

Malgré tous les problèmes, Charleroi est en tête du championnat…

Bozzi : C’est peut-être la preuve que tout ne va pas aussi mal qu’on a bien voulu le dire.

Daniel Devos

 

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