Que doit-on penser de Belfius Mons-Hainaut, cette saison ? Tantôt l’on se dit que le déclic s’est produit, tantôt l’on constate que l’équipe est lamentablement retombée dans ses travers. Nous avons fait le point avec son coach, Yves Defraigne.
La campagne d’Eurocup se terminera la semaine prochaine à Berlin. Quel bilan en dressez-vous?
Defraigne : Compte tenu des circonstances, avec l’obligation de reconstruire une toute nouvelle équipe et la blessure de Justin Cage, je peux me satisfaire du bilan actuel de deux victoires. On aurait pu compter une ou deux victoires de plus – je songe en particulier aux matches à domicile contre Rome et Berlin – mais malgré quelques gifles, on n’a pas fait aussi mauvaise figure qu’on pouvait le craindre dans un groupe très relevé. Lorsque je vois que Saragosse s’est incliné à Rome, je me dis que notre victoire dans la Ville Eternelle doit être assimilée à un véritable exploit.
Néanmoins, vous avez déclaré que dans les circonstances actuelles, il aurait été préférable de s’entraîner plutôt que de participer à cette Eurocup…
Defraigne : Je le maintiens. Les matches s’enchaînent à une cadence trop rapprochée. Pour étayer ma thèse, je vais simplement prendre l’exemple de cette semaine. On s’est imposé de belle manière au Basic-Fit Brussels, dimanche. Malgré les 20 points d’écart, j’ai encore constaté des points qu’il aurait fallu corriger. Mais je n’en ai pas eu l’occasion, car le lundi, il fallait déjà préparer le match de Bonn. Par respect pour le public, les sponsors et tout simplement l’esprit de compétition, on n’a pas voulu r bâcler l’Eurocup. Et donc, je n’ai pas encore pu façonner l’équipe comme je l’aurais souhaité.
La fin de la campagne européenne, et la mini-trêve de Noël, arrivent donc à point nommé?
Defraigne : Les Américains vont rentrer chez eux pour Noël, mais je peux vous assurer que lors de la reprise des entraînements, le 29 décembre, on va mettre les bouchées doubles et travailler énormément. Tactiquement, mais aussi physiquement. Je suis persuadé que, si l’on a souvent flanché dans les 3e et 4e quart-temps, c’est en raison d’un problème physique. C’est la dernière fois que j’engage un joueur hors condition, et mon regard se porte plus particulièrement sur Robert Vaden.
Si l’on excepte une gifle à domicile des œuvres de Gravelines, vous semblez avoir trouvé le bon équilibre. L’équipe est engagée dans une spirale positive depuis un mois. Comment le déclic s’est-il produit ?
Defraigne : Je ne sais pas s’il y a véritablement eu un déclic. Le problème, depuis la blessure de Cage, est que je ne compte plus dans mon effectif que six joueurs majeurs et trois jeunes : Amaury Gorgemans, Lorenzo Giancaterino et Maarten Rademakers. Si deux ou trois joueurs majeurs connaissent un off-day simultanément, on se trouve en gros problèmes car je ne peux pas attendre des jeunes qu’ils portent l’équipe sur leurs épaules.
Giancaterino semble être devenu une vraie rotation?
Defraigne : Effectivement, surtout au tir à trois points. Il peut apporter son écot. Mais il souffre d’un petit pépin physique et j’ai préféré le ménager contre Bonn. L’absence de cette rotation supplémentaire a failli nous être fatale.
Gorgemans, considéré comme un grand espoir, semble en revanche plafonner?
Defraigne : Il a beaucoup progressé ces deux dernières saisons, mais c’est souvent le dernier pas qui est le plus difficile à franchir.
Un qui épate, c’est Jason Love. Est-ce lui qui a progressé ou sont-ce les autres joueurs qui ont compris comment l’approvisionner ?
Defraigne : J’aime bien avoir ce type de pivot dans mon équipe et je sais comment en tirer du rendement. Ce fut le cas avec George Evans jadis à Mons, avec Graham Brown à Gand ou encore l’an passé avec Brian Qvale. Ce sont des points de fixation dans la raquette, qui attirent à eux l’attention de la défense et libèrent les shooteurs extérieurs, mais qui doivent aussi être capables de marquer eux-mêmes. A Anvers l’an passé, Love était déjà un point de fixation, mais pour des raisons qu’il ne m’appartient pas de juger, il n’était pas dominant et se contentait de capter des rebonds (NDLR : peut-être parce que les joueurs dominants étaient Tim Black et Bryan Hopkins ?) J’aime les pivots mobiles, pas les pivots massifs et lourds.
Daniel Devos