Match particulier, ce vendredi, pour Alex Libert qui retrouve le club où il avait effectué toute sa carrière jusqu’ici et dont il était encore le capitaine la saison dernière. « Je m’efforce de penser que ce match contre Belfius Mons-Hainaut est un match comme un autre », affirme-t-il. « Mais je sais qu’en réalité, ce ne sera pas le cas. Même si ce sera encore plus spécial lorsque je retournerai à la Mons Arena en février, beaucoup de souvenirs me reviendront en tête. Je retrouverai dans le camp d’en face des garçons avec lesquels j’ai grandi, comme Guy Muya, Lorenzo Giancaterino et Amaury Gorgemans. Côté Américains, l’effectif a bien changé, et en outre, Justin Cage est blessé. Mais j’ai encore joué avec Monwell Randell. »
Libert avait surpris tout le monde en quittant Mons pour les Wolves de Verviers-Pepinster, l’été dernier. C’est dans la Cité du Doudou qu’il a vu le jour, qu’il a commencé à jouer au basket dès l’âge de 3 ans (dans le club de Quaregnon avant de rejoindre l’Union en 2003) et qu’il a effectué toutes ses classes. « J’ai longtemps hésité », reconnaît-il. « Je me demandais si c’était un bon choix. Finalement, j’ai franchi le pas. Je voulais voir si j’avais les capacités d’être titulaire en D1 au lieu d’être le back-up d’un Américain. Je ne me suis jamais plaint de mon statut à Mons: j’ai beaucoup appris au contact de ces meneurs américains, que ce soit en match ou à l’entraînement. Mais je me suis dit qu’à 23 ans, le moment était peut-être venu de tenter autre chose. »
Trois mois plus tard, a-t-il l’impression d’avoir effectué le bon choix ? « Je n’ai en tout cas pas regretté ce choix. Je continue à apprendre : entre tout donner pendant les dix minutes que je passais sur le parquet, comme c’était le cas à Mons, et devoir gérer ses efforts parce qu’on sait qu’on jouera 25 ou 30 minutes, il y a une différence. Je me rends compte que, physiquement, je dois encore progresser même si j’avais déjà réalisé des progrès ces dernières années. Je savais, en optant pour Pepinster, que je ne signais pas dans une équipe du top et que je ne gagnerais pas chaque semaine, comme j’en avais pris l’habitude. Cette saison, Mons perd aussi beaucoup de matches et je suis le premier à le regretter. Je ne nourris aucun sentiment de revanche vis-à-vis de ce club, où je n’exclus d’ailleurs pas de retourner un jour. Je suis parti en très bons termes. J’espère que l’Union sortia bientôt de cette spirale de défaites et entamera une belle série de victoires… à condition que la série prenne cours après le match de ce vendredi. »
Libert a battu son record de carrière en inscrivant 28 points contre les Kangoeroes. Même si l’adversaire n’était pas un foudre de guerre, il faut le faire. « Cela m’a fait plaisir, c’est sûr. Même si, au bout du compte, l’essentiel était la victoire de l’équipe. »
Libert avait fait partie de l’équipe nationale U20 qui comptait dans ses rangs des joueurs comme Quentin Serron ou Jorn Steinbach, aujourd’hui dans le noyau des Belgian Lions. Que lui manque-t-il pour franchir le pas ? « Encore un peu plus de présence physique, probablement. »
Il est pourtant un gros travailleur. Ses étés, il les passe en salle de musculation plutôt qu’à la plage. « C’est le seul moyen de réussir. » il est aussi l’un des joueurs les plus intelligents de D1 et aurait pu réussir des études supérieures, si le basket professionnel ne lui avait pas tendu la perche. « Mons m’a proposé un contrat lorsque j’ai terminé mes humanités », se souvient-il. « J’ai hésité entre le sport et les études, mais comme je ne savais pas encore très bien quel type d’études je voulais entreprendre, j’ai décidé de tenter ma chance dans le basket. J’ai envisagé, lors de ma première saison en D1, de suivre des cours du soir en marketing, mais comme cela se passait plutôt bien à l’Union, j’y ai renoncé. Plus tard, peut-être… »
Daniel Devos