Catégories
Interview

Jonathan Tabu : « Ce match était très spécial pour moi »

Il avait coché ce rendez-vous depuis longtemps dans son agenda. Mardi soir, dans le cadre de l’Eurocup, Jonathan Tabu est revenu jouer à Mons-Hainaut, dans ce Borinage où sa famille s’est établie lorsqu’il avait 4 ans et où il a appris à jouer au basket, avant de partir à Charleroi, puis à Cantu et désormais à Saragosse. Et il n’a pas manqué son retour. « Je suis content de sa prestation », souligne son coach. « C’est le genre de match qui peut le mettre en confiance et l’aider à s’intégrer dans sa nouvelle équipe. Son pourcentage de réussite fut excellent. » Et de fait : Jona signa un beau 4 sur 5 à trois points.

« Ce match était vraiment très spécial pour moi », souligne Tabu. « Jouer devant mes amis et ma famille, cela ne m’arrive plus tous les jours depuis que j’ai émigré à l’étranger. A l’époque où je jouais à Mons, c’étaient encore les Halles de Jemappes et pas encore la Mons Arena, mais malgré tout, cela m’a rappelé énormément de souvenirs. Le match était important pour l’équipe également. Pour passer au deuxième tour, on avait quasiment l’obligation de l’emporter. Nous avons donc pris le choses au sérieux. Nous n’avions pas encore gagné en déplacement cette saison en Eurocup, c’est désormais chose faite. »

Et cela n’a pas été trop compliqué, comme en atteste le score : 65-104. Mons a tenu un quart-temps, avant de montrer ses limites actuelles et de s’effondrer progressivement sous l’intensité et la précision de ses adversaires qui n’ont même pas dû appuyer exagérément sur l’accélérateur.

Tabu trouve progressivement ses marques à Saragosse. « J’ai eu un peu de mal au début », reconnaît-il. « L’équipe était déjà bien en place, il n’y a que quatre nouveaux par rapport à la saison dernière, et en raison de ma participation au Championnat d’Europe, je suis arrivé alors que la préparation était déjà bien entamé. J’ai mis un peu plus de temps que les autres à m’habituer aux systèmes de jeu et à mes nouveaux partenaires. Mais cela va de mieux en mieux. »

Pas encore de quoi faire oublier Sam Van Rossom, selon lui. « Vous savez, Sam, on ne l’oubliera jamais à Saragosse ! Il est resté trois ans dans ce club et  a laissé sa marque. Aujourd’hui, il est à Valence, l’un des ténors du championnat d’Espagne où cela se passe très bien pour lui. »

Un Championnat d’Espagne que Tabu découvre et qui l’impressionne. « Par rapport à l’Italie, c’est encore un cran au-dessus. On dit que c’est le championnat le plus difficile d’Europe et je ne suis pas loin de le penser. En qualité et en quantité, c’est très élevé. Le leader peut perdre chez la lanterne rouge. »

La saison dernière, Saragosse avait terminé à une troisième place inespérée, en sortant notamment Valence en quart de finale des playoffs. « Ce sera difficile d’égaler cette performance, chacun en est conscient dans le club. Nous essayerons simplement de terminer le plus haut possible. Le premier objectif est de se qualifier pour la Coupe du Roi, qui réunit les huit premiers à mi-parcours. On espère aussi réaliser un beau parcours en Eurocup. »

Outre sa famille et ses amis, Tabu a joué sous les yeux d’Eddy Casteels, venu observer son Lion mais aussi saluer l’un des anciens protégés d’Anvers, Michael Roll. L’ailier américain passa un an et demi chez les Giants, et dispute sa deuxième saison à Saragosse. Lui aussi s’est bien intégré : 7 sur 9 à deux points, mardi soir. Lui et Tabu, auteurs de 14 points chacun, furent tous deux les meilleurs marqueurs de leur formation. Il y avait un autre ancien du championnat de Belgique dans les rangs de Saragosse : l’international croate Damjan Rudez, qui passa brièvement par Ostende. Il y avait encore de la qualité, à cette époque-là, en Ethias League…

Daniel Devos

Laisser un commentaire