Il y a eu deux matches au sommet durant ce BoxingDay du 26 décembre : un dans le haut du classement entre les deux premiers, qui a vu la victoire d’Ostende contre Anvers sur le score de 69-68, et un dans le bas du classement entre les deux derniers, qui a vu la victoire de Mons-Hainaut au Forum d’Alost sur le score de 74-75.
Pour les Hennuyers, la double journée qui entourait le week-end de Noël a été particulièrement faste, puisqu’ils ont remporté les deux matches alors qu’ils ne comptaient encore qu’une seule victoire jusque-là : d’abord vendredi contre Kangoeroes Basket Mechelen (91-80 avec 31 points de Kyle Castin), puis donc lundi sur le parquet de l’Okapi. Pour les Alostois, en revanche, cette nouvelle défaite, et surtout la manière dont elle a été concédée, a eu l’effet d’un coup de massue, tant elle s’est révélée cruelle. En 40 minutes, ils sont passés par tous les états d’âme. Ils ont très mal commencé le match, en étant rapidement largués à 2-10, mais se sont ressaisis en passant devant au terme du premier quart-temps (16-15), puis en menant 24-18 après 15 minutes (soit un partiel de 22-8) et même 42-29 à la mi-temps (soit un partiel de 40-19). Eux qui courent derrière un premier succès depuis le début de la saison, ont bien cru le tenir lorsqu’ils ont compté 15 points d’avance en début de troisième quart-temps (44-29), et encore plus lorsque Dorian Marchant a fait 73-69 à une minute de la fin. Mais, petit à petit, Mons-Hainaut a refait son retard, pour finalement l’emporter.
« Je suis très fier de la manière dont mes joueurs ont réagi, après avoir été menés de 15 points et en étant copieusement dominés au rebond (44-31) », savourait le coach montois Vedran Bosnic.
Dans l’autre camp, c’était la soupe à la grimace. Les joueurs sont directement rentrés au vestiaire au buzzerfinal, alors qu’ils effectuent habituellement un stretching sur le terrain. Et, à la conférence de presse d’après-match, le coach Thomas Crab tirait la tête des (très) mauvais jours. « Je ressens un très désagréable sentiment de déjà-vu », grimaçait-il. « L’histoire se répète. Les joueurs se donnent à fond, pensent pouvoir gagner, mais par manque de rotations, ils jouent trop et se fatiguent. Sur la fin, certains sont au bord des crampes et ne peuvent plus défendre comme il faut. Avec le résultat que l’on connaît. Cela devient une très mauvaise habitude. »
L’Okapi Alost s’est appuyé essentiellement sur ses anciens. Ivan Maras a joué 36 minutes, pour 17 points et 15 rebonds. Dorian Marchant a joué 24 minutes, pour 19 points et 4 rebonds. Deux changements ont été apportés à l’effectif pour essayer d’inverser le courant, mais sans effet jusqu’à présent. Tito Casero est un bon joueur, il avait d’ailleurs été élu Espoir de l’Année au terme de sa première saison alostoise en 2019, mais était-ce à la distribution que le bât blessait ? Steff Schauvlieger s’était plutôt bien débrouillé jusque-là. Quant à l’international letton Martins Meiers : il présente un beau C.V., mais il n’est visiblement pas prêt. Il a joué 9 minutes, mais par petites bribes : 2 minutes et quelques par quart-temps, puis retour sur le banc. Simplement parce qu’il n’est pas capable de jouer davantage. « Vous avez vu comme moi la manière dont il se déplace, je crois qu’il ne faut pas donner plus d’explications », rétorque un Thomas Crab dépité.
Si l’Okapi peut imputer sa défaite au manque de rotations, il le doit aussi au manque de précision à distance : 4 sur 29 à trois points. Et parmi ces paniers à trois points réussis, il faut compter le panier miraculeux réussi depuis le milieu du terrain par Dorian Marchant au buzzersignalant la fin du deuxième quart-temps. Les autres ‘bombes’ réussies sont l’œuvre de Dorian Marchant encore, d’Ivan Maras dont le rôle principal est pourtant de marquer sous l’anneau et de Tito Casero qui a réalisé un piètre 1 sur 7 dans ce domaine. Six autres joueurs ont tenté leur chance d’au-delà des 6m75, mais aucun n’a trouvé la cible.
Mons-Hainaut, aussi, a un nouveau joueur : Chris Barton, qui remplace Zan Campara. Mais son contrat ne court que sur deux mois, c’est un intérimaire et il est utilisé comme tel. Il n’est entré qu’après 15 minutes de jeu. Au total, il n’a joué que 11 minutes. Pourtant, pour ce laps de temps, ses statistiques ne sont pas mauvaises : 8 points et 4 rebonds. La prolongation éventuelle de son contrat dépend du retour de blessure du grand Finlandais Max Besseling, sur la touche depuis le début de la saison. Barton et Besseling n’ont pas du tout le même style, mais Mons-Hainaut ne peut pas les garder tous les deux sinon il y aurait trop d’étrangers.
Si, contre les Kangoeroes, c’était Kyle Castlin qui avait accaparé la vedette avec 31 points, cette fois c’est Conley Garrison qui était chaud comme la braise : 22 points, dont 5 sur 7 à trois points. Soit, à lui seul, plus de paniers réussis à distance que toute l’équipe d’Alost. Pourtant, c’est encore Kyle Castlin qui a inscrit le panier décisif. Il n’a marqué que 10 points au total, mais a fait 74-75 sur une ‘bombe’ lancée à 4 secondes de la fin.
Il restait donc encore 4 secondes à Alost pour inscrire le panier de la victoire. Mais, en remontant le terrain en dribblant, Trevor Blondin a perdu le ballon. La fatigue, sans doute, comme l’expliquait Thomas Crab.
Daniel Devos