Samedi soir, Sprimont a affiché un visage bien séduisant dans la salle Henri Simonet d’Anderlecht, qui jouxte le Lotto Park. Les Liégeois se sont d’emblée envolés à 5-12, pour mener 34-48 au repos et compter un avantage maximal de 26 points à 43-69, et l’emporter finalement 69-83 sans jamais trembler. Le jeu était agressif, rapide, basé sur des interceptions et des contre-attaques, et la circulation du ballon était fluide. Et puis : le danger venait de partout. C’est d’abord Jérôme Wuidar qui a mis le feu aux poudres. Puis, lorsque Louis Titeca est monté au jeu, il a d’emblée inscrit trois paniers d’affilée. Ensuite, c’est le grand Loïc Meunier qui a trouvé le chemin de l’anneau pour terminer à plus de 20 points. Mirza Skrelja a aussi apporté sa pierre à l’édifice. Tout comme Orly Nzisabira.
« Oui, ce jeu rapide, c’est celui que je voudrais voir cette saison », confirme le coach Jérôme Jacquemin, arrivé de Liège avec quelques jeunes. « Ce n’est pas encore parfait, car nous sommes encore en pleine construction. C’est la raison pour laquelle je ne peux pas encore fixer d’objectif en termes de classement. On doit d’abord se situer dans cette TDM2, car tout est nouveau. L’équipe est jeune et n’a pas encore souvent joué ensemble. Mais les gars s’entendent bien, cela facilite les choses. Humainement, c’est très chouette de travailler avec eux. »
Pour Sprimont, c’est un virage à 180°. Ce club, qui se basait sur des anciens pleins d’expérience, fait désormais la part belle à des jeunes étudiants plein d’enthousiasme mais dont la carrière sportive débute à peine. « Ce virage ne découle pas d’une volonté du club », poursuit Jérôme Jacquemin. « Les anciens étaient arrivés en fin de cycle et ont eux-mêmes souhaité partir. Le club a donc été obligé de repartir sur de nouvelles bases. »
Louis Titeca est l’un des jeunes joueurs de Liège qui a rejoint Sprimont. « La présence du coach Jacquemin est l’une des raisons qui m’ont poussé à signer chez les Carriers », explique-t-il. « Je l’avais déjà connu avant Liège Basket. Son approche me plaît. Il accorde de l’importance aux rapports humains, il sait instaurer une certaine discipline sans pour autant exagérer dans celle-ci. Il y a un temps pour rire et un temps pour travailler. L’autre raison, c’est le caractère familial qui règne dans un club comme Sprimont et que je ne retrouvais pas toujours à Liège. C’est une notion à laquelle j’accorde beaucoup d’importance. J’aime la compétition, et je joue pour gagner, mais il faut garder une juste mesure. Et puis, c’est un projet intéressant de recommencer quasiment tout à zéro avec une nouvelle équipe. »
Le style de jeu rapide à partir d’une défense agressive, préconisé par Jacquemin, devrait en tout cas convenir au jeune distributeur. « Le coach a adapté son style aux joueurs qu’il avait à sa disposition, mais c’est vrai que je m’y sens à l’aise. »
La veille, Sprimont avait déjà joué en Coupe de Belgique à Waregem. « J’avais été un peu déçu du match là-bas », poursuit Titeca. « Je pense que nous aurions pu faire mieux. Mais nous nous sommes bien repris à Anderlecht. Entre les deux, nous ne sommes pas rentrés à Sprimont. Nous avons passé la nuit dans la région de la mer. Une sorte de team-building qui peut être utile pour souder le groupe. Entretemps, j’ai entamé ma dernière année d’études qui doit déboucher sur un Master en kiné. L’année prochaine, en principe, je travaillerai. »
Le RPC Anderlecht, lui, était méconnaissable. Autant il avait livré une prestation méritante le mercredi précédent contre Waregem, menant de six points à cinq minutes de la fin, autant il était à côté de ses baskets ce samedi. Les années se suivent, les joueurs changent, mais les problèmes d’irrégularité restent les mêmes.
Particularité : ce match entre le RPC Anderlecht et Sprimont devait être l’affiche de la finale de la Coupe AWBB, en mars à Beez, avant que le Covid-19 ne mette un terme à la saison.
Daniel Devos