Quelle belle victoire ! Quelle belle prestation ! Les Belgian Lions ont entamé leur campagne de qualification à l’Euro 2021 de la meilleure façon : par une victoire éclatante contre la Lituanie, favorite du groupe, certes privée de ses stars NBA et Euroleague, mais qui alignait malgré tout quelques grands noms comme Kalnietis, Kuzminskas ou Motiejunas : 86-65.
Franchement, on ne s’y attendait pas. D’autant qu’une fois de plus, les blessures n’avaient pas épargné les Lions, avec la traditionnelle cascade de forfaits qui accompagne généralement les rassemblements de l’équipe nationale. Aux forfaits, déjà actés, de Sam Van Rossom, Ismael Bako, Hans Vanwijn et Vrenz Bleijenbergh, s’est ajouté en dernière minute celui de Manu Lecomte, qui s’est blessé à la voûte plantaire lors du premier entraînement à Mons.
Le ton était donné dès le coup d’envoi, avec deux tirs à trois points réussis qui ont propulsé les Lions à 6-0. On se disait que cela ne durerait pas, et de fait, les Lituaniens sont rapidement revenus à 6-5. Eh bien, si, cela a duré. Mieux : l’écart n’a fait que grandir, pour culminer à 37 points à 68-31. C’était presque irréel : le marquoir affichait 40-21 au repos, et dans la foulée, le 3equart a été remporté… 28-10. Les Lions, affamés, se jetaient sur tous les ballons. Ils jouaient dur en défense, maitrisaient le rebond défensif, se montraient collectifs, faisaient circuler le ballon, rentraient leurs tirs à distance et lançaient des contre-attaques après avoir réussi des interceptions. A la distribution, Jonathan Tabu et Retin Obasohan étaient impressionnants. Il y avait longtemps que l’on n’avait plus vu l’équipe nationale belge jouer de la sorte. Bien aidée, il est vrai, par l’insigne maladresse des Lituaniens aux lancers-francs : 6 sur 15 à la pause.
Le dernier quart-temps a été plus compliqué : les visiteurs, soutenus par 700 supporters colorés et bien en voix, ont placé un 0-14 qui a obligé Dario Gjergja à prendre deux temps morts consécutifs. Mais l’avance était suffisante, et en fin match, le coach belgo-croate a même pu lancer le jeune Haris Bratanovic, désormais actif dans l’équipe B de Barcelone. A la plus grande joie d’un groupe de jeunes joueurs du Falco Gand, ses anciens équipiers.
Au final, Retin Obasohan termine avec 21 points, 2 rebonds et 3 assists ; Jonathan Tabu avec 18 points et 2 assists ; Pierre-Antoine Gillet avec 11 points (3 sur 7 à trois points), 7 rebonds et 3 assists ; Quentin Serron avec 10 points, 6 rebonds et 5 assists ; Khalid Boukichou et Jean-Marc Mwema avec 8 points chacu ; et Maxime De Zeeuw avec 2 points seulement mais 9 rebonds. L’ensemble de l’équipe belge a tiré à 66% à deux points (18 sur 27), à 40% à trois points (13 sur 32) et à 92% aux lancers francs (11 sur 12). Elle a dominé le rebond (33 à 26) et n’a concédé que 12 pertes de balles (contre 16 aux Lituaniens).
« La clef, c’est l’énergie que l’on a mise dès le départ », estime Jonathan Tabu, qui a débuté sa carrière belge à Mons. « On a tous nos petits problèmes en club, et cela nous fait du bien de revenir en équipe nationale, cela nous change les idées et on prend du plaisir. »
Avis confirmé par Retin Obasohan : « On n’a pas souvent l’occasion de jouer ensemble et on est toujours très content de se retrouver. »
« Cette victoire, on la dédie à Manu Lecomte », annonce pour sa part Dario Gjergja. « Elle est belle, mais il faut rester humble. Le déplacement au Danemark ne sera pas une promenade de santé. Tous les pays travaillent et progressent. Le Danemark ne s’est d’ailleurs incliné que de 4 points en République Tchèque. Les Danois sont dans le rythme, ils ont disputé un tournoi pré-qualificatif alors que nous n’avons eu que quatre jours de préparation. »
Les Lions doivent maintenant éviter de perdre le bénéfice de cette bellevictoire et aller s’imposer au Danemark. Dans ce cas, ils prendraient deux victoires d’avance sur les Danois et une sérieuse option sur un 5eEuro d’affilée.
En tout cas, ces Lions-là ont un présent et aussi un avenir.
Daniel Devos