A la mi-temps du match entre la Belgique et la France, vendredi, il fallait presque se pincer pour se persuader qu’on ne rêvait pas. Les Belgian Lions étaient séduisants, malgré tous les absents déjà évoqués, et jouaient une partition presque parfaite, tant en défense qu’en attaque. Après 15 minutes, le marquoir affichait 29-16, puis 38-25 à la pause. Soit 13 points d’avance. Les Français, eux aussi privés de bon nombre d’éléments mais dont le réservoir est forcément plus profond, ne savaient plus à quel saint se vouer. « La Belgique peut se révéler très dangereuse et compliquer la tâche de beaucoup d’équipes lorsqu’elle joue comme cela. Elle nous a fait déjouer », reconnaissait Boris Diaw. « Ce match aurait pu tourner à la catastrophe pour nous », renchérissait Edwin Jackson.
Deux joueurs, absents à l’Euro, s’étaient particulièrement mis en évidence : Retin Obasohan, auteur de 9 points, 3 rebonds et 3 assists à la pause, et Hans Vanwijn, 7 points, 3 rebonds et 1 assist après 20 minutes.
Mais l’euphorie ne s’est pas prolongée très longtemps. La reprise s’est avérée catastrophique : notre avance a fondu comme neige au soleil, avec un 0-14 des Bleus qui a fait passer le marquoir de 38-25 à 38-39. Il a fallu attendre six minutes pour que les Belgian Lions inscrivent leur premier point en deuxième mi-temps. « Nous ne trouvions plus la solution, surtout pas à l’intérieur, et nous avons eu tendance à la rechercher dans le tir extérieur », reconnaissait Eddy Casteels. De fait : les Belgian Lions ont tenté 29 fois leur chance au-delà des 6m75 (pour 7 paniers marqués, soit 24%) et seulement 25 fois à deux points (pour 12 paniers marqués, soit 48%).
« Si l’on veut battre la France, il faut être parfait d’un bout à l’autre du match, tant en défense qu’en attaque », affirme Obasohan, de loin le meilleur marqueur belge avec 16 points.
Or, cela n’a pas été le cas. Pierre-Antoine Gillet, en crise de confiance avec Chalon, n’a inscrit que deux points (et 0 sur 2 à trois points). Si Jean Salumu a inscrit 8 points (en lay-up et grâce à un 4 sur 5 aux lancers-francs), il était en panne sèche à distance (0 sur 6 à trois points). Olivier Troisfontaines, sélectionné à la place de Jean-Marc Mwema, n’a joué que 8 minutes et n’a pas été davantage adroit à trois points, sa spécialité pourtant (0 sur 2). Alexandre Libert, lui, a été plus adroit (2 sur 3 à trois points), mais il a perdu 4 ballons, ce qui se paie souvent cash à ce niveau. Dans le secteur intérieur, il aurait peut-être fallu utiliser davantage Khalid Boukichou, car Kevin Tumba n’en menait pas large face aux 2m18 de Mustapha Fall : il n’a pu tenter que deux fois sa chance (0 sur 2 à deux points) et a laissé échapper plusieurs ballons qui lui étaient adressés.
Bref, comme on le pressentait, la qualification pour la Coupe du Monde 2019 risque d’être très compliquée. En plus, la Bosnie a battu la Russie 81-76, ce qui ne fait pas nécessairement nos affaires.
Daniel Devos