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Serge Crèvecoeur et Fulvio Bastianini, deux visions différentes

Grosse discussion (très amicale, précisons-le d’emblée) entre Serge Crèvecoeur et Fulvio Bastianini, au terme du match entre le Basic-Fit Brussels et le Betfirst Liège Basket, ce dimanche à Neder-over-Heembeek. Deux coaches qui ne partagent visiblement pas la même vision du basket. A commencer par le style de jeu. Le Brussels a battu Liège Basket 103-91 et Bastianini est agacé par le comportement de ses joueurs. « Je ne leur ai jamais demandé d’inscrire 91 points », fulmine-t-il. « Pour moi, la défense est à la base de tout. Déjà, à la mi-temps (sifflée sur le score de 42-48), je trouvais qu’on avait trop encaissé. Et en deuxième mi-temps, on encaisse encore 61 points de plus. »

« Croyez-moi, j’insiste beaucoup sur la défense lors des entraînements », rétorque Crèvecoeur. « Mais le run and gun est inscrit dans les gênes de mes joueurs. Et puis, pour promouvoir le basket à Bruxelles, on a besoin de pratiquer un basket spectaculaire. »

« Je ne sais pas si le public viendra plus nombreux si l’équipe inscrit 100 points à chaque match », estime Bastianini.

Au sujet de l’évolution du basket belge, les deux hommes ont aussi des avis différents. « Il est en régression », clame Bastianini. « Au contraire : cela va mieux depuis deux ou trois ans », rétorque Crèvecoeur.

En fait, les deux hommes ont raison. Le basket belge a effectivement connu une croissance considérable au début des années 2000, lorsque l’on a construit de nouvelles salles et que l’on accueillait régulièrement entre 4.000 et 6.000 personnes. Mais c’est aussi ce basket-spectacle très américanisé qui a conduit le basket belge vers la faillite : sans le repêchage miraculeux de Verviers-Pepinster, on se serait retrouvé à 7 équipes en D1. Cette saison, il y a du mieux : Limburg United est la 11e équipe de la Scooore League et il n’y a pas d’équipe vraiment faible. A part Ostende, tout le monde peut battre tout le monde. Mais il est vrai, aussi, que ce nivellement s’est effectué par le bas et que la plupart des salles se vident. »

Crèvecoeur et Bastianini ont encore eu une discussion sur la suppression du championnat des Espoirs, la défunte BDL. Mais cela ne les a pas empêchés de se congratuler et de se souhaiter mutuellement une bonne année 2015.

Daniel Devos

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