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Interview

Jacques Ledure s’est confie à notre journaliste : « J’arrête en 2015»

A quatre jours du tirage des groupes qualificatifs à l’Euro

Jacques Ledure : « J’arrête en 2015»

 

Lundi, les Belgian Lions connaîtront leurs adversaires sur la route de la qualification à l’Euro 2015, qui se disputera en Ukraine en espérant que la situation politique dans le pays soit revenue à la normale d’ici là. Jacques Ledure s’envole dimanche pour Barcelone afin d’assister au tirage.

Jacques, quel serait un bon tirage pour la Belgique ?

J.L. : – Nous sommes placés dans le deuxième chapeau, cela signifie donc que nous affronterons au moins un grand. Dans les chapeaux inférieurs, j’aimerais autant éviter la Bulgarie, une équipe qui ne nous a pas souvent réussi et avec laquelle les matches sont souvent très rugueux. La République Tchèque et la Finlande me semblent aussi être des équipes à éviter. Pour le reste, on verra ce que le sort nous réserve. En principe, il devrait y avoir deux qualifiés par groupe, plus quatre meilleurs troisièmes, comme lors des qualifications précédentes, mais les modalités de la compétition ne sont généralement confirmées que le jour du tirage.

Etes-vous optimiste pour une troisième qualification d’affilée ?

J.L. : – Je ne cache pas que la rechute de Sacha Massot me tracasse. Durant l’Euro, il s’était parfaitement entendu avec Axel Hervelle et son forfait éventuel serait une lourde perte. Je croise les doigts pour qu’il se rétablisse le plus rapidement possible, mais s’il n’a pas joué durant toute la saison, je crains qu’il ne soit pas opérationnel en août. Je nourris aussi certaines craintes en ce qui concerne Christophe Beghin. Lui-même m’assure qu’il sera prêt, et je l’espère de tout cœur, mais rien n’est moins sûr à l’heure qu’il est.

Même si ce n’est pas vous qui fixez la date du Championnat d’Europe, nourrissez-vous un sentiment de culpabilité vis-à-vis de Charleroi ?

J.L. – Aucunement. Et Giovanni Bozzi ne m’en veut d’ailleurs pas du tout, j’en ai encore discuté avec lui récemment. Certains joueurs sont, malheureusement pour eux, plus sujets que d’autres aux blessures. Et Massot fait partie du lot.

Lors de vos négociations avec les différentes ailes de la fédération, vos souhaits ont-ils été exaucés ?

J.L. : On voudrait toujours plus, mais je pense qu’un bon compromis pourra être trouvé. L’un de mes souhaits était la création d’un centre de formation propre à l’équipe nationale, afin de former les Lions du futur. Je dois encore rencontrer les décideurs la semaine prochaine, mais je suis optimiste pour la réalisation de ce projet.

Au sein des ailes de la fédération, des voix s’élèvent régulièrement pour récupérer la gestion des Belgian Lions…

J.L. : – Si je dérange, la question ne se posera plus en 2015, puisque j’ai décidé que ce mandat-ci sera mon dernier. Après le Championnat d’Europe en Ukraine, j’arrête. Même si nous devions monter sur la plus haute marche du podium à Kiev. Il y aura alors 13 ans que j’occupe la fonction et j’aurai alors 73 ans. A un moment donné, il faut pouvoir dire stop.

Comment l’aventure a-t-elle commencé ?

J.L. : – Cyriel Coomans m’a contacté en me demandant si je pouvais m’occuper des Belgian Lions. Je lui ai répondu : -Je n’ai jamais été international, je ne sais pas du tout comment cela fonctionne. Il m’a rassuré en me disant que Lucien Van Kersschaever m’aiderait en qualité de directeur technique. J’ai fini par accepter et j’ai pris Giovanni Bozzi comme coach. Un an plus tard, Van Kers a arrêté, la fédération n’en voulait plus. Puis, Bozzi est parti à Liège. Moi, j’ai continué. Cela n’a pas été tout seul, j’ai exigé de pouvoir tout décider moi-même et cela n’a pas plu à tout le monde. Quand il y a trop de décideurs, c’est néfaste, on n’avance pas. La démocratie c’est bien, mais un excès de démocratie bloque beaucoup de projets. En fait, il faudrait une… dictature démocrate !

A force de persévérance et de travail, avec des moyens limité, on a atteint la 9e place au Championnat d’Europe 2013… à une victoire du Championnat du Monde !

J.L. : – Oui. Je sais que six pays européens ont posé leur candidature pour une wild-card au Championnat du Monde 2014 : l’Italie, la Turquie et la Grèce, mais aussi la Bosnie-Herzégovine, la Pologne et la Finlande.

Pas la Belgique ? Après tout, à trois secondes près, on pouvait se trouver à la place de l’Ukraine?

J.L. : – C’est aussi mon avis. Mais, visiblement, peu de personnes en Belgique croient à une possibilité de voir les Belgian Lions participer à un Mondial. J’en ai parlé à Cyriel Coomans, pourtant le président de la fédération et président intérimaire de FIBA Europe, qui m’a expliqué que c’était tout simplement une question d’argent. Ce que je peux comprendre : à ce niveau-là, nous n’avons pas les moyens

 Daniel Devos

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