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Eddy Casteels : « L’équipe nationale belge, c’est mon cœur »

A un peu plus de deux semaines du départ pour le Championnat d’Europe, nous avons rencontré le coach des Belgian Lions, Eddy Casteels.
Eddy, comment sentez-vous l’équipe à 15 jours du grand rendez-vous ?
E.C. : L’envie est là, c’est incontestable. Une grande envie. J’ai un groupe formidable, je pense même que c’est le meilleur groupe que j’ai jamais eu. Il reste des détails à peaufiner : les écrans, les déplacements sans ballon, des choses comme cela. Mais c’est normal : la préparation n’est pas terminée, c’est au début septembre qu’il faudra être au top. On s’en approche progressivement.
Avec Wen Mukubu et Matt Lojeski, vous disposez désormais d’armes de premier choix à l’aile : un poste qui a longtemps constitué le maillon faible…
E.C. : On peut dire cela, c’est exact. Mais tous les joueurs sont importants. Je n’oublie pas des gars comme Quentin Serron et Jean-Marc Mwema, dont on parle peu. Eux aussi auront un rôle à jouer et ils représentent l’avenir.
Comment se passe l’intégration de Lojeski ?
E.C. : Sans anicroche. C’est un grand joueur, mais aussi un grand monsieur. Humainement, il est exceptionnel. Il guide les plus jeunes, leur parle beaucoup mais est lui aussi à l’écoute.
Le point faible, c’est désormais le poste n°5 ?
E.C. : Avec le seul Christophe Beghin qui joue dos à l’anneau, on est effectivement un peu court. Yannick Driesen n’est pas, à mes yeux, un vrai n°5 dans la raquette. Malgré sa taille, il a tendance à s’éloigner de l’anneau pour tirer à distance. Son jeu ennuie beaucoup l’adversaire, mais en attendant, ce n’est pas un vrai pivot.
Il y a deux ans, en Lituanie, vous considériez le Championnat d’Europe comme l’aboutissement de sept ans de travail. Mais les dés ont été pipés avec la blessure d’Axel Hervelle juste avant le départ. Ce tournoi-ci est-il l’occasion de démontrer la valeur des Belges avec un effectif au complet ?
E.C. : Un championnat d’Europe, c’est toujours un événement. Et y participer est toujours quelque chose de très spécial pour moi.
A tel point que vous avez refusé des offres de clubs étrangers…
E.C. : Je n’avais qu’à dire oui. Mais je ne pouvais pas laisser tomber les Belgian Lions. L’équipe nationale belge, c’est mon cœur. J’ai travaillé pendant neuf ans pour atteindre ce résultat, en sacrifiant ma vie de famille, en faisant du tort à mes enfants. Voilà neuf ans, maintenant, que j’alterne club et équipe nationale, en y passant les vacances. Je ne suis pas un robot.
L’objectif, en Slovénie, sera de passer le premier tour ?
E.C. : Le premier objectif sera de gagner le premier match. Si on y parvient, on essaiera de gagner le deuxième match. Et ainsi de suite. Si on parvient à franchir le premier tour, on visera encore plus loin. Un pas à la fois.
Lorsque le championnat d’Europe sera terminé, vous en serez réduit à attendre qu’un coach soit licencié pour reprendre du service en club…
E.C. Je ne pense pas encore à cela. Chaque chose en son temps.
L’étranger, cela vous tente ?
E.C. : Beaucoup. Après 20 ans dans le basket belge, j’en connais tous les recoins. Je ne suis pas blasé, mais j’aspire à connaître autre chose. Une expérience à l’étranger enrichirait encore mon bagage.
Lorsqu’un club vous sollicitera, mettrez-vous comme condition le fait de pouvoir continuer à coacher les Belgian Lions ?
E.C. : On n’en est pas encore là. Beaucoup de choses peuvent se passer. Voudra-t-on encore de moi ? Les joueurs en auront peut-être marre de voir ma tête ? En ce qui me concerne, je suis disposé à aider le basket belge à se développer. Ce n’est pas uniquement une question de joueurs, mais aussi de structures, d’organisation. Il y a des choses à faire sur le terrain, mais aussi autour du terrain. Si l’on me parle de basket, je suis toujours toute ouïe. Mais si l’on veut me parler de politique, je coupe. J’en ai marre.
Daniel Devos

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