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Belgian Lions

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire

Les Belgian Lions ont entamé leur campagne de qualification pour l’Euro 2017 par une victoire 65-46 contre Chypre, dans une Lotto Arena à l’assistance très clairsemée. Mission accomplie, donc. Au niveau du résultat, en tout cas. Car pour la manière, on repassera. Eddy Casteels a d’ailleurs donné un coup de gueule en conférence de presse : « Je peux comprendre qu’avec les absences d’Axel Hervelle, de Sam Van Rossom, de Pierre-Antoine Gillet et de Quentin Serron (je ne parle même pas de Matt Lojeski), on accuse certaines limites. Mais ce n’est pas une question de talent. C’est une question de volonté, pour se jeter sur chaque ballon comme un mort de faim. Est-il normal que Lionel Bosco soit notre meilleur rebondeur, alors que nous avons trois big men ?

Avec sept prises, Bosco est en fait le deuxième rebondeur, car Ioann Iarochevitch a capté dix rebonds, mais qu’importe : on comprend ce que Casteels veut dire. Seulement voilà : les Belgian Lions ont dû se rendre compte que l’adversaire qui leur était proposé n’avait rien d’un foudre de guerre. Pour ne citer que lui, le « redoutable » américain naturalisé Anthony King a été crédité d’une évaluation de… -16, avec 1 point (1 sur 2 aux lancers-francs), 0 sur 7 aux tirs de plein jeu, 0 assists, 5 rebonds (quand même) et 2 fautes. Et, logiquement, nos Belgian Lions se sont relâchés alors que la moindre accélération les propulsait à 20 points. Ce n’est pas très professionnel, mais c’est compréhensible.

« Si l’on joue de cette manière contre l’Islande, on sera battu », affirme Jacques Stas. Il a raison. Et même en Suisse, ce week-end, il faudra hausser son niveau de jeu si l’on ne veut pas subir de déconvenue. Mais on peut espérer que les Belgian Lions en prendront conscience et qu’ils sauront rester concentrés jusqu’au bout.

Autre question : où étaient passés les 4.500 supporters anversois qui avaient porté les Belgian Lions vers la victoire, et le premier Championnat d’Europe depuis 18 ans, lors de cette mémorable soirée d’automne 2010 et cette victoire sur le fil contre la Pologne ? Malgré toutes les actions entreprises auprès des familles, des clubs et des fédérations régionales, la Lotto Arena sonnait creux.

Dans la presse aussi, c’était la portion congrue. Alors que les Diables Rouges avaient droit à 8 pages, 10 pages, voire 12 pages dans les quotidiens, les Belgian Lions avaient droit à… un quart de page. D’accord, les Diables Rouges entament une nouvelle campagne sous la houlette d’un nouveau sélectionneur, Roberto Martinez. D’accord, il y a l’arrivée de Thierry Henry. D’accord, l’Espagne est un adversaire prestigieux. Mais… c’est un match amical. Les Belgian Lions, eux, disputaient un match de qualification.

Décidément, le basket est (re)devenu un tout petit sport dans le paysage médiatique belge.

Daniel Devos

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