Le BC Telenet Ostende reste, et de loin, la meilleure équipe belge. Ce mercredi, au Forum d’Alost, le club côtier a remporté le 17e titre de son histoire, mais surtout le 5e d’affilée. Une suprématie qui a débuté lors de l’arrivée du coach Dario Gjergja lors de la saison 2011-2012, en provenance de Liège. Il avait d’emblée remporté un premier titre (pas encore une première Coupe de Belgique), au terme d’une 5e manche de play-offs fabuleuse gagnée d’un point après prolongation contre le Spirou Charleroi. Comme une passation de pouvoirs. Depuis lors, plus aucun trophée belge n’a échappé au BCO. « Tous les titres sont beaux », jubile le coach croate. « J’ai du mal à faire un choix. Je ne suis toujours pas blasé et ce titre-ci a la même saveur que les autres. »
« Je pense qu’il est mérité », enchaîne le manager Philip Debaere. « On a fait toute la course en tête et on a terminé premiers de la saison régulière. En play-offs, on a parfois souffert. En demi-finale et en finale, on a dû affronter des équipes comme Hubo Limburg United et le Crelan Okapi Aalstar, au jeu débridé et avec de fortes individualités au rendement imprévisible, ce qui ne nous convient pas trop. En outre, c’était les deux équipes qui avaient réussi à s’imposer à la Sleuyter Arena. On n’était donc pas à l’abri. Mais on a su éviter toute mauvaise surprise. »
Ces cinq titres d’affilée sont le fruit d’un long travail de fond, d’une base existante qui a été sans cesse renforcée. Quentin Serron, par exemple, était déjà là en 2012. Il est aujourd’hui le joueur de l’année. Le capitaine Dusan Djordjevic aussi peut épingler cinq titres belges à son palmarès : il est arrivé en 2011 après avoir remporté l’Eurochallenge à la Sleuyter Arena sous les couleurs du club slovène de Novo Mesto. C’est aussi en 2011 que Khalid Boukichou a commencé à intégrer l’équipe fanion. Jean Salumu est arrivé (ou plutôt est revenu) en 2012, après une saison en prêt à Louvain où, curieusement, il n’avait pas explosé. Pierre-Antoine Gillet est arrivé en 2013, tout comme Niels Marnegrave.
Quand s’arrêtera l’hégémonie ostendaise ? Probablement lorsque Dario Gjergja s’en ira (il est toujours sous contrat jusqu’en 2019 mais dispose d’une clause qui lui permet de se libérer en cas d’appel d’un club d’Euroligue) et lorsque le noyau dur des joueurs belges ne pourra plus résister à l’appel des sirènes étrangères. Pierre-Antoine Gillet a resigné pour une saison, Jean Salumu et Quentin Serron sont toujours sous contrat, mais cela ne signifie pas toujours grand-chose. Niels Marnegrave, lui, est arrivé en fin de contrat et devrait signer sous peu à … Charleroi. Or, si Ostende prépare activement la relève, avec Sam Hemeleers et Tim Lambrecht par exemple, celle-ci ne semble pas encore prête. Il faudra donc, aussi, transférer et le nom de Vincent Kesteloot est cité avec beaucoup d’insistance. Bonne nouvelle : Rasko Katic, qui se plaît visiblement à la Côte belge avec sa femme et ses deux enfants, a manifesté le souhait de rester. Ce mercredi, à Alost, il a « bouffé » le MVP John Tofi en inscrivant 25 points à du 80% tout en réalisant un gros travail défensif.
Une certaine continuité semble donc d’ores et déjà assurée du côté d’Ostende. En outre, on ne voit pas encore, pour l’instant, une autre équipe belge capable de prendre le relais en cas de défaillance du quintuple champion. Bref, comme le disait l’un de nos confrères : « On peut presque déjà pronostiquer, sans prendre beaucoup de risques de se tromper, quel sera le champion 2017 ».
Daniel Devos