Les Belgian Lions ont disputé, le week-end dernier, un dernier tournoi de préparation à Bydgoszcz. Ils y ont remporté deux larges victoires (88-53 contre le Liban et 86-46 contre l’Islande) et subi une lourde défaite (52-72 contre la Pologne).
Le premier match, contre le Liban, fut une aimable mise en bouche. Les Libanais ont remplacé, au pied levé, la Macédoine qui a déclaré forfait pour le tournoi. Les Asiatiques, malgré les 2m18 de l’Américain naturalisé Loren Woods, n’ont jamais eu voix au chapitre. Les Belges ont remporté les quatre quart-temps : 21-11, 24-11, 22-13 et 21-18. Maxime De Zeeuw s’est mis en évidence avec 22 points et 12 rebonds. Matt Lojeski a inscrit 12 points et Sam Van Rossom 10. Et Jonathan Tabu a délivré 5 assists. Un peu trop facile ? « On ne peut pas jouer tout le temps contre la Grèce, l’Espagne ou la France », estime Jacques Ledure. « Parfois, c’est bien aussi d’affronter des équipes de moindre calibre. Cela permet de faire circuler le ballon et de peaufiner des automatismes. En plus, ce tournoi nous obligeait à jouer trois matches en trois jours, ce qui nous mettait en configuration Championnat d’Europe. Là, on jouera cinq matches en six jours et on aura besoin de tout le monde pour faire tourner l’effectif.»
Après ce beau succès, la Belgique allait rapidement retomber les pieds sur terre. Contre la Pologne, c’est elle qui n’a pas eu voix au chapitre. Les Polonais, avec le joueur des Washington Wizards Marcin Gortat (2m11), étaient tout simplement trop grands et trop puissants. Impossible de pénétrer dans la raquette, et lorsque les tirs à distance ne rentrent pas, la mission devient quasiment impossible. 30% de réussite aux tirs de plein jeu (9/26 à deux points et 8/30 à trois points), c’était affligeant. On était, en plus, dominés au rebond (36 contre 42), aux assists (10 contre 16), et on a commis plus de pertes de balles que les Polonais (17 contre 13). Matt Lojeski a inscrit 11 points et Pierre-Antoine Gillet 10. Axel Hervelle et Maxime De Zeeuw ont capté 7 rebonds. « Défensivement, je trouve qu’on a été solides face à une équipe polonaise très costaude », estime Eddy Casteels. « En revanche, en attaque, c’était horrible. »
C’était au tour de la presse polonaise de se demander si le match n’avait pas été un peu trop facile. Mais la réponse de Mike Taylor, le coach américain de la Pologne, a fusé : « Nous respectons énormément la Belgique. C’est une équipe qui joue une défense très agressive et qui fait très bien circuler le ballon. En outre, elle sort de matches très convaincants contre la Grèce, l’Espagne et la France où elle s’est montrée à la hauteur. Pas plus tard qu’hier, elle a encore très bien joué contre le Liban. Un mauvais jour, cela peut arriver. »
Contre l’Islande, lors du troisième match, les Belgian Lions ont directement mis les choses au point. Avec cette fois Maxime De Zeeuw dans le cinq de base au détriment de Kevin Tumba (qui n’allait pas monter au jeu), ils ont directement mené 12-0 (et presque 15-0 car un tir de De Zeeuw a tourné sur l’anneau avant de ressortir) et n’allaient plus jamais être rejoints. Au contraire : là encore, ils ont remporté les quatre quart-temps : 20-7, 16-13, 21-15 et 29-11 pour une victoire avec 40 points d’écart. Maxime De Zeeuw s’est encore mis en évidence : 21 points et 8 rebonds. Matt Lojeski et Sam Van Rossom, fidèles à eux-mêmes, ont inscrit chacun 10 points. Quentin Serron a aussi capté 7 rebonds.
Après ce tournoi, on peut tirer certaines conclusions :
- Eddy Casteels a trouvé son cinq de base : à chaque match, il était constitué de Van Rossom – Serron – Lojeski – Hervelle – Tumba (ou De Zeeuw dans le dernier match)
- Maxime De Zeeuw est en pleine forme. Mais, ses deux meilleurs matches, il les a disputés contre des équipes assez « légères », même si l’Islande possède aussi un géant de 2m18 en la personne de Ragnar Nathanaelsson (mais qui ne joue presque pas). Contre la puissance polonaise, ce fut plus compliqué.
- Matt Lojeski possède un shoot d’une pureté incroyable. Ce n’est pas neuf, mais on s’émerveille à chaque fois.
- Le lourd échec contre la Pologne n’était peut-être pas uniquement la conséquence d’un off-day. On sait que les Belgian Lions manquent de taille et de puissance, et contre les Polonais, ce fut criard.
- On shoote plus à trois points qu’à deux points ! C’est significatif. En plus d’une défense agressive, il faudra donc être adroit pour gagner des matches.
- Cinq joueurs disputeront leur premier Championnat d’Europe : Pierre-Antoine Gillet, Lionel Bosco, Kevin Tumba (qui ont participé à des campagnes de qualification mais pas à la phase finale), Jean Salumu et… Matt Lojeski, qui s’était blessé lors d’un match en Turquie en 2011, juste avant l’Euro.
- Quentin Serron était présent à Ljubljana, mais avait dû attendre plusieurs matches avant de monter au jeu. Cette fois, il débute toujours dans le cinq de base, signe de la progression du Bruxellois.
Les Belgian Lions terminent donc deuxièmes d’un tournoi remporté par la Pologne. C’est d’ailleurs l’ex-Ostendais Mateusz Ponitka qui a reçu le trophée, en tant que… vice-capitaine car Marcin Gortat n’a pas joué le dernier match contre le Liban.
Gros soulagement pour les Belgian Lions : aucun blessé n’est à déplorer. Après le drame vécu pr Axel Hervelle en 2011 et la défection de Matt Lojeski en 2013, on peut bien être épargné.
Les Belgian Lions, après un jour de congé, auront un dernier entraînement ce mercredi après-midi avant de s’envoler pour Riga jeudi. Début de l’Euro 2015, samedi, contre la Lettonie.
Daniel Devos