Après une deuxième saison pleine en NCAA avec les Miami Hurricanes, Manu Lecomte a rejoint l’équipe nationale belge U20 qui participe depuis ce mardi au Championnat d’Europe A à Lignano, en Italie. L’occasion de faire le point avec lui.
Manu, vu de Belgique, on retient essentiellement deux moments forts de ta saison : la victoire à Duke, lorsque tu avais inscrit 23 points, et la finale du NIT au Madison Square Garden de New York. Partages-tu ce point de vue ou d’autres événements te viennent-ils à l’esprit ?
M.L. : Non, ce furent effectivement les deux moments forts. Mais je retiendrai la saison dans son ensemble. Tout s’est très bien passé.
T’es-tu facilement adapté à la NCAA ?
M.L. : Oui, sans problèmes. J’ai été très bien accueilli, tant par le staff que par le groupe de joueurs, et cela m’a grandement facilité l’adaptation.
Avais-tu des doutes à ce sujet, avant de partir aux Etats-Unis ?
M.L. : Non, car j’avais eu une bonne discussion avec le coach et ses assistants, qui m’avaient expliqué ce qu’ils attendaient de moi, et ce que je pouvais attendre d’eux. Je ne partais donc pas totalement dans l’inconnu. Aujourd’hui, j’ai adopté le style de jeu américain, et même le style de vie américain.
C’est-à-dire ? Tu manges des hamburgers tous les jours ?
M.L. : (il rit) Non, quand même pas. C’est vrai qu’aux States, c’est parfois difficile de manger healthy. Mais je parlais surtout du comportement, ce style relax tout en se donnant à fond aux entraînements.
Et le style de jeu américain, comment pourrais-tu le définir ?
M.L. : Il y a beaucoup de un-contre-un, c’est un jeu très physique aussi. Mais, en NCAA, on ne joue pas de la même manière qu’en NBA. On ne peut d’ailleurs pas parler d’un style de jeu propre aux équipes universitaires, tant elles varient leurs options : le pick’n roll est très répandu, beaucoup d’équipes jouent la zone également. Et l’accent est essentiellement mis sur la défense.
Tu t’es fait connaître comme un redoutable shooteur à trois points…
M.L. : Oui, je ne me débrouille pas mal dans ce domaine. Je crée, aussi.
Avec une taille modeste, n’as-tu pas rencontré de difficultés ?
M.L. : Il faut compenser avec d’autres qualités, c’est sûr : la vitesse, l’adresse, la technique. Et faire beaucoup de musculation.
Malgré une très bonne saison à Miami, tu as décidé de changer d’équipe…
M.L. : Oui, je pars pour Baylor, dans le Texas. C’est encore un niveau légèrement supérieur. J’estimais pouvoir apprendre encore davantage là-bas.
Tu vas à Baylor pour tes deux dernières années ?
M.L. : En principe, mes trois dernières années. Il faut savoir qu’en NCAA, les joueurs qui changent d’université ne peuvent pas jouer pendant un an. L’an prochain, je devrai donc me contenter des entraînements. Mais cela ne m’a pas refroidi. Je pense que je pourrai apprendre énormément à Baylor, même sans matches.
Et au terme de ces trois ans, que souhaites-tu faire ? Jouer en Belgique ? En Europe ?
M.L. : Mon objectif ultime est de jouer en NBA. Je donnerai le maximum pour l’atteindre.
Penses-tu que tu as le niveau ?
M.L. : Oui. En NCAA, je côtoie régulièrement des joueurs qui seront très bien cotés à la draft. Et je peux les regarder droit dans les yeux.
Ce mardi, le Championnat d’Europe commence pour l’équipe nationale belge U20. Qu’en attends-tu ?
M.L. : On vient d’être promu de Division B. Beaucoup de joueurs étaient déjà présents l’an passé, à Sarajevo. L’opposition sera costaude, mais on doit jouer chaque match pour le gagner. On verra bien où cela nous mènera. Je ne veux pas me lancer dans des calculs et me dire à l’avance : « On doit battre cette équipe-ci, on peut perdre contre celle-là… »
Pour toi, est-ce aussi l’occasion de mesurer si tout ce que tu as appris en NCAA te place au niveau des meilleurs jeunes basketteurs européens ?
M.L. : Oui, mais on ne doit pas se focaliser sur mes prestations individuelles. Il n’y a qu’en jouant en équipe qu’on parviendra à obtenir des résultats.
Daniel Devos