Décidément, tout ce qu’elle touche se transforme en or. Déjà victorieuse de l’Eurocoupe avec un club qui n’avait jamais rien gagné jusque-là, Ann Wauters n’est plus qu’à une victoire du titre de champion de France. Ce vendredi, l’ESBVA-LM a en effet battu Bourges 61-51 en finale aller des play-offs. Les Lilloises ont pris le match à bras le corps. Après huit minutes, les Berruyères n’avaient encore inscrit que deux points. C’était 13-2. « On s’est en effet montrées très agressives dès le départ », confirme Ann Wauters. « C’était le seule moyen de venir à bout de cette équipe. »
Bourges s’est quelques fois rapproché, en revenant de 23-9 à 25-21, puis de 44-29 à 46-37, mais sans jamais parvenir à égaliser, ni à fortiori à passer devant. Les Tango étaient en manque de réussite, à l’image de sa capitaine (et également capitaine de l’équipe de France), Céline Dumerc qui, pour la première fois de la saison, n’a pas inscrit le moindre point. C’est pourtant dans ce même Palacium de Villeneuve d’Ascq qu’elle a réalisé son score-record (25 points les 1er novembre), mais c’est là aussi que Bourges avait concédé sa seule défaite en phase régulière du championnat.
Il reste donc une victoire à conquérir (sur deux possibilités) sur le parquet de Bourges pour permettre à l’ESBVA-LM de remporter son premier titre de champion de France. Mais Ann Wauters ne veut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. « A domicile, Bourges est une équipe redoutable. Elle a de l’expérience et est très physique. En demi-finales, contre Basket Landes, les Berruyères étaient aussi dos au mur, après avoir perdu le premier match en déplacement. Et elles avaient surmonté l’obstacle, assez facilement. Mais bon : la pression reposera sur les épaules de nos adversaires. Elles ne peuvent pas se permettre une nouvelle défaite. De notre côté, nous jouerons plus libérées. Surtout depuis notre victoire en Eurocoupe. Le club voulait gagner un trophée cette saison : on s’est loupé en Coupe de France, mais avec l’Eurocoupe, on a déjà quelque chose en mains. Et quelque chose de bien. Le public sera hostile à Bourges, mais on a gagné de 20 points à Charleroi alors qu’il y avait 6.500 personnes contre nous. Ici, il y en aura 3.000. Etre champion de France, ce serait l’apothéose d’une saison qui avait commencé difficilement, par deux défaites d’affilée, à Basket Landes et à Charleville-Mézières. On a connu des hauts et des bas, avec un effectif qui avait été passablement renouvelé au départ. Mais on est monté en puissance et on tourne désormais à plein régime, au meilleur moment. »
Ann Wauters a remporté le titre partout où elle est passée… ou presque. « Avec Galatasaray, on a échoué en finale des play-offs », se souvient-elle. « Une finale qui était allée au bout des cinq manches. Mais on avait remporté la coupe. »
Même son coach, Frédéric Dusart, est admiratif. « Ann avait commencé la saison par un zéro pointé, mais elle a grandi au fil de la saison. Elle se comporte en leader dans le vestiaire, apporte de la sérénité au groupe, même à moi. Je l’avoue : j’apprends à ses côtés. »
Wauters restera-t-elle à Villeneuve d’Ascq la saison prochaine ? Elle ne veut rien dévoiler. « On a décidé de laisser passer la saison. Puis, on discutera… »
Et à plus long terme ? Envisage-t-elle de terminer sa carrière en Belgique, elle qui n’a jamais évolué dans un club belge si ce n’est à Osiris Alost avant de partir à Valenciennes à 16 ans ? « Ah ! Bonne question… J’ai déjà eu plusieurs opportunités, mais…. »
Là encore, on n’en saura pas plus.
Daniel Devos