Samedi soir, après la défaite sur le fil du BC Telenet Ostende au Forum d’Alost lors du match du carnaval, Dario Gjergja s’est plié à ses obligations et s’est présenté en conférence de presse. « Je suis fier de mes joueurs », a-t-il déclaré. « Très fier. C’est tout ce que j’ai à dire. »
Une manière, sans doute, d’éviter de s’aventurer sur le terrain toujours délicat de l’arbitrage. Car, en son for intérieur, il paraît clair que le bouillant coach croate attribue cette défaite aux hommes en gris. Et plus particulièrement à leur décision d’accorder le panier de Tyren Johnson, à 1min10 de la fin, alors que l’action du joueur américain était – selon lui – entachée d’un « marcher ». C’était alors 85-83, et il n’y avait rien de mal fait, puisque le BCO devait récupérer le ballon avec la possibilité d’égaliser, voire de passer devant. Ses protestations lui ont valu une faute technique : le tournant du match, assurément. Car cette faute technique a donné lieu à un lancer-franc, plus remise en jeu pour Alost. Lancer-franc réussi, et panier plus faute (deux points plus un nouveau lancer-franc réussi) sur la remise en jeu. De 85-83 avec possession du ballon pour Ostende, le score a grimpé à 89-83 en faveur d’Alost. Le match était joué.
On pensait en rester là, mais un journaliste local a voulu demander à Gjergja s’il avait été impressionné par l’ambiance carnavalesque qui régnait au Forum d’Alost. Le coach croate a répondu par une autre question : « Etes-vous déjà allé à Split ? Ou à Zadar ? Moi, je suis originaire de cette région, et je puis vous assurer que là-bas, l’ambiance dans les salles est bien plus hostile. Ici, c’est très bon enfant en comparaison. Les joueurs devraient être heureux de jouer dans une telle ambiance. »
Le journaliste en question a aussi voulu savoir si, après cette défaite, Ostende devait toujours être considéré comme le favori pour le titre. Gjergja a paru surpris. « Favori ? Pourquoi ? Le favori pour le titre, c’est Charleroi. »
Quoi qu’il en soit, Ostende apparaît fatigué en ce moment. Ce que Gjergja ne nie pas. « Oui, les joueurs sont fatigués. Très fatigués, même. C’est normal : on vient de jouer notre 37e match officiel de la saison. »
Un calendrier moins chargé n’aurait-il pas permis au BCO d’aller plus loin en Eurocoupe ? « Le calendrier est ce qu’il est, je ne veux pas chercher d’excuses », rétorque Gjergja. « A Vilnius, c’est clair, nous n’avions plus l’énergie pour résister à cette excellente équipe lituaniennes. Mais il y a aussi eu, précédemment, des faits de match qui ont précipité notre élimination. Je pense, notamment, à ces deux lancers-francs ratés par Dusan Djordjevic au plus mauvais moment contre Turow Zgorzelec. Je ne peux pas en vouloir au Général. Si j’avais dû désigner le joueur appelé à tirer ces lancers-francs cruciaux, mon choix se serait porté sur lui. Aujourd’hui encore, je lui ferais confiance. Ce soir-là, il les a ratés, cela arrive aux meilleurs. C’est le basket. La qualification pour les huitièmes de finale, c’est ce soir-là que nous l’avons perdue. Car je suis persuadé qu’en cas de victoire contre Turow, nous aurions aussi trouvé les ressources pour battre Séville, une semaine plus tard. »
Daniel Devos