L’absence de Sébastien Bellin, qui se trouve actuellement aux Etats-Unis pour des raisons professionnelles, handicape sérieusement le CEP Fleurus. Malgré la large victoire (dans les chiffres, pas dans la manière) conquise hier soir face au New Bavi Vilvorde sur le score de 71-50, le président Giovanni Mureddu craint que son équipe ne parvienne pas à accrocher une place dans les play-offs.
Bellin doit mettre un terme à sa carrière de basketteur, devenue inconciliable avec ses obligations professionnelles. Il faut dire que l’intérieur belge, né au Brésil et qui a notamment joué à Ostende et à Gand dans le passé, est en train de réussir sa reconversion de façon magistrale. Sa société Keemotion, qu’il a lancée avec quelques associés, marche le tonnerre. Elle a déjà signé avec des fédérations de basket en France et en Finlande, et est en passe de décrocher un contrat avec la Série A italienne de football.
Keemotion s’est spécialisé dans la production vidéo automatisée d’événements sportifs. Sa technologie basée sur le suivi automatique des mouvements des joueurs, jusqu’à cinq fois moins chère qu’une équipe de production classique, est en outre taillée pour la diffusion web et le partage de phases clés sur les réseaux sociaux.
Deux ans après sa création, l’entreprise pose un jalon majeur pour s’imposer au pays du sport entertainement : elle passe dans les mains d’un consortium d’investisseurs américains. Y figurent des professionnels du « basket business » et des médias, ainsi qu’une banque d’affaires liée à la Creative Artists Agency, mondialement connue pour défendre les intérêts de stars du show-biz et du sport. Le consortium, qui prend le contrôle avec environ 80 % des parts, prend le relais des investisseurs initiaux dans cette spin-off de l’UCL, à savoir Vives et Nivelinvest.
Partant d’un modeste bureau de représentation à New-York, Keemotion va mettre sur pied une véritable équipe permanente aux Etats-Unis, en démarrant avec trois personnes. La start-up récolte les fruits d’un minutieux travail de prospection outre-Atlantique, qui a déjà débouché sur des contrats avec des équipes de basket universitaires. Celles-ci ont un potentiel d’audience impressionnant (jusqu’à trois millions de téléspectateurs pour des matches-phares) tout en n’ayant pas les moyens de production des grandes ligues, comme la NBA. Sur un chiffre d’affaires 2014 de 750.000 euros, quelque 175.000 proviennent déjà des Etats-Unis. Keemotion vise 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires pour la fin 2015. Au départ, la société a fait ses armes avec le Spirou Charleroi. Sa technologie est utilisée à des fins de coaching par diverses équipes belges de basket. A ce jour, sa plus belle audience est un match d’Eurochallenge de la FIBA (25.000 personnes).
Daniel Devos