Le premier record qui a été battu, ce jeudi à la salle André Renauld, est celui du nombre de spectateurs. « On a dû arrêter la vente de tickets à 1.650, car les infrastructures n’en permettaient pas davantage, mais nous aurions pu en vendre beaucoup plus », révèle le président Jacques Platieau.
Tous ces gens étaient venus pour assister à une qualification historique. Jamais encore, un club belge de basket féminin n’était parvenu à atteindre les demi-finales d’une coupe européenne. Il fallait, pour cela, battre les Turques de Mersin avec un écart de six points. Cela a démarré sur les chapeaux de roue : 9-0 après trois minutes. Et 56-36 à la mi-temps. Pourtant, on sentait déjà que Castors Braine ne pourrait pas se permettre le moindre relâchement. Les Brabançonnes avaient, jusque-là, shooté à la perfection : 70% à deux points et 41% à trois points. Mais on avait l’impression que, si ce pourcentage faiblissait, elles ne pourraient rivaliser sur le plan physique. C’était une véritable opposition de style : la vitesse et l’adresse à distance d’un côté, la puissance intérieure de l’autre. Après trois quart-temps, Castors Braine semblait toujours sur de velours : 76-56. Mais ce que l’on craignait a bien failli se produire : les joueuses d’Ainars Zvirgzdins ont calé dans le dernier quart-temps, perdu sur le score de 6-20. Le stress se lisait sur les visages à chaque attaque. La peur de gagner se faisait ressentir. « C’est la première fois que ces joueuses sont confrontées à une situation pareille : devoir lutter jusqu’au bout pour la victoire. Et cela les a paralysé », analyse Jacques Platieau.
Finalement, Castors Braine a conservé de justesse les six points nécessaires pour atteindre les demi-finales : 82-76. La joie était à la mesure du soulagement. «C’est sans doute le plus bel exploit réalisé à ce jour par un club belge de basket féminin », poursuit le président. Nos adversaires avaient l’ambition de remporter cette Eurocoupe et disposaient d’un budget conséquent, mais nous les avons battues. »
Et Castors Braine ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Au début, j’étais relativement prudent en affichant mes ambitions. Je préférais prendre match par match. Mais aujourd’hui, j’ose l’avouer : nous jouerons cette Eurocoupe pour la gagner. »
En demi-finale, Castors Braine affrontera l’Université d’Istanbul, qui a éliminé Besiktas dans un derby stambouliote. Match aller le 26 février en Turquie, match retour le 5 mars à la salle André Renauld. « Il n’est pas question de délocaliser cette rencontre », assure Jacques Platieau. « Nous avons besoin de notre sixième homme. Nous verrons, avec la police et les pompiers, s’il y a moyen d’ajouter une tribune supplémentaire pour accueillir tout le monde. »
Daniel Devos