La saison dernière, la VBL s’estimait « torpillée » par l’AWBB qui avait inscrit le Wallonia Basket en Eurocoupe féminine : une équipe qui rassemblait des joueuses de Braine, Monceau et Sprimont, et qui réquisitionnait donc plusieurs jeunes joueuses francophones susceptibles d’intégrer les Young Cats. Ces dernières avaient malgré tout participé à la compétition européenne, mais sous le nom de Young Cats, c’était davantage une sélection de Sint-Katelijne Waver qui était alignée. Cette saison, les vraies Young Cats sont de retour : des joueuses très jeunes, peut-être même trop jeunes (beaucoup sont nées en 1997 ou 1996), censées s’aguerrir dans l’optique des tâches futures qui les attendront avec notre équipe nationale. Sauf qu’il s’agit d’une initiative de la VBL, guère soutenue par l’AWBB, si bien que les Young Cats sont exclusivement constituées par des joueuses néerlandophones. Celles-ci acquièrent de l’expérience, mais ne bâtissent qu’à moitié l’avenir de la future équipe nationale belge puisque les joueuses francophones brillent par leur absence.
En Eurocoupe féminine, les Young Cats vont de dégelée en dégelée, et le match face à Nantes-Rezé n’a pas dérogé à la règle. Après une première mi-temps catastrophique, soldée sur le score de 30-60, la cause était déjà entendue. Ensuite, les jeunes joueuses du coach Philip Mestdagh (qui était l’adjoint de Daniel Goethals lors de la dernière campagne de qualification de Belgian Cats en juin) ont profité du relâchement des Françaises pour faire plus ou moins jeu égal en deuxième mi-temps et « limiter les dégâts » à 57-92.
« On savait que ce serait difficile », reconnaît Sien Devliegher, meilleure marqueuse chez nos représentantes avec 14 points. « On est encore toutes très jeunes et on joue contre des professionnelles aguerries. Mais on apprend énormément. On emmagasine de l’expérience à chaque seconde que l’on passe sur le parquet. Dans ces matches d’Eurocoupe, tout va plus vite. On a moins de temps pour armer un tir, pour adresser une passe. C’est beaucoup plus physique, aussi. Il faut se battre. Je suis heureuse que la fédération ait mis cette initiative sur pied et je suis contente d’y participer. »
Pour Philip Mestdagh aussi, le jeu en vaut la chandelle. « Il n’y a que quatre ou cinq bonnes équipes dans le championnat de Belgique », souligne-t-il. « Les futures internationales n’ont donc qu’une dizaine de matches de bon niveau à se mettre sous la dent. Grâce à cette participation à l’Eurocoupe, on en ajoute six. C’est toujours cela de pris. »
Le coach de Nantes-Rezé, Bastian Wernthaler, n’a pas voulu en rajouter et a déclaré, à qui voulait l’entendre, qu’il se « méfiait » de ces Young Cats et qu’il s’agissait de « prendre le match au sérieux pour pouvoir l’emporter. » Ce que Nantes-Rezé a fait, du moins en première mi-temps.
Daniel Devos