Après leur rétrogradation volontaire, les Gent Hawks vivent leur troisième saison en D2. La meilleure, puisqu’ils occupent actuellement la tête du classement, à égalité avec Gembo Borgerhout… qu’ils reçoivent ce samedi au Tolhuis. « En fait, lorsque nous avions décidé de redescendre d’un étage, la décision avait été prise assez tardivement, si bien que nous avions eu du mal à construire une équipe compétitive pour la D2 », explique le directeur sportif Eric Rogiers, qui assiste aussi le coach Wim Meiresonne dans sa tâche. « La deuxième saison, nous avons joué de malchance. Leigh Enobakhare, qui avait connu une alerte cardiaque lorsqu’il jouait à Willebroek, s’est vu apposer un défibrillateur et a dû attendre le mois d’octobre pour pouvoir rejouer. Greg De Pooter s’est cassé le pied et Sébastien Bellin a décidé d’arrêter avant la fin de la saison. Cette saison-ci, tout s’enclenche bien. Nous avons fait revenir quelques anciens, comme Hans Van Langenhove, Wim Dobbelaere et Gilles Mestdagh. Les jeunes, qui jouent en double affiliation avec un club de D1, comme Sam Caron (Mons), Maxime Verspeeten et Robin Spaens (Brussels), se sont bien intégrés. Nous avons aussi de l’expérience avec Laurent Lhote. Ce sont tous des joueurs qui ne regardent pas leurs statistiques personnelles et se mettent au service du collectif. La plupart se connaissent, car ils ont eu l’occasion de jouer ensemble, dans un autre club, à un moment de leur carrière. Ils forment donc une véritable équipe. »
Une véritable équipe qui compte dix joueurs interchangeables, ce qui offre beaucoup de possibilités de rotation. De quoi nourrir certaines ambitions ? « Au départ, l’objectif était de terminer dans le Top 4 », révèle Eric Rogiers. « Sauf catastrophe, je crois que cet objectif-là sera atteint. Nous essayerons de terminer le plus haut possible dans l’optique des playoffs… et là, tout est possible. »
Et Rogiers de dresser un premier constat après dix journées en D2 : « Gand et Gembo sont, pour l’instant, les deux meilleures équipes. Juste en-dessous, on trouve Houthalen. Deux équipes promues constituent, pour moi, de belles surprises : surtout Melco Ypres, qui reste sur une série (en cours) de sept victoires d’affilée, et aussi Oxaco Boechout, que l’on n’attendait pas à ce niveau. Par contre, le Basics Melsele, qui affichait certaines ambitions, ne répond pas totalement à l’attente. Mais les plus grosses déceptions sont Saint-Nicolas et le CEP Fleurus, qui ambitionnent chaque année de jouer les playoffs. Le champion sortant, Waregem, est aussi à la traîne, mais il a droit à de larges circonstances atténuantes, avec tous ses blessés. Cette équipe est capable de redresser la tête à tout moment. Deux équipes sont un niveau en-dessous : le New Bavi Vilvorde et le New Alsavin Belgrade. Mais elles ne sont montées que suite aux nombreux désistements enregistrées en fin de saison dernière… »
Gand n’a encore subi qu’une seule défaite : à Houthalen, 3e du classement, ce qui n’a rien de déshonorant. La grosse désillusion, le club l’a connue en Coupe de Belgique, avec une défaite à domicile contre le Basics Melsele qui l’a privé d’une affiche contre Ostende. « C’est la deuxième fois que cela nous arrive », regrette Rogiers. « L’an passé, une défaite en 16e de finale nous avait privé d’une affiche contre Charleroi. Mais je m’incline : lorsque nous avons affronté Melsele, les hommes de Ronny Bayer étaient meilleurs que nous. Rien à dire : c’est la loi du sport. »
Eric Rogiers, qui a aussi joué au CEP Fleurus, a connu l’époque de gloire du basket gantois, lorsqu’on disputait les matches européens au Vélodrome… et qu’on faisait le plein. Aujourd’hui, on est loin du compte. Le Tolhuis a du mal à se remplir. « Cela va un peu mieux, cette saison », assure Rogiers. « Samedi, avec la visite de Gembo qui draine de nombreux supporters dans son sillage, je m’attends à une belle chambrée. Mais nous subissons une forte concurrence, notamment du football. Samedi passé, pendant que nous accueillions Gistel-Ostende, La Gantoise accueillait le… Cercle de Bruges devant 18.000 spectateurs. Et, à quelques kilomètres, Latem De Pinte, qui joue la tête en D3, évoluait aussi à domicile. »
Lorsqu’ils ont décidé de quitter la D1, les Gent Hawks avaient laissé entendre qu’ils reculaient pour mieux rebondir… trois ans plus tard. On arrive au bout des trois ans. Est-ce à dire que l’on reverra Gand en D1 la saison prochaine ? « Cela, ce n’est pas dans mes prérogatives », coupe Rogiers. « C’est une question de budget, bien évidemment. Moi, je m’efforcerai de remporter le titre en D2. Après, on verra bien si la direction demandera une licence pour retrouver l’élite… »
Daniel Devos