Alors qu’Eddy Casteels s’envole ce lundi pour la Slovénie, où il sera privé de Matt Lojeski pour le Championnat d’Europe (la malédiction s’acharne décidément sur les Lions, après la blessure d’Axel Hervelle il y a deux ans), son successeur aux Antwerp Giants, Paul Vervaeck, prépare activement le prochain championnat de Belgique.
Voilà 15 jours que vous avez repris les entraînements. Quelles sont vos premières impressions ?
P.V. : – Très positives. Je sens une énorme motivation auprès des joueurs, qui se montrent très réceptifs. Par ailleurs, nous sommes toujours incomplets. C’est une grande fierté de compter quatre internationaux (NDLR : Roel Moors, Jean-Marc Mwema, Yannick Driesen et Maxime De Zeeuw), mais cela perturbe la préparation. Le point positif, c’est que cela me permet d’intégrer les jeunes de la deuxième équipe, qui s’entraînent avec nous avec assiduité. Car cela fait aussi partie du projet et c’est en partie ce qui m’a amené à Anvers : l’un des objectifs est d’accentuer la formation et de faire monter des jeunes en équipe Première. Tout ce projet me plaît énormément.
Quelles seront les ambitions ? Les playoffs, cela semble un minimum, mais après ?
P.V. : – Je nous crois capables de réaliser une très belle saison. L’effectif recèle des qualités diverses : il y a de l’expérience avec Roel Moors et Frank Turner entre autres, et à côté de cela, il y a des jeunes qui montrent déjà beaucoup de talent et disposent encore d’une belle marge de progression. On a du shoot, de la puissance, du rebond, bref un peu de tout. Si tout se passe bien, on devrait pouvoir viser haut.
Ce qui a manqué aux Giants pendant les cinq années de règne d’Eddy Casteels, c’est un trophée…
P.V. : – Oui, en effet. Ce serait bien de garnir la vitrine avec une coupe ou, mieux encore, un trophée du champion. Mais ne comptez pas sur moi pour critiquer Eddy : je travaille aujourd’hui dans un club aux structures très professionnelles où tout est réglé dans les moindres détails, et c’est à lui qu’on le doit. Il a su développer les Giants et en faire un club presque modèle.
On se souvient de vous à Bree où vous aviez été élu coach de l’année en 2001, mais depuis combien d’années n’aviez-vous plus coaché en D1 ?
P.V. : – Cinq ans. Cela remonte à ma période à Den Helder, le club néerlandais où officie actuellement Jean-Marc Jaumin. On était très satisfait de mes services là-bas, mais le club est tombé en faillite. Sans cela, j’y serais peut-être toujours. Après, on m’a proposé une fonction à la VBL (l’aile flamande de la fédération), c’était difficilement compatible avec un job en D1. Raison pour laquelle je me suis orienté vers la D2.
Kangoeroes, puis Fleurus la saison dernière : deux clubs où vous avez mis l’accent sur la formation…
P.V. : – Oui, cela avait d’ailleurs perturbé certains dirigeants à Boom. On ne comprenait pas pourquoi je voulais me défaire de tous les joueurs d’expérience, à l’exception de trois. Je pense pourtant que le faits m’ont donné raison : avec une équipe très jeune, dont certains joueurs n’avaient que 16 ou 17 ans, on a été champion de D2, on a gagné la Coupe des Flandres, on a éliminé Pepinster en Coupe de Belgique… Et quand je vois la dimension qu’a pris un Manu Lecomte, par exemple… A Fleurus, j’ai aussi donné une chance aux jeunes, comme Louis Hazard et Amaury Marion. La D2 doit, à mes yeux, être utilisée pour former de jeunes joueurs aux tâches futures. Je ne comprends ces clubs qui, à cet étage, dépensent de l’argent pour attirer des « noms ». On ne peut quand même pas descendre et le titre n’est qu’honorifique.
Vous sortez du Championnat d’Europe U20, où la Belgique a loupé l’accession à la Division A d’un petit point (défaite 69-70 contre la Hongrie dans le match pour la 3e place). Est-ce une satisfaction ou une déception ?
P.V. : – Je ressens surtout une immense fierté. On était partis là-bas sans trois joueurs majeurs, blessés ou aux études. Beaucoup nous prédisaient une campagne désastreuse. Ils craignaient que nous rentrions sans la moindre victoire. Au lieu de cela, nous avons atteint les demi-finales. C’est fantastique. Bien sûr, pour la Belgique, il eut été préférable d’être promu en Division A, mais pour tous les joueurs présents, ce fut une expérience incroyable dont ils retireront les bénéfices.
Daniel Devos