Pour pallier à la blessure au ménisque de Jared Berggren, Ostende a engagé un Vénézuélien costaud répondant au doux nom de Gregory Echenique. Il dispose d’un contrat de deux mois et on sait déjà qu’à l’issue de celui-ci, il poursuivra sa carrière à Porto Rico. Généralement, il débute les rencontres sur le banc et relaie Brent Wright lorsque celui-ci éprouve le besoin de souffler. Ce beau bébé de 2m06 et 118 kg est né le 23 novembre 1990 à Guatire, à 43 kilomètres de Caracas, en tant que fils unique de José et Maria Echenique. Son père a disputé le Championnat du Monde 1990 en Argentine. A 14 ans, le « petit » a eu l’occasion d’étudier à la St.Benedict’s Prepatory School à Newark, dans le New Jersey. Un déménagement qui n’avait rien d’évident pour un garçon qui ne parlait pas un mot d’anglais à l’époque. Le coach Dan Hurley prit soin de lui. Ses deux enfants étaient malheureusement trop jeunes pour devenir des sparring-partners de Greg. En revanche, les fils de l’assistant-coach Scott Smith étaient taillés pour ce rôle et Echenique se lia d’amitié avec eux.
Gregory progressa au niveau du basket. Lors de son année terminale à l’école, il aligna 11 points et 9 rebonds de moyenne, et son équipe ne subit qu’une seule défaite. Au moment de choisir son université, il opta – parmi bien d’autres propositions – pour Rutgers, en partie parce que le campus n’était situé qu’à 45 minutes de route du domicile de la famille Smith. Un choix qui ne se révéla pas judicieux. Rutgers réalisa une mauvaise saison, mais Greg fut tout de même le meilleur joueur de l’équipe. Durant sa deuxième saison, une blessure à l’œil le perturba. Il fut opéré à deux reprises. La saison suivante, il signa pour l’université de Creighton, mais son inactivité lui avait fait prendre du poids : il était monté à 137 kilos. Un régime diététique strict dut être suivi pour le ramener à son poids de forme. Sportivement, il poursuivit sa progression. Trois années d’affilée, il fut repris dans le All-Defensive Team de la Missouri Valley Conference. Lors d’un match, placé sous le signe d’une campagne contre le cancer de la poitrine, il apparut sur le terrain avec des chaussures… roses, qui firent sensation, au point qu’il les porta encore par la suite et qu’elles devinrent sa marque de fabrique. Il défendit les couleurs du Venezuela lors du tournoi pré-olympique de Mar Del Plata en 2012. Et, en 2013, il se présenta dans une douzaine de formations NBA. Sans succès. C’est en Allemagne, à Ludwigsburg, qu’il trouva de l’embauche. Il fut cependant renvoyé après 10 matches. Aujourd’hui, il fait – temporairement – le bonheur des supporters ostendais qui l’ont déjà adopté.
Daniel Devos