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Interview

André Riddick: « Mes coéquipiers me manquent »

André Riddick était de passage en Belgique cette semaine. Le retraité de 40 ans, qui travaille désormais dans une compagnie d’assurances aux Etats-Unis, en a profité pour donner le coup d’envoi du derby hennuyer entre Belgacom Spirou et Belfius Mons-Hainaut. Il aurait en principe dû être honoré lors du match de gala contre le Maccabi Tel Aviv, en début de saison, mais ses obligations professionnelles l’avaient empêché d’être présent. Ce n’était donc que partie remise. Ironie du sort : c’est précisément contre Belfius Mons-Hainaut que sa carrière s’était achevée, au printemps dernier. C’était en demi-finale des playoffs et le sweep que Mons avait asséné à Charleroi lui est resté en travers de la gorge. Elégant dans son costume brun, il a visiblement pris beaucoup de plaisir à goûter à l’accueil qui lui a été réservé : standing ovation, cadeaux, photos, ola en son honneur. Souriant comme jamais, il a pris son temps pour répondre à toutes les sollicitations. Il reprendra l’avion lundi pour passer Noël aux côtés de ses enfants.

André, comment avez-vous vécu ce retour?

Riddick: It feels good to be back! C’est chouette d’être de retour. Cela m’a fait plaisir de revoir tous ces gens et de constater qu’ils ne m’ont pas oublié. Dommage que je n’ai pas pu saluer Jacques Stas (NDLR : en mission à Antibes) et David Desy (NDLR : qui vit désormais en Slovénie), mais les mains à serrer et les accolades n’ont pas manqué.

Vous aviez déjà 30 ans lorsque vous avez débarqué en Belgique en 2002. Vous n’imaginiez sans doute pas rester aussi longtemps?

Riddick : De fait. J’arrivais de France et je recherchais un club où je pourrais remporter des trophées. A Charleroi, j’ai été servi : six titres, deux coupes, une supercoupe. Plus la participation, chaque saison, à une compétition européenne, parfois l’Euroleague. J’ai même été MVP en 2004, ce à quoi je ne m’attendais pas beaucoup car ce sont le plus souvent de gros scoreurs qui sont élus.

Aujourd’hui, le basket vous manque-t-il?

Riddick : Ce sont surtout mes coéquipiers qui me manquent, l’ambiance des vestiaires. C’est pour cela que j’étais si heureux de les revoir. Pour le reste, je regarde les matches de NBA à la télévision, les matches belges sur Internet lorsque c’est possible, et je suis en train de lancer un projet pour les jeunes. J’ai envie de faire partager toute l’expérience que j’ai acquise en Europe.

Qu’avez-vous pensé du match de ce vendredi ?

Riddick : Pour un match disputé à la veille des congés de Noël, il était très intense. Je sais que Charleroi a connu un début de saison difficile et qu’il s’est redressé ces dernières semaines. Tout n’est pas encore parfait, mais l’équipe est sur la bonne voie. C’est sans doute une question de temps. Le talent est là, il faut que la sauce prenne, que les blessés reviennent. Il n’y a rien de mal fait, c’est en fin de saison que les trophées seront distribués. Et je suis sûr que, pendant les playoffs, Charleroi répondra présent.

C’était peut-être le dernier match de Joe Trapani. Que feriez-vous à la place des dirigeants?

Riddick : C’est une question difficile car je ne suis pas à leur place. Joe a été engagé pour suppléer la blessure de Sacha Massot. Il a donné pleine satisfaction et c’est très bien ainsi. Mais Sacha va revenir et il faudra peut-être se résoudre à laisser partir, la mort dans l’âme, un joueur qu’on adorait. Une équipe ne se résume pas à un joueur, c’est aussi une question d’équilibre, sportif comme financier.

Daniel Devos

 

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