Jong en Belgisch, jeune et Belge, c’est le nouveau slogan des Leuven Bears. Un changement de politique dicté par des impératifs budgétaires mais aussi, sans doute, par la constatation que même durant la période dorée des joueurs américains, le club ne s’est jamais classé plus haut que la 6e place et n’a jamais franchi le cap du premier tour des playoffs. Alors, autant tenter le coup avec des jeunes Belges. Ironie du sort : c’est l’année où le sponsor de l’académie, Ertzberg, s’est retiré que les Leuven Bears ont décidé d’axer leur politique sur les jeunes. « Mais la majorité de ces jeunes sont désormais pris en charge par le budget de l’équipe Première, puisqu’ils font partie du noyau », précise Tony Van den Bosch qui a été chargé du recrutement. « C’est un boulot qui me plaît. Même si je vois des coaches de ma génération qui reviennent en D1, comme Julien Marnegrave ou Paul Vervaeck, je n’ai plus la prétention de vouloir reprendre une équipe de l’élite comme coach principal. Alors, je prends ma voiture, je sillonne la Belgique et je vais voir énormément de matches. A l’étranger aussi, d’ailleurs. Je suis parti en Suisse, sous la neige, pour aller visionner Jonathan Dubas. Ou à Houthalen, pour visionner l’Américain Jason Westrol en D2. Il s’était distingué lors des matches de Coupe de Belgique, lors de l’élimination du Spirou Charleroi par exemple, c’était le signe qu’il avait le niveau de la D1. Il faut un peu de chance : pour le même prix, Brian Lynch l’emmenait avec lui aux Port of Antwerp Giants budget, mais comme Paul Vervaeck avait déjà choisi ses cinq étrangers, nous avons été très heureux de l’accueillir. Et puis, j’ai recruté des jeunes. Pour huit d’entre eux, nous avons lancé le projet Gladiator. Au cas où la BDL disparaitrait, ce dont il avait été question, nous les conserverions dans une seule et même équipe, à l’étage inférieur, afin de survivre. D’où le nom de Gladiator. Certains de ces jeunes s’entraînent, deux à trois fois par semaine, à 6h30 à Wilsele, avant de se rendre à l’école. L’équipe Première s’entraîne à la Sportoase de 10 à 12 et de 16 à 18. Les jeunes de moins de 18 ans fréquentent la Topsport School. Il fallait encore convaincre Jurgen Van Meerbeeck d’accepter le défi. Il arrive au cap des 50 ans, et s’il veut franchir un palier, il a besoin de résultats pour attirer l’attention de clubs plus huppés. Il a accepté et il faut lui tirer son chapeau. Je ne connais pas beaucoup de coaches qui acceptent de mettre leur carrière en danger pour préparer des jeunes joueurs. Il s’investit pleinement, y passe toutes ses journées, du matin au soir. Et en plus, il obtient du rendement. Pour moi, c’est le signe d’un coach du top. »
Le rendement ? Après le premier tour de 9 matches, les Leuven Bears comptent déjà 4 victoires. Toutes en déplacement et aucune à domicile, c’est le plus curieux. Et pas là où on les attendait. A Willebroek d’accord, mais aussi à Liège, à Alost et à Mons. « Par contre, à domicile contre Pepinster, on a mené de 18 points avant de s’incliner », se souvient Tony Van den Bosch. « Et au Brussels, on est battu après prolongation. »
Le coach Jurgen Van Meerbeeck accueille 17 joueurs à l’entraînement. Et il choisit, en fonction de ce qu’il voit pendant la semaine, les jeunes dont il couchera les noms sur la feuille de match, le week-end. « Dans le passé, Jurgen se trouvait parfois en manque de joueurs aux entraînements », explique Van den Bosch. « On a opté pour cette formule-là : elle tient tout le monde en éveil, oblige les jeunes à s’entraîner sérieusement et chacun en recueille les bénéfices. »
Van den Bosch nous présente les jeunes belges de l’effectif professionnel :
Terry De Roover (22 ans, 1m80, point guard) : « Il est toujours aux études à l’université. Il est très rapide, mais là où Jurgen persiste à l’aligner au poste n°1, je suis persuadé qu’il a un bel avenir comme n°2, malgré sa petite taille. »
Ruben Luyten (22 ans, 1m80, shooting forward): « Il jouait l’an passé en double affiliation avec Latem De Pinte en D3 et cette saison avec Gent Hawks en D2. Il est donc monté d’un cran. C’est un shooteur, mais on n’avait jamais travaillé avec lui à Alost comme on le fait aujourd’hui à Louvain. »
Stijn Stevens (19 ans, 1m81, guard): « Recruté à Melco Ypres, il joue en double affiliation avec Sint-Niklase Condors. C’est un pitbull, très agressif sur le terrain : il ne peut cacher ses racines ouest-flandriennes. »
Elias Lasisi (21 ans, 1m92, swingman) : « Un joueur très athlétique, très rapide, dont la meilleure position est selon moi celle de n°2. »
Olivier Troisfontaines (24 ans, 1m94, swingman) : « Arrivé de Liège, il n’est plus véritablement un tout jeune, mais doit encore progresser. Jurgen a l’art de le motiver en le titularisant lors du match à Liège, par exemple. Comme il l’avait fait en titularisant Tumba lors du match à Mons. »
Yannick Desiron (21 ans, 2m06, power forward / center): « Il a arrêté Gembo pour se consacrer pleinement aux Leuven Bars. Il beaucoup travaillé physiquement cet été. Il doit encore améliorer son shoot et sa vitesse de pied. »
Kevin Tumba (22 ans, 2m08, forward): « Un joueur très athlétique, à la détente phénoménale, recruté à Mons. »
Hans Vanwijn (18 ans, 2m06, forward): « Recruté à Cuva Houthalen, il continue en double affiliation avec le club limbourgeois. Malgré sa taille, je suis convaincu qu’il peut évoluer au poste n°2, voire même au poste n°1. »
Sander Van Caeneghem (18 ans, 2m09, power forward/center): « Recruté à Falco Gand, il a été placé en double affiliation aux Sint-Niklase Condors. Il a un très bon shoot et peut devenir un excellent n°3, voire même un n°2. International U18»
Ismaël Bako (18 ans, 2m10, center): « A la fois athlétique et technique, c’est l’un des plus grands talents à son poste en Belgique. International U18»
Kamal Tall (18 ans, 2m02, power forward / center): « Un joueur très explosif qui a déjà, aujourd’hui, le niveau de la D2. International U20. »
Thibaut Vervoort (16 ans, 1m92, guard): « Il a une très bonne lecture de jeu, c’est l’un des plus grands talents belges au poste de distributeur, déjà dominant en BDL malgré ses 16 ans. Parfois un peu flegmatique. International U16»
Daniel Devos