Il y a longtemps que l’on n’avait plus vu une telle affluence pour un match de basket au Dôme de Charleroi. La conclusion que l’on peut en tirer, c’est que le public belge est toujours prêt à se déplacer lorsqu’on lui propose une affiche. Et celle-ci en était une, assurément, avec la visite du champion d’Europe en titre, l’Espagne.
La fédération a eu la bonne idée de profiter de l’événement pour mettre à l’honneur deux anciens serviteurs des Belgian Lions : Claude Dujardin (ex-trésorier) et Jacques Ledure (ex-manager).
Cela dit, si le public était nombreux, il n’était pas spécialement prompt à s’enflammer. Le speaker a eu beau essayer de chauffer la salle, il n’y est pas parvenu. Du moins pendant l’échauffement et la première mi-temps. Le jeu proposé ne s’y prêtait pas, du moins au début. Certes, les défenses étaient bonnes, mais les attaques étaient le plus souvent placées et peu spectaculaires, avec un taux de réussite assez faible (2 sur 17 à trois points pour les Belges), des deux côtés d’ailleurs. Le score bas en atteste : 11-14 après dix minutes, 19-26 après vingt minutes.
Mais, en deuxième mi-temps, tout a changé. En dix minutes, les Belgian Lions ont plus que doublé leur total de points conquis en première mi-temps. Ils ont même viré en tête au terme du troisième quart-temps : 40-39. Pierre-Antoine Gillet (15 points au total) avait enfin retrouvé sa ‘patte’ à distance et Retin Obasohan (19 points au total) s’est mis à performer également. N’était-ce qu’un feu de paille ? Un 0-9 plus tard, les Espagnols menaient de nouveau, 40-48. Mais les Belgian Lions avaient de l’énergie à revendre. Et, chose impensable : à deux minutes de la fin, ils se sont retrouvés avec une avance de 53-48. Et même 55-49 à 30 secondes de la fin. Il fallait alors gérer les lancers francs que les Espagnols n’ont pas manqué de provoquer pour essayer de revenir. Ce que les Belges ont fait, notamment via Loïc Schwartz. Et ce que personne n’osait imaginer s’est produit : la Belgique s’est imposée 58-53, et là, le Dôme de Charleroi a explosé.
Les Belgian Lions seraient-ils en train de devenir la bête noire des Espagnols ? Souvenons-nous qu’au dernier Euro, à Tbilisi, ils avaient été les seuls à battre les champions d’Europe. Et n’oublions pas non plus qu’en 2023 à Ljubljana, c’est en battant l’Espagne en finale que les Belgian Cats étaient devenues championnes d’Europe.
C’est, en tout cas, le troisième exploit réalisé à domicile par les Belgian Lions sous la houlette de Dario Gjergja : à Mons ils avaient déjà battu la Lituanie et la Serbie.
Rien n’est encore fait, mais avec ce succès de prestige contre l’Espagne, un grand pas a été fait en direction de l’Euro 2025. Un nouveau succès, probable, à domicile contre la Slovaquie pourrait suffire. Et si l’on pouvait, en plus, ajouter une victoire dans l’un des deux matches contre la Lettonie, le ticket pour un sixième Championnat d’Europe d’affilée serait dans la poche.
La Lettonie, c’est la troisième équipe du groupe, celle que nous n’avons pas encore rencontrée. Et elle ne nous réussit pas. Lors de la campagne précédente, nous avions perdu deux fois sur le fil face aux Baltes, alors qu’un succès aurait pu nous mener à notre premier Championnat du Monde. Il est temps de prendre notre revanche.
Daniel Devos