Grosse surprise, dimanche après-midi à Forest National, où le BC Filou Ostende a perdu le premier match de sa saison contre un adversaire belge, au plus mauvais moment : lors d’une finale, un match do or die.On a coutume de dire que, sur un match, tout est possible, même lorsque l’affiche apparaît déséquilibrée sur papier, comme c’était le cas cette fois-ci. Et cela s’est, une fois de plus, vérifié.
En première mi-temps, pourtant, rien ne laissait présager un succès de Hubo Limburg United. Lorsqu’Ostende a mené 36-27 dans le deuxième quart-temps, on semblait se diriger vers un cavalier seul des Côtiers, comme la logique l’aurait voulu. Mais, en deuxième mi-temps, le cours du match a changé. Les Limbourgeois ont progressivement émergé, comme ils l’avaient déjà fait à Alost en demi-finale. Là aussi, ils étaient à la rue en première mi-temps avant de prendre le dessus en deuxième. Est-ce lié à une force physique, à une force mentale, à des ajustements tactiques ? Un peu de tout cela, sans doute. Ils ont égalisé à 56-56, puis à 59-56 en faveur du BCO, ils ont placé un 0-8 pour prendre cinq points d’avance : 59-64. C’est à ce moment-là que Dario Gjergja a écopé d’une deuxième faute technique, synonyme d’exclusion. Un tournant aussi, probablement, même si les Limbourgeois étaient déjà passés devant lorsque Nick Van den Broeck lui a montré la direction de la tribune et si les deux fautes techniques apparaissaient très légères. Hubo Limburg United s’est finalement imposé 73-79.
Cette victoire est aussi un accomplissement personnel pour le coach Raymond Westphalen, qui n’avait jamais coaché au plus haut niveau avant de prendre la succession de Sacha Massot en septembre 2021. Ces deux dernières saisons, il était en charge de Limburg B, et avant cela, il avait coaché les jeunes de Tongres et du BT Hasselt. Il n’a jamais joué au plus haut niveau non plus : sa carrière de joueur s’est limitée aux TDM1 et TDM2, et même aux divisions régionales.
Le titre de MVP est logiquement revenu à Tyrell Nelson. Le joueur américain a survolé la rencontre : 32 points, 10 rebonds, 3 assists et 5 interceptions. Mais les autres joueurs ont aussi eu un rôle à jouer, même si celui-ci était défensif. Jonathan Tabu, rétabli juste à temps de sa déchirure au mollet, a par exemple délivré 5 assists. Jonas Delalieux a fait du 100% aux lancers francs. Et Spencer Littleson a démontré qu’il n’était pas qu’un shooteur et qu’il savait aussi défendre.
Un nouveau nom au palmarès de la Coupe de Belgique, c’est une bonne chose pour le basket belge. Qui sait si ce succès ne va pas déclencher un nouvel engouement dans le Limbourg ?
Enfin, on ne soulignera jamais assez combien Forest National se prête à merveille aux matches de basket. Même si le deuxième étage n’était pas très garni, il y avait de nouveau une ambiance de feu dans l’arène bruxellois. Une ambiance bon enfant, créée par des supporters qui n’avaient aucune animosité envers les autres. Cela aussi, c’est à souligner, et cela change d’autres sports où c’est souvent la haine qui prévaut.
Daniel Devos