L’exploit réalisé en novembre contre la Serbie avait convaincu beaucoup de monde de rejoindre la Mons.Arena, vendredi soir. Il y a longtemps que l’enceinte de Jemappes n’avait plus connu pareille affluence. Mais les Lettons étaient avertis et ont pris, dès le départ, le match (très) au sérieux. Les Belges, de leur côté, étaient passablement déforcés. Durant la semaine, Ismael Bako et Sam Van Rossom avaient, tour à tour, dû déclarer forfait à cause de blessures. Soit deux des principaux instigateurs du succès enregistré contre la Serbie. Comme si cela ne suffisait pas, Vrenz Bleijenbergh a été contrôlé positif au coronavirus et Jean-Marc Mwema a ressenti une gêne lors de l’échauffement. Ce n’était pas vraiment les conditions idéales pour un nouvel exploit. D’autant que l’on s’est rapidement rendu compte qu’en plus, la réussite n’était pas au rendez-vous sur les tirs à distance. Même les lancers francs ne rentraient pas.
Au terme du premier quart-temps, le marquoir indiquait déjà 10-23. Les Belgian Lions avaient réalisé un piètre 1 sur 9 aux tirs à trois points. Cela ne s’est pas amélioré dans le deuxième quart-temps. Le repos a été sifflé sur le score de 25-43, et nos représentants en étaient à 2 sur 13 à trois points et 3 sur 9 aux lancers francs. Les deux seuls paniers à trois points réussis étaient l’œuvre du… pivot Andy Van Vliet (2 sur 4), un comble. Manu Lecomte, Pierre-Antoine Gillet et Retin Obasohan en étaient tous à 0 sur 2, et Alex Libert à 0 sur 1, soit les tireurs habituellement les plus précis. En outre, la Belgique était dominée au rebond (17 contre 25) et forcément aux assists (4 contre 11). Impossible de revendiquer quoi que ce soit, dans ces circonstances.
Mais, au moins, les Belgian Lions avaient le mérite de se battre en défense. Et lorsque les tirs se sont enfin mis à rentrer (un peu), ils se sont rapprochés. Ils ont remporté le troisième quart-temps 20-14, mais le score de 45-57 après 30 minutes laissait malgré tout entrevoir peu de perspectives. D’autant qu’à la ligne des lancers francs, cela ne s’améliorait toujours pas : 4 sur 15. Que de points perdus…
Mais, à force de se jeter sur tous les ballons et d’exercer un pressing, les Belgian Lions ont fini par faire douter les Lettons. Qui ont perdu des ballons et ont vu leurs hôtes se rapprocher dangereusement. Et ce qui semblait impensable s’est produit : à 17 secondes de la fin, sur un score de 65-66, les Belges ont provoqué une perte de balle lettone grâce à leur pressing et ont eu la dernière attaque… pour la gagne. Retin Obasohan a monté le ballon, a servi Hans Vanwijn dans la raquette, mais la passe était un peu trop basse et il n’a pas pu s’emparer du ballon directement. Lorsqu’il s’en est saisi, le temps était écoulé. C’eut été, il faut l’avouer, un véritable hold-up. Mais qui laisse des regrets.
« C’est une occasion manquée », reconnaît Vanwijn. « Nous avons clairement perdu le match en première mi-temps. Nous savions que les Lettons étaient de redoutables tireurs, mais nous leur avons malgré tout laissé trop de liberté. Et, offensivement, nous n’avons pas toujours bien exécuté le plan de match. Si nous l’avions fait, nous l’aurions emporté, à coup sûr. »
C’est effectivement une occasion manquée. Car si une victoire contre la Slovaquie devrait nous assurer de participer au deuxième tour, ce sont les victoires contre la Serbie et la Lettonie qui compteront pour la suite. Car ces points-là, face aux adversaires qui devraient nous accompagner, nous les emmènerions avec nous lors du deuxième tour.
Au final, Retin Obasohan termine meilleur marqueur avec 18 points. Pierre-Antoine Gillet, qui a finalement retrouvé un peu d’adresse, termine avec 13 points, Manu Lecomte avec 11 points et Hans Vanwijn avec 10 points et 10 rebonds. Mais le pourcentage à trois points est resté bien trop faible (5 sur 24, soit 20%). Et que dire des lancers francs ? 14 sur 27, soit 13 points faciles abandonnés…
La Belgique retrouvera déjà la Lettonie à Riga, ce lundi. « Et je m’attends à un match tout aussi serré », a déclaré le coach… italien de la Lettonie, Luca Banchi. « Pour, cette victoire à Mons était très importante face au… leader du groupe. »
Daniel Devos