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La Belgique est à l’Euro, bravo coach Dario !

Franchement, si l’on nous avait dit, au début de la campagne, que les Belgian Lions se qualifieraient pour un 5eEuro d’affilée avant même d’avoir disputé la dernière journée, et de surcroît comme vainqueur de leur groupe, nous ne l’aurions pas cru. Le mérite en revient aux joueurs, évidemment, mais aussi à Dario Gjergja. Lorsque le coach à succès d’Ostende a été choisi pour succéder à Eddy Casteels en 2018, ce fut un coup de maître. Il a réussi à créer un véritable groupe, performant, talentueux et tout acquis à la cause de l’équipe nationale. Et cela, avec une préparation minimale, puisque le stage qui avait été programmé à Louvain-la-Neuve pendant l’été a dû être annulé à cause du coronavirus.

Certes, les astres se sont bien alignés durant cette campagne. Le seul match disputé en Belgique, avec public, l’a été contre la Lituanie. A Mons, les Belgian Lions ont livré une prestation éblouissante, en gagnant 86-65 après avoir mené de 37 points à 68-31 contre des Lituaniens certes privés de leurs stars estampillées NBA et Euroleague (et il y en a des masses), mais qui ne s’attendaient pas à pareil accueil. L’effet de surprise a certainement joué, et les Belgian Lions se sont d’emblée octroyé un joli bonus. Dans la foulée, ils se sont déplacés (pour leur unique match à l’extérieur avec public), à Copenhague pour y affronter l’équipe la plus faible de leur groupe, le Danemark. Ils s’y sont également imposés : 72-88. Deux sur deux pour commencer, c’était le départ idéal.

Puis, le coronavirus est venu mettre son grain de sable. Pour les Belgian Lions, ce fut peut-être un avantage : au lieu de devoir se déplacer en République Tchèque, ils ont affronté les joueurs de l’Est (qualifiés d’office en tant que pays organisateur) sur terrain neutre et sans public, à Vilnius. Nouvelle victoire, toujours aussi nette dan les chiffres : 62-90. Trois sur trois, que demander de plus ?

On passera sur la défaite 84-71 concédée contre la Lituanie, cette fois prévenue et qui n’a pas buté une deuxième fois sur la même pierre. Il restait donc à parachever le travail lors de la troisième « fenêtre », en remportant l’une des deux dernières rencontres. Bingo du premier coup : samedi, les Danois ont offert une belle résistance, principalement grâce à Adama Darboe (qui devait jouer au Spirou Charleroi cette saison mais est parti dès l’entame de la saison) et Daniel Mortensen, mais ont subi la loi des Belgian Lions dans le dernier quart : 88-65, mission accomplie.

Une nouvelle fois, le calendrier a joué en faveur des Belgian Lions, puisque Gabriel Lundberg, qui avait été éblouissant lors des deux victoires-surprises des Danois dans la deuxième « fenêtre » (38 points contre la République Tchèque et 28 points contre la Lituanie), a été entretemps transféré au CSKA Moscou et n’a pas été libéré par son employeur russe qui dispute l’Euroleague. Au contraire d’Ismael Bako, que Villeurbanne a bien voulu prêter l’espace d’un match (merci Tony Parker).

Attention : les Belgian Lions ont aussi eu leur lot de contretemps. Ils n’ont jamais pu compter sur Sam Van Rossom, qui brille en Euroleague avec Valence. Et ils n’ont pas été épargnés par les blessures : Quentin Serron, Manu Lecomte, Kevin Tumba, Jean Salumu et d’autres ont dû, à tour de rôle, déclarer forfait. Mais la Belgique dispose désormais d’un réservoir que l’on ne soupçonnait pas il y a quelques années encore, lorsqu’on s’attendait à un sérieux déclin après la fin de la génération précédente. Il n’en est rien : les Belgian Lions ont un avenir, peut-être plus radieux que jamais, avec des joueurs comme Manu Lecomte, Ismael Bako, Hans Vanwijn et surtout Retin Obasohan, qui s’affirme comme le futur leader de l’équipe (qu’il est déjà). Il est trop tôt pour juger Ajay Mitchell, qui n’a que 18 ans et n’a pas été aligné contre le Danemark, mais qui pourrait être amené à succéder à Jonathan Tabu (un autre leader actuel) lorsque celui-ci raccrochera.

L’intégration de ces jeunes, on le doit aussi à Dario Gjergja (qui, dans la foulée de la qualification, a été prolongé jusqu’en 2023). Et au travail dans les clubs, évidemment. Comme les Antwerp Giants dans le cas d’Ismael Bako et Hans Vanwijn. Même si l’exil de nos meilleurs joueurs à l’étranger leur permet aussi de progresser.

Ce qui ne gâte rien : ces joueurs ont la fibre patriotique. A l’image de Maxime De Zeeuw, qui n’avait pas répondu présent lors de la deuxième « fenêtre » (il venait d’être transféré à l’Hapoël Holon) mais qui avait promis d’être là pour la troisième « fenêtre » et qui a tenu parole malgré les difficultés de voyager en ces temps de coronavirus. Il a pris l’avion avec l’équipe d’Israël qui se rendait en Pologne et s’est ensuite farci 800 kilomètres en voiture, dans la neige, pour rejoindre Vilnius. Il faut le faire !

DanielDevos

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