Guco Lier-Fera Bornem. Un match de milieu de classement, pour ne pas dire de bas de classement, en TDM2B. Et pourtant, ce match sera spécial : Steve Ibens, entraîneur du Guco Lier depuis cette saison, affronte son fils Axel Ibens, arrivé au Fera Bornem en provenance du Soba Anvers.
« Oui, ce sera spécial », confirme Steve. « J’y pense depuis le début de la saison. Ce scénario s’était déjà produit en Benjamins, il y a très longtemps, mais c’est la première fois que je verrai Axel dans le camp d’en face au niveau Senior. »
Axel tempère un peu : « Spécial ? Oui et non. Je serai sur le terrain, papa sera sur le banc de touche. J’essaierai de faire abstraction du contexte. Et puis : c’est un match qui offrira trois points à son vainqueur, comme tous les autres. »
« Mais ce sont trois points importants, car c’est un match entre deux concurrents directs pour le maintien », ajoute Steve.
Le Fera Bornem ne compte encore qu’une seule victoire à son actif. Et elle a été conquise samedi dernier, contre l’un des gros bras de la division, Hasselt : 69-66. « Pour le même prix, nous aurions pu compter deux ou trois victoires de plus », affirme Axel. « Nous avons perdu plusieurs matches sur un écart minime (73-71 à Sainte-Walburge, 74-75 dans le derby contre Willebroek, 67-62 au Casino Spa). »
Guco Lier compte, pour sa part, une victoire de plus. Mais en cas de défaite dimanche, il serait donc rejoint par son adversaire du jour. C’est une équipe jeune, basée sur les joueurs qui ont été champions de Belgique U16 il y a deux ans, et que Steve est chargé de faire mûrir. C’est la mission qui lui a été impartie.
Axel n’est pas le même joueur que son père. Il n’a pas le même talent, non plus. « Papa était un gros marqueur, il était très explosif », reconnaît-il.
« Mais mon fils a une très bonne vision du jeu », ajoute Steve. « Il est aussi plus grand que moi. Mais il manque sans doute de physique pour espérer jouer en D1. Le plus important, c’est qu’il termine ses études et décroche un bon emploi. Il est en dernière année de régendat. L’été prochain, il sera sur le marché du travail. S’il peut, à côté de cela, réaliser une belle carrière en D2 ou en D3, ce sera bien. »
Axel acquiesce : « Rêver de la D1 n’est pas réaliste. Aujourd’hui, je suis en D3. J’ai effectué un pas en arrière pour, je l’espère, mieux rebondir. Si je fais une bonne saison au Fera Bornem, je retrouverai peut-être une place en D2. »
« Mon fils est peut-être resté trop longtemps au Soba », estime Steve. « Mais il était très attaché à son club formateur et il a eu du mal à couper le cordon. »
Axel confirme : « J’ai énormément appris au Soba. J’ai progressé au fil des ans, grâce à des entraîneurs compétents. J’avais aussi beaucoup d’amis. Mais, à un moment donné, si l’on veut encore progresser, il faut jouer. Or, le temps de jeu ne m’était offert qu’avec parcimonie à Hoboken. J’en ai beaucoup plus à Bornem, où je me plais et où je commence à trouver mon rythme. »
Axel a grandi dans une famille de basketteurs. « Mon père m’a donné énormément de conseils », souligne-t-il. « Il m’a aussi dispensé de nombreux entraînements individuels. Pour perfectionner mon shoot, par exemple. »
Steve Ibens a aussi une fille de 16 ans, qui ne joue pas au basket. « Elle fait de la danse. C’est une discipline qui convient parfaitement aux jeunes filles. Elle y trouve son bonheur également, et c’est bien l’essentiel. »
Daniel Devos