Qui a dit qu’Ostende était moins fort que les saisons précédentes ? Nous l’avons fait, reconnaissons-le. Et il y avait de quoi. Lorsqu’on perd, la même année, des joueurs aussi importants que Rasko Katic, Pierre-Antoine Gillet et Khalid Boukichou, après avoir perdu Quentin Serron l’année d’avant, et qu’on a de surcroît perdu son sponsor principal (un sponsor, Bticino, a été trouvé pour la campagne européenne mais pas encore pour le championnat car le club ne veut pas brader les prix), on est en droit de se poser des questions sur le niveau de compétitivité de l’équipe.
Mais les premiers résultats ont d’emblée balayé les doutes. Ostende est toujours invaincu en championnat. Les Côtiers ont commencé par gagner 74-85 à Mons (et le récent succès du BMH contre Charleroi démontre que les Renards ne seront pas des oiseaux pour le chat cette saison), ont ensuite battu Louvain 82-60 (c’est logique) et ont infligé une raclée 55-92 à Willebroek ce week-end (ce sont surtout les chiffres qui impressionnent). Ils ont, aussi, gagné 53-106 à Houthalen en Coupe de Belgique (les Limbourgeois n’ont toujours pas gagné en TDM1, mais là aussi l’écart impressionne). Et puis surtout, ils viennent d’aller gagner 66-74 à Bonn pour leur premier match de FIBA Champions League. En imposant leur défense, leur marque de fabrique. Un résultat qui prend toute sa valeur lorsqu’on se souvient de la double dégelée infligée par Ludwigsburg, une autre équipe allemande, au Basic-Fit Brussels : 26 points à l’aller, 25 points au retour.
Dario Gjergja est décidément un grand coach. Le meilleur de Belgique, assurément. Il aurait mérité davantage que les deux titres de Coach de l’Année qui lui ont été décernés en six ans, car le jury a souvent préféré couronner les « révélations » du coaching pour varier le palmarès, tellement les qualités du Croate paraissent couler de source. Le tempérament de feu de Dario Gjergja lui a peut-être joué des tours également, mais dans l’absolu, le meilleur c’est lui. Et il est de nouveau en train de le démontrer.
Avec des moyens plus limités que précédemment, il a déjà reformé une équipe très compétitive, qui va – nous n’en doutons pas – encore progresser au fil de la saison. Il a, par exemple, pris le pari de lancer Loïc Schwartz comme doublure de Dusan Djordjevic au poste de distributeur. Et ce pari, il va le réussir, on commence déjà à s’en apercevoir. Depuis peu, le jeune Simon Buysse, qui était sur une voie de garage à Mons, reçoit du temps de jeu. C’est lié à la rechute de Nedim Buza et à la blessure de Marko Jagodic-Kuridza, mais le Brugeois profite du temps de jeu qui lui est octroyé pour gagner du crédit : 9 points en 11 minutes à Houthalen, par exemple.
La visite de Besiktas au Versluys Dôme, la semaine prochaine, constituera un nouveau test grandeur nature, encore plus probant. Et l’on attend déjà avec impatience le premier clásico de la saison, ce vendredi au Spiroudôme. Certes, Charleroi sera toujours privé de Rasko Katic (son transfert-phare, arraché à Ostende précisément), mais si les Côtiers s’imposent au Pays Noir, il n’y aura déjà plus aucun doute : ils seront, une fois encore, les principaux candidats à leur propre succession.
Daniel Devos