Le slogan du Championnat d’Europe à Prague était « Time to Shine ». Et pour les Belgian Cats, le moment était vraiment venu de briller. Dix ans après leur dernière participation, elles ont décroché la première médaille du basket belge (femmes et hommes confondus) et se sont qualifiées pour le Championnat du Monde de septembre 2018 en Espagne (là aussi, c’est une première).
Comment expliquer le succès actuel ? Par plusieurs raisons. D’abord, les Cats ont pu compter sur les présences conjuguées d’Ann Wauters et d’Emma Meesseman, nos deux joueuses de classe mondiale. Rien que cela, cela change tout. Ensuite, sans vouloir rien retirer à leurs mérites car elles ont réalisé de grosses prestations à Prague, elles ont bénéficié du petit brin de chance nécessaire. Car, les trois matches de poule remportés, elles auraient tout aussi bien pu les perdre. Contre le Monténégro, elles ont mené pendant 35 minutes avec un écart maximal de 12 points, mais à 8 secondes de la fin, c’était 66-64… avec une dernière attaque pour les Monténégrines. Une interception judicieuse de Marjorie Carpréaux a évité un dernier tir adverse. Contre la Russie, elles ont sans doute réalisé la meilleure mi-temps de l’histoire du basket belge. Tout rentrait et elles ont mené de 19 points à 53-34. Mais, en deuxième mi-temps, l’avance a fondu comme neige au soleil et une prolongation a été nécessaire. Malgré la fatigue physique et mentale, elles s’en sont sorties et ont gagné 76-75. Contre la Lettonie, elles ont été menées de 9 points dans le quatrième quart-temps mais sont revenues à force de caractère et en bénéficiant – il faut le reconnaître – de la blessure musculaire de la meilleure joueuse lettone, Elina Babkina. Mais cela fait partie du sport et les Cats ont su profiter de ces circonstances favorables.
En quart de finale, elles étaient clairement supérieures à l’Italie. Et en demi-finale contre l’Espagne, le coach Philip Mestdagh a eu l’intelligence de ménager ses joueuses majeures lorsqu’il a constaté que le match était perdu. Lors du match pour la médaille de bronze, les Cats étaient donc bien plus fraîches que les Grecque, sur les rotules après leur demi-finale contre la France. Avec un score sans appel : 78-45.
Finalement, les matches de poule auront été plus compliqués que les matches de classement. Mais c’est logique dans la mesure où les Cats avaient été placées dans le 4e chapeau pour le tirage au sort et qu’elles devaient donc affronter trois adversaires (théoriquement) supérieurs.
Même si trois joueuses se sont détachées du lot, l’esprit d’équipe et l’amitié qui lient toutes les Cats ont fait le reste.
Le bilan individuel :
Emma Meesseman : La joueuse-clef des Belgian Cats, élue dans le cinq majeur du tournoi. Ce n’est pas pour rien qu’elle est une star en WNBA et en Euroleague. Elle a brillé durant tout le tournoi, et a réalisé sa meilleure prestation en quart de finale contre l’Italie, avec 28 points et 11 rebonds à son actif.
Ann Wauters : A 36 ans, elle a retrouvé ses jambes de 20 ans. Entre 15 et 20 points à chaque match, sans compter les rebonds… et le reste. Sans elle, la Belgique n’aurait jamais réalisé un tel parcours. Elle a guidé les jeunes et a apporté son expérience et son… enthousiasme, tant en match qu’à l’entraînement.
Kim Mestdagh : Le troisième membre du trio magique. Son shoot à trois points, très précis, a permis d’alimenter le marquoir et aussi d’ouvrir les défenses, ce dont ont pu profiter Meesseman et Wauters à l’intérieur. Avec les deux centres, elle a eu le plus gros temps de jeu. Elle aussi a réalisé sa meilleure prestation en quart de finale contre l’Italie, avec 19 points et 8 assists.
Julie Vanloo : La meneuse titulaire. Elle était la capitaine des Young Cats lorsque la Belgique a été championne d’Europe U18, en 2011. Elle a apporté beaucoup de vitesse à la distribution, et parfois, de la précision aux tirs : 11 points contre l’Espagne en demi-finale et 9 points contre la Grèce lors du match pour la 3e place.
Antonia Delaere : Le cinquième membre du cinq de base. La Joueuse belge de l’Année a joué le rôle de la parfaite équipière. Elle s’est surtout concentrée sur la défense, les rebonds et les assists, et a parfois semblé manquer de confiance dans son shoot, alors qu’elle sait être précise. Mais elle a été utile.
Marjorie Carpréaux : La deuxième meneuse, parfois utilisée conjointement avec Vanloo. Elle a alterné les actions brillantes avec, parfois, de trop nombreuses pertes de balles. En véritable showgirl qu’elle est, elle a voulu soigner le spectacle. Elle a fait lever le public de la 02 Arena lors du match pour la médaille de bronze, en délivrant 8 assists plus spectaculaires les uns que les autres. Et elle a aussi réussi l’interception décisive lors du match inaugural contre le Monténégro, qui a permis à la Belgique de décrocher une première victoire ô combien importante et a lancé les Cats sur la voie du succès. L’une des plus enthousiastes, aussi. Elle avait les larmes aux yeux sur le podium.
Kyara Linskens : Le troisième pivot. Elle a permis à Wauters et à Meesseman se souffler pendant quelques minutes lors de chaque match, ce qui était indispensable. Parfois empruntée, elle a aussi pesé en certaines occasions. 9 points contre la Grèce dans le match pour la 3e place, son record du tournoi.
Serena-Lynn Geldof : Rappelée au pied levé suite au forfait de Noémie Mayombo, elle n’a quasiment pas joué. Elle a eu droit à quelques minutes lors de la demi-finale contre l’Espagne, lorsque Philip Mestdagh a fait souffler ses joueuses majeures, et a aussi pu participer au match pour la médaille de bronze, lorsque la messe était dite. Mais elle ne s’est jamais plainte de ce statut de 12e fille, et c’est important aussi d’avoir des remplaçantes qui ne râlent pas.
Sofie Hendrickx : La capitaine des Belgian Cats a très peu joué… et très peu marqué : 2 points à peine, contre la Grèce, sur l’ensemble du tournoi. Mais elle a joué son rôle de capitaine. Dans l’ombre, certes, mais elle l’a joué.
Hanne Mestdagh : La fille cadette du coach a fait partie des rotations, avec un temps de jeu limité et très peu de points (sauf contre l’Espagne : 8 points en demi-finale). Mais elle a permis aux titulaires de souffler.
Heleen Nauwelaers : Un peu à l’image de Hanne Mestdagh, elle a accepté son rôle de remplaçante et s’est montrée utile lorsque le coach a fait appel à elle. L’Espoir belge de l’Année a inscrit 3 points sur l’ensemble du tournoi (un tir à trois points contre l’Italie).
Jana Raman : Même remarque que pour Nauwelaers. 5 points et 8 rebonds contre la Grèce, son record.
Serena-Lynn Geldof : Rappelée au pied levé suite au forfait de Noémie Mayombo, elle n’a quasiment pas joué. Elle a eu droit à quelques minutes lors de la demi-finale contre l’Espagne, lorsque Philip Mestdagh a fait souffler ses joueuses majeures, et a aussi pu participer au match pour la médaille de bronze, lorsque la messe était dite. Mais elle ne s’est jamais plainte de ce statut de 12e fille, et c’est important aussi d’avoir des remplaçantes qui ne râlent pas. |
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Daniel Devos