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D3 : Loyers-Belgrade, le derby AWBB à l’échelle présidentielle

Samedi, le BC Loyers accueille le New Alsavin Belgrade pour l’unique derby namurois de la Série A. Un match spécial ? « Oui, assurément », clame le président du BC Loyers, José Copay. « On devrait battre notre record d’assistance pour l’occasion. Je m’attends à accueillir plus de 600 spectateurs. »

Ce match opposera les deux clubs phares de la province, qui ne compte aucun autre représentant masculin au niveau national. Et Copay regrette le peu de soutien de la Ville. « Tous les subsides vont au club de football de l’UR Namur, qui végète en Promotion, et au club féminin de Belfius Namur Capitale, qui joue certes les premiers rôles en D1 mais fait un appel massif aux joueuses étrangères, alors que nous privilégions les jeunes du cru. J’appelle cela de la discrimination.» Car Loyers fait partie de l’entité du grand Namur. « Nous sommes la dernière localité, en direction d’Assesse, mais nous restons à l’intérieur des frontières. »

Faute de soutien, Loyers doit donc se débrouiller avec les moyens du bord. « Nous souffrons au niveau des infrastructures, mais nous essayons d’organiser une sorte de fête au village. » C’est un club dynamique, qui a reçu l’organisation des finales de la Coupe de la province les 20 et 21 avril, et organise un stage à Butgenbach pour les jeunes durant l’été. « Nous prenons très à cœur notre rôle de club formateur. Nous avons 205 affiliés. »

Copay est très satisfait du déroulement de la saison en D3. « L’objectif de départ était le maintien, il est déjà acquis alors que nous n’en sommes qu’aux trois-quarts du championnat. Nous avons déjà conquis 10 victoires, alors que nous n’en avions que 7 la saison dernière au terme de la saison. On doit ces bonnes performances au savoir-faire de notre entraîneur et à un groupe de joueurs très intéressants. »

Et l’appétit vient en mangeant. « Une éventuelle montée en D2, à moyen terme ? Si l’occasion se présentait, je ne dirais pas non. »

Son vis-à-vis, Eric Tillieux, relativise l’importance du match de samedi. « Sportivement, l’intérêt est limité. Les deux clubs ont déjà assuré leur maintien, l’enjeu sera donc très relatif. Ce sera presque un match amical. Au-delà de l’aspect mathématique, il y a bien sûr tout le charme qui découle d’un derby. On espère mettre ce genre de match à profit pour effectuer la promotion du basket. Cela doit être la fête du basket namurois.»

Le New Alsavin Belgrade est 3e ex-aequo. Une performance totalement inattendue. « Depuis plusieurs années, nous sommes engagés dans une spirale positive », explique Tillieux. « Nous avons fêté trois montées d’affilée. Nous poursuivons sur notre élan, grâce à l’excellent état d’esprit du groupe, au travail réalisé par le staff et aux capacités de notre entraîneur Maxence Gilet.»

Belgrade est, lui aussi, porté sur les jeunes. « Nous en avons 300 affiliés chez nous. Nous avons même deux directeurs techniques, un pour le Maxi Basket et un pour le Mini Basket. L’une de nos équipes a atteint les demi-finales de la Coupe AWBB. Quatre joueurs de l’effectif actuel de D3 ont d’ailleurs été formés au club depuis leur plus tendre enfance. D’autres sont revenus alors qu’ils avaient tenté leur chance ailleurs.»

Tillieux constate, lui aussi, le manque de soutien de la Ville, mais ne dramatise pas. « Nous sommes plus proches du centre de Namur que Loyers, mais nous ne percevons pas un euro de plus. C’est ainsi. La Ville de Namur n’est pas riche et a sans doute d’autres priorités. Chacun espère toujours, parfois égoïstement, percevoir une bonne partie de la manne, mais les finances municipales ne permettent pas de satisfaire tout le monde. Nous aussi, nous souffrons au niveau des infrastructures. Nous évoluons dans l’une des plus vieilles salles de Namur. A défaut de mieux, il faut s’en contenter.»

Il en faut plus pour démotiver le président. « Nous sommes déjà en train de préparer la saison prochaine, où il faudra confirmer. »

Daniel Devos

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