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Présentation de la D2 : « Sint-Jan est favori »

La Nationale 2, qui prend son envol le week-end prochain, est très peu médiatisée : entre la Ligue Ethias qui jouit d’un grand intérêt dans la presse nationale et les séries régionales ou provinciales qui trouvent leur place dans la presse locale, elle fait un peu office de tampon. Inforbasket tentera de remédier à cette lacune en vous proposant des portraits et analyses. Pour commencer, nous avons demandé à deux coaches (Steve Ibens pour la partie nord du pays et Patrick Verdun pour la partie sud) de préfacer le championnat 2013-2014.

Ils sont unanimes sur le nom du favori : Sint-Jan. « L’équipe anversoise a engagé deux pivots étrangers et a conservé Senne Geukens : cela en dit long sur les ambitions», justifie Ibens. «  Waregem m’apparaît solide également. Gand, avec Sébastien Bellin et Leigh Enobakhare si la faculté l’autorise à jouer (NDLR : il souffre de problèmes cardiaques), figurera parmi les prétendants. Gembo, en revanche, m’apparait moins tranchant : les départs de Loubry, Celis et Desiron ne seront pas faciles à combler.»

Verdun cite, lui aussi, Sint-Jan comme favori. « Après, il y a les valeurs sûres de la D2 comme Gand et Sprimont. Et même Mons-Hainaut B, qui a acquis six joueurs et me semble supérieur à l’équipe que j’ai coachée la saison dernière. Je me méfie également des montants, comme Melsele ou Wevelgem. Il y aura 16 équipes cette saison, ce sera un long championnat, et au bout du compte : tout le monde peut battre tout le monde. »

Quant à leur propre équipe : « Saint-Nicolas devra réduire ses ambitions à la baisse », prédit Ibens. « Nous avons perdu quatre joueurs, dont Sébastien Vermeulen. Nous manquons, dès lors, de puissance dans la raquette. Je vais essayer d’imposer un jeu rapide et agressif pour compenser cette lacune. Un peu comme l’équipe nationale belge, toutes proportions gardées. »

« En ce qui concerne Fleurus : d’abord atteindre les playoffs, après on verra », annonce Verdun. « Notre objectif est de faciliter le passage des jeunes de la N3 vers la N2. C’est pour mes qualités de formateur que j’ai été (ré)engagé dans ce club où j’ai déjà passé quatre années précédemment. Je reste d’ailleurs directeur technique du centre de formation de Mons où je m’occuperai des Pupilles. »

La N2, un bon écolage pour les jeunes ? « Certainement », estime Verdun. « Cette série permet aux jeunes pousses de se frotter à des joueurs expérimentés dont certains redescendent de D1. C’est un mix entre divers types de joueurs. »

La N2 souffre toutefois de la toute-puissance de la Ligue Ethias qui est quasiment devenu une ligue fermée. « Le piment lié à la compétition sportive me manque », reconnaît Ibens. « Quand on voit que l’Excelsior, malgré une 11e place, a tout de même obtenu sa licence pour la D1, on se demande à quoi cela sert de puiser son énergie pour gagner des matches et terminer le plus haut possible au classement. Le titre de N2 est purement honorifique. L’honneur, c’est bien, mais cela ne motive pas toujours les joueurs. »

L’importance toute relative du classement devrait inciter les dirigeants à gérer leur club en bon père de famille, sans faire de folies. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. « Chaque année, on voit des joueurs qui apparaissent en renforts en plein milieu du championnat… et des clubs qui disparaissent au terme de l’exercice, exsangues financièrement. C’est encore le cas cette année. Faut-il vraiment casser sa tirelire pour satisfaire aux aspirations de je ne sais qui ? »

Certaines équipes ont-elles l’ambition de demander une licence pour la Ligue Ethias en fin de saison ? Il est encore trop tôt pour le dire. Cela dépendra de la situation financière et de l’arrivée de sponsors, davantage que des résultats sportifs. On songe particulièrement à Gand, qui avait déjà envisagé un retour en D1 l’an passé avant d’y renoncer. « En ce qui concerne les clubs anversois, je ne vois pas l’intérêt d’avoir une équipe supplémentaire comme Sint-Jan ou Gembo, alors qu’il y a déjà les Giants et les Kangoeroes », estime Ibens.

Daniel Devos

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