Voilà un an et demi que Sébastien Bellin a abandonné les parquets de l’élite pour redescendre en D2. Il a fait ses adieux à la Mons Arena au terme de la saison 2011-2012. « Cela coïncidait avec le lancement de ma société Keymotion », explique-t-il. « Il ne m’était plus possible de concilier mes obligations professionnelles avec les exigences du basket au plus haut niveau. J’ai donc choisi de rallier les Kangoeroes de Willebroek. On a fêté le titre en D2 et le club a accepté de relever le défi de la D1. J’étais donc à nouveau confronté au même cas de figure. Pour moi, pas question d’accompagner mes coéquipiers à l’étage supérieur, c’était incompatible avec mes activités professionnelles. C’est alors que Gand m’a proposé ce nouveau challenge. »
Gand, où tout ne fut pas rose au début. Les Hawks, considérés par beaucoup d’observateurs comme l’un des favoris de la série, accumulaient les défaites. Sur le site même du club, on parlait de malaise. « Malaise est un grand mot », estime Bellin. « On ne gagnait pas, c’est clair, mais il y avait des explications à cela. D’abord, c’était une toute nouvelle équipe. Il a fallu apprendre à se connaître, trouver le bon équilibre. L’équipe est composée de joueurs venus d’horizons différents. Des jeunes, d’autres qui ont goûté à l’élite sans avoir percé, des semi-amateurs qui travaillent en journée. Et moi, qui étais habitué à côtoyer les sommets (quatre années à Ostende, deux à Groningen et trois à Mons) et qui découvrais un autre monde. Nous avons aussi souffert de la blessure de Leigh Enobakhare. Et il nous manquait un bon ailier/shooteur. L’arrivée d’Anthony Chada a résolu ce problème. Depuis, cela va beaucoup mieux. »
Et dans les affaires, Bellin se débrouille plutôt bien également. Keymotion prend son envol. « En fait, nous sommes six associés. Le père fondateur est quelqu’un que j’ai connu durant mes études aux Etats-Unis, où j’ai décroché un diplôme en « international business ». Keymotion, c’est un système de captation vidéo révolutionnaire avec une caméra automatisée. On est déjà bien introduit sur le marché français, où l’on travaille avec tous les clubs de Pro A. Et on vient de réaliser un investissement d’un million de dollars. »
Le basket passe donc au second plan pour Bellin. Mais pas question de bâcler cette deuxième occupation. « Ce n’est pas évident de s’entraîner quatre soirs par semaine après une longue journée de travail. Mais ce n’est pas pour autant que je lâche le morceau. Aussi longtemps que ma condition physique le permettra, je continuerai et je me donnerai à fond. A 35 ans, touchons du bois, j’ai encore la chance d’être en pleine santé.
Daniel Devos