Lors de la première – et jusqu’ici unique – victoire des Kangoeroes en D1, 78-80 à Alost, c’est lui qui avait inscrit le panier victorieux. « Ce que j’ai ressenti ce soir-là ? Avant tout, un immense soulagement. On attendait cette victoire depuis si longtemps ! Et puis, dans ce match, on avait quasiment mené de bout en bout et on s’était fait rejoindre sur la fin. On redoutait d’encore passer à côté de la montre en or. Vaincre à Alost, c’était totalement inattendu. »
Ce dimanche, face à Pepinster, tout Willebroek espère une deuxième victoire. « On ne va certainement pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », prévient Thomas De Thaey. « Mais c’est vrai que les Wolves sont l’une des formations face auxquelles on peut espérer triompher. »
Depuis l’arrivée d’Aleksandar Peldic, les Kangoeroes semblent en tout cas plus bondissants. Une motivation retrouvée ou certains ajustements tactiques ? « Un peu les deux », estime De Thaey. « Notre nouveau coach a mis les points sur les i, et avec plus de rigueur tactique, la motivation est revenue d’elle-même. » Les joueurs étrangers semblent enfin répondre à l’attente, alors qu’en début de saison, ceux qui étaient censés apporter une plus-value n’étaient pas meilleurs que les joueurs belges. « Exactement. Ils se sont réveillés. »
De Thaey, lui, est l’une des valeurs sûres au niveau belge. Cet ancien Espoir des Antwerp Giants s’était un peu perdu ces dernières années. Il avait d’abord quitté la Métropole pour l’Espagne. « Les îles Canaries, plus exactement. Ce n’était pas un club de Liga ACB, plutôt une académie. J’y ai beaucoup appris, tant au niveau du basket que sur le plan humain. Je m’y suis émancipé, j’ai appris à vivre loin de mes parents. » Puis, ce fut les Etats-Unis. « A North Carolina State, une grande université. J’y suis allé avec beaucoup d’espoirs, mais cela ne s’est pas passé comme je l’avais prévu. D’abord, mon père est tombé malade. Avec l’éloignement, c’était très difficile à vivre. Aujourd’hui, il va mieux, mais à ce moment-là, j’ai passé des semaines d’angoisse. »
Revenu en Belgique, il tenta sa chance à Ostende. Un premier match très prometteur, face aux Giants précisément, où il inscrivit 14 points. Puis, plus rien. « J’ai fini par me retrouver sur une voie de garage. En fin de saison, j’ai fait le bilan et j’en ai tiré comme conclusion qu’il fallait absolument que je joue, quitte à redescendre d’un échelon. »
Willebroek, ce n’est pas très éloigné d’Anvers, ce qui a sans doute joué dans son choix. « Mais pas uniquement. J’y avais la certitude de beaucoup de jouer, ce qui fut prépondérant. Il fallait que je retrouve le rythme de match et c’est en train de venir. »
De Thaey, un centre puissant et pas maladroit, n’a jamais que 22 ans…
Daniel Devos