Au Versluys Dôme, où les joueurs du BC Filou Ostende s’échauffaient en vue de leur match de FIBA Champions League face aux Turcs du Turk Telekom Ankara, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre : le Brussels arrêterait en fin de saison. L’incrédulité était de mise.
A l’origine : un message posté par Serge Crevecoeur sur les réseaux sociaux, annonçant qu’il cesserait toutes ses activités au sein du club au terme de l’actuelle campagne. Un club qui pourrait – c’est encore au conditionnel – recommencer en TDM1.
Si cette nouvelle devait se confirmer, ce serait un coup très dur pour le basket bruxellois, mais aussi pour tout le basket belge d’élite et pour de jeunes joueurs comme Jonas Foerts, Niels Foerts et William Robeyns, qui se sont épanouis au Brussels et n’auraient peut-être pas eu cette opportunité ailleurs.
C’est difficile à croire, et pourtant compréhensible. L’été dernier, le Brussels a perdu son sponsor Basic-Fit, et malgré toutes les tentatives, ne lui a pas trouvé de successeur. La première conséquence sur le noyau professionnel a été la réduction de 12 à 10 joueurs, et le départ de certains joueurs étrangers emblématiques. Mais à terme, la situation n’était sans doute pas tenable. D’autant que – et c’est là le véritable nœud du problème – le projet de nouvelle salle est au point mort. Et sans nouvelle salle, aucune perspective de développement.
Crevecoeur avait déjà quitté le Brussels en 2017, mais c’était pour une toute autre raison : prendre en charge l’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez, un club mythique de Pro A française qui l’avait fait rêver dans son enfance. Ici, on peut deviner que les motifs sont bien différents.
Crevecoeur n’a jamais ménagé ses efforts, et ceux-ci ont débouché sur quelques belles réussites : une place de finaliste des play-offs, plusieurs places de demi-finaliste, plusieurs participations à la FIBA Europe Cup, la création de la Phoenix Academy pour les jeunes, le Brussels European Tournament (avec de très belles affiches mais hélas une assistance confidentielle…), le Wilink Game (une première édition à Forest National, puis au Palais 12), l’Eloya Christmas (à Forest National), un match de championnat contre Charleroi au Grand-Duché de Luxembourg… Au terme du premier Wilink Game, qui avait drainé 7.000 spectateurs, il avait la larme à l’œil. Il avait en tête la création d’un quatrième « événement » en début de saison. Celui-ci ne verra probablement jamais le jour. Crevecoeur peut légitimement être fier de ce qu’il a accompli.
Alors qu’une réunion est prévue le 3 février à Breda entre la Ligue belge et la Ligue néerlandaise dans l’optique d’une éventuelle création de la Beneleague, et alors que la situation du VOO Liège Basket est très précaire elle aussi, le basket belge est résolument en crise. Du moins chez les hommes, car les Belgian Cats, elles, se portent comme un charme. Et il a fortement besoin de se réinventer.
Daniel Devos