Le championnat est terminé, place déjà à la saison prochaine. Le Mithra Castors Braine a réalisé un gros coup au niveau du coaching, puisque le club brabançon, six fois champion de Belgique et quatre fois vainqueur de la coupe, a réussi à attirer Frédéric Dusart, qui passé 15 ans à Villeneuve d’Ascq dont 7 comme coach principal (avec un titre de champion de France en 2017 et une FIBA Europe Cup en 2015 au détriment de… Braine), avant de se faire virer juste avant les playdowns. Il a été présenté vendredi à la salle Gaston Reiff.
Fred, après 15 ans à Villeneuve d’Ascq, c’est une page qui se tourne…
Dusart : Un livre, vous voulez dire ? Oui, cela fait un bail. Mais que voulez-vous ? Les meilleures choses ont toujours une fin. Je n’oublierai jamais les 15 années passées dans le Nord de la France, le travail avec les jeunes, les trophées remportés avec l’équipe première. C’est désormais un autre chapitre qui s’ouvre pour moi.
Qu’est-ce qui vous amène à Braine ?
Dusart : J’ai reçu d’autres propositions, je ne le cache pas. Mais celle des Castors m’est apparue comme la plus pertinente. Elle me permettra, je l’espère, de remporter des titres (le doublé coupe-championnat figure évidemment comme l’objectif prioritaire pour la saison prochaine), d’éventuellement jouer l’Euroleague (si la FIBA accepte la candidature brainoise). Elle me permettra, aussi, de continuer à habiter à Villeneuve d’Ascq puisqu’il n’y a que 50 minutes de route entre mon domicile et Braine-l’Alleud. Et puis, elle me permettra surtout de travailler avec les jeunes, comme je l’avais déjà fait à l’ESBVA, puisque l’ambition des Castors est d’intégrer quatre ou cinq jeunes joueuses dans l’effectif de l’équipe première. Je connaissais déjà le club, l’assistant Patrick Muylaert, le premier coach Thibaut Petit que j’ai eu l’occasion de croiser cette saison en championnat de France où il coachait Montpellier. Braine et Villeneuve d’Ascq se sont rencontrés plusieurs fois sur la scène européenne, dont cette finale de FIBA Europe Cup en 2015 qui m’a laissé un très bon souvenir. Et pas seulement parce qu’on a gagné, aussi grâce à l’ambiance qui régnait au Spiroudôme. J’ai assisté à la toute première finale de Coupe de Belgique remportée par les Castors, au Palais 12 de Bruxelles. J’ai aussi assisté à la Supercoupe d’Europe organisée à la salle Gaston Reiff. Braine et Villeneuve partagent les mêmes valeurs. Ce sont deux clubs familiaux, avec un goût pour l’engagement (NDLR : les joueuses de Villeneuve sont d’ailleurs appelées les Guerrières) et qui essaient de faire bonne figure en Euroleague avec des moyens limités.
Combien de temps comptez-vous rester ?
Dusart : 16 ans, pour battre mon record de Villeneuve ? (il rit) J’ai signé pour deux ans. Je pourrai peut-être rester plus longtemps, mais ce sont toujours les résultats qui décident, je suis bien placé pour le savoir.
Précisément, comment expliquez-vous que l’ESBVA ait dû jouer les playdowns cette saison, alors qu’on était plutôt habitué à voir l’équipe aux premières loges ?
Dusart : L’Euroleague nous a coûté beaucoup d’influx. Nous avons disputé les tours préliminaires, nous les avons joués à fond et nous nous sommes qualifiés, mais nous n’avions pas les armes pour lutter sur tous les fronts. Nous étions parfois en manque d’énergie, et lorsqu’on n’est qu’à 90% pour jouer le championnat de France, on peut perdre contre des équipes mal classées. La Ligue féminine française est devenue l’une des plus costaudes d’Europe, si pas la plus costaude.
A quoi le championnat de France doit-il cette progression ?
Dusart : A l’augmentation des moyens financiers, surtout. Lorsque Tony Parker investit dans le basket féminin, à Lyon, cela accroît forcément l’ambition. D’autres équipes ont suivi. Il y a quelques années, on connaissait en France le même phénomène qu’en Belgique : les meilleures joueuses partaient à l’étranger. Mais aujourd’hui, elles reviennent. Et elles relèvent considérablement le niveau.
Si, en France, le premier peut être battu par le dernier s’il n’est qu’à 90%, une équipe comme Braine peut battre la lanterne rouge de 50 ou 60 points en ne jouant qu’à 50%…
Dusart : Je le sais, mais cette situation présente aussi des avantages : elle permet, par exemple, d’intégrer des jeunes lorsque le match est facile. Et comme c’est l’une des ambitions du club…
Quelle est votre philosophie ?
Dusart : Je me base prioritairement sur la défense. Et à partir de là, sur un basket rapide. J’apprécie aussi les joueuses athlétiques, ce sera un critère important lors du recrutement. Autrefois, ce qui faisait la différence, c’était l’intelligence de jeu. Aujourd’hui, de plus en plus, c’est le côté athlétique.
Si plusieurs joueuses importantes quitteront les Castors (Antonia Delaere, Merike Anderson, Albina Razheva, Emmanuella Mayombo…), Celeste Trahan-Davis a, en revanche, resigné…
Dusart : Je m’en réjouis, elle correspond parfaitement au style de joueuse que j’apprécie. Et puis, elle incarne l’esprit du club. Lorsqu’on évoque les Castors à l’étranger, on songe directement à Celeste Trahan-Davis. Ou à Olesia Malashenko, qui restera également…
DanielDevos