Le match de la dernière journée, samedi, entre Oostkamp et Guco Lier, les deux premiers du classement, aurait pu être décisif. Mais les Lierrois avaient fêté le titre une semaine plus tôt, au terme d’une victoire probante 90-65 face à Courtrai. Un exploit célébré dans une ambiance indescriptible, et une salle comble : il y avait… 700 personnes. « Et ce, alors que le Tour des Flandres était retransmis à la télévision », se réjouit le coach Steve Ibens.
Guco Lier est un club qui vit. Ses membres forment une véritable petite famille. Le fait qu’il s’agit d’un club formateur, issu d’un collège (Guco signifie Gummarus College) n’y est sans doute pas étranger. « Effectivement », confirme Steve Ibens. « Nous avons 23 équipes de jeunes, et lorsque l’équipe première joue le dimanche après-midi (pour nous, c’est mieux que le samedi soir), les parents viennent. Un lien très fort s’est créé entre toutes les personnes. »
C’est la deuxième saison de Steve Ibens au Guco Lier. L’an passé, il avait terminé à la 3eplace. Cette fois, il remporte le titre. Pas mal. « Personnellement, c’est mon troisième titre en tant que coach. J’avais déjà été champion avec Boom, au terme de ma première saison comme T1, puis avec Saint-Nicolas. »
Ce titre, pourtant largement mérité, constitue une vraie surprise pour Steve Ibens. En début de saison, il était inquiet suite au départ de Bjorn De Beuckelaer, son meilleur joueur. Il ne pensait pas pouvoir remonter sur le podium. Or, il a fait… mieux. Comment ce départ a-t-il été compensé ? « D’abord par les jeunes Vic Van Oosterwyck et Niels Van den Eynde, qui ont un an de plus et qui ont réalisé une grosse saison. Durant le deuxième tour, Vic a été blessé pendant trois mois, mais son absence a pu être compensée à la distribution. Puis par le collectif, qui était très solide. L’une des clefs de notre titre, est aussi le fait que nous avons été très réguliers. Nous n’avons pas vraiment subi de creux tout au long de la saison. Il y a eu une défaite surprenante à Lambusart, où nous n’avons pas été bons alors que les Hennuyers l’ont été, mais nous nous sommes directement repris, une semaine plus tard, en battant Geel de 25 points. Et lorsqu’Oostkamp s’est fait surprendre à domicile par les Kangoeroes, la route du titre s’est ouverte à nous. Ce titre est d’autant plus remarquable que je trouve que la série était beaucoup plus forte que celle de la saison dernière. Les effectifs étaient très étoffés, alors que l’an passé, certaines équipes n’avaient que six ou sept joueurs majeurs. Et lorsque l’un d’entre eux se blessait… »
Evoluer un étage plus haut ne pourra être que bénéfique pour les jeunes comme Van Oosterwyck et Van den Eynde. « Effectivement, ils progresseront encore en évoluant en TDM1. Et pour les autres, c’est une récompense pour tous les efforts accomplis. Et un aboutissement dans leur carrière. Je pense en particulier à des joueurs comme le capitaine Matthias Van den Bogaert et ou encore Anthony Mariën, qui étaient déjà là en 4eProvinciale et qui ont grandi avec le club pour se retrouver désormais au plus haut niveau des divisions amateurs. »
Le succès de Guco Lier se base sur un savant mélange entre des jeunes formés au club (dont certains sont déjà internationaux) et des joueurs d’expérience. Il y a un an, Guco Lier ne voulait pas monter. Cette fois, le club accepte la promotion. La construction d’une nouvelle salle, sur le campus Arthur Vanderpoorten de l’Athénée de Lierre, explique en partie cela. « En plus, le club a pu réunir le budget nécessaire. Les subsides que nous recevons, en Flandres, pour la formation des jeunes, nous ont aussi bien aidé. »
La majorité des joueurs va rester. Deux renforts sont annoncés : Pieter De Cock d’Ekeren et Brecht Iliaens d’Oxaco. « Un peu de taille ne nous fera pas de tort », estime Steve ibens. « Pour le reste, on espère que nos jeunes continueront à progresser et que le collectif restera très soudé. Je veux prendre l’exemple de Lommel, qui est monté l’an passé et qui s’est qualifié pour les play-offs au terme de sa première saison en TDM1. »
Avant d’arriver à Guco Lier, Steve Ibens était le coach du Crelan Okapi Aalstar, en EuromMillions Basketball League. Il a dû arrêter pour des raisons professionnelles. Vit-il d’autres émotions à l’échelon amateur ? « C’est différent, en effet. A l’échelon amateur, les relations avec les joueurs sont plus étroites. Parmi l’élite, les budgets sont plus importants et la pression des résultats est logiquement plus forte. On sait qu’on peut être viré à tout moment, mais aussi que les joueurs ne sont souvent que de passage. A Alost, il n’y avait que John Tofi qui était là depuis longtemps. Six ou sept joueurs étaient nouveaux. A Lierre, certains joueurs ont tout connu avec le club. »
Après la fin du championnat, Steve Ibens prendra d’abord un peu de repos. Puis, il repartira avec l’équipe nationale U18. « J’ai le Championnat d’Europe au Portugal à préparer… »
Daniel Devos