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Un très grand monsieur tire sa révérence

C’est une page de l’histoire des Belgian Lions qui s’est tournée avec l’annonce de la retraite internationale d’Axel Hervelle. Une page ? Plutôt un chapitre, le plus beau chapitre de ces dix dernières années. Il a été le leader de cette équipe qui s’est qualifiée quatre fois consécutivement pour le Championnat d’Europe. A 34 ans, on espérait qu’il continue encore un peu, mais après une longue réflexion, il a pris sa décision.

« Une décision très difficile à laquelle j’ai dû me résoudre, car je voulais vraiment continuer », a-t-il expliqué sur le site des Belgian Lions. « Je dois cependant être cohérent avec moi-même. Ce que j’ai fait durant toute ma carrière, je l’ai fait à fond et je sens bien que je n’en suis plus tout à fait capable. La relative déception de l’Euro d’Istanbul y est pour quelque chose, bien sûr. Pas à cause du résultat, mais bien de mon incapacité d’y évoluer à mon meilleur niveau en raison de petites blessures et de cette fameuse tourista. La reprise avec Bilbao immédiatement après a, elle aussi, été difficile. Le club a besoin de moi alors que je manque sans doute un peu de fraicheur. Enfin, il faut bien convenir que la nouvelle donne internationale avec les « fenêtres » de qualification, les fatigues et les voyages supplémentaires que cela occasionne en cours de saison, n’a rien arrangé. Je dois être à l’écoute de mon corps et c’est lui qui me dit : stop ! Pour autant, dans mon cœur, je resterai toujours un Lion. Je le répète, c’est une décision difficile mais je pense également que c’est le bon moment, question timing. »

Le bon moment ? Oui, sans doute. A 34 ans, on avait espéré qu’Axel Hervelle puisse continuer encre un peu, jusqu’à l’Euro 2021 par exemple. Mais il aura alors 38 ans. C’est encore loin. Avant cela, il n’y aura plus que la Coupe du Monde en 2019, mais en étant réaliste, il faut bien admettre que les chances des Belgian Lions d’y participer sont minces. Leur groupe est très compliqué, avec la France et la Russie, et si ces nations seront privées de leurs joueurs NBA et Euroleague, nous serons également privés de Sam Van Rossom et Matt Lojeski, engagés en Euroleague également. Or, notre réservoir n’est pas aussi vaste que celui des Français et des Russes.

Axel Hervelle aura joué 16 ans en équipe nationale et termine sa carrière avec un total de 128 sélections. Il est le troisième international le plus capé, derrière  Christophe Beghin (137) et Jef Eygel (134), qu’il aurait pu battre s’il avait continué encore un peu. Il a commencé en 2001, lorsque c’était la galère en équipe nationale. Il avait alors 18 ans et a mené les Belgian Lions vers le sommet. Notre sommet, en tout cas, c’est-à-dire une 9e place au Championnat d’Europe 2013 en Slovénie.

On peut aisément deviner quel est son plus beau et son plus mauvais souvenir. Son plus beau, c’est sans doute ce fameux match contre la Pologne à la Lotto Arena qui avait permis aux Belgian Lions de renouer avec le Championnat d’Europe 2011 en Lituanie, pour la première fois depuis Berlin en 1993 à l’époque de Léon Wandel. Son plus mauvais, c’est sans doute cette blessure au genou, encourue en France quelques jours avant le départ pour Klaipeda, qui l’a privé de ce Championnat d’Europe 2011 auquel il tenait tant.

Et maintenant ? Il faudra continuer sans lui, il n’y a pas d’autre solution. Axel Hervelle lui-même se veut rassurant : « Nous avons un groupe équilibré avec des jeunes talentueux, et quelques anciens pour les encadrer », poursuit-il. « Je pense que Sam Van Rossom, Jonathan Tabu et Maxime De Zeeuw  sont tout à fait à même de reprendre ce rôle de figure de proue, très bien entourés par un staff de haute valeur avec le coach Eddy Casteels et ses assistants Roel Moors et Serge Crevecoeur, ainsi que toute l’équipe médicale. Je suis persuadé que toutes les conditions sont réunies pour que ce groupe de joueurs, homogène et équilibré, relève avec succès les nouveaux défis qui les attendent. Je serai en tout cas leur supporter numéro un ! »
Le coach Eddy Casteels a forcément réagi, lui aussi : « Je pense personnellement que c’est un rien trop tôt, mais je comprends naturellement Axel dans sa situation. Durant les 12 années où j’ai coaché les Belgian Lions, Axel a été mon relais naturel sur le terrain. Un vrai leader et pour moi un des plus grands joueurs belges de tous les temps, peut-être même le meilleur. Son ardeur, sa détermination en match vont nous manquer sur le terrain mais aussi son leadership en dehors. »

Daniel Devos

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